Un portrait fort édifiant de la présidente de l’ADIE


« Catherine Barbaroux, le bénévolat en héritage », la Croix du 6 février 2016

« Fille d’immigrés espagnols, cette femme de tête met son expérience des politiques de l’emploi au service de l’Adie, première association de microcrédit en France. Quitte à en être elle-même bousculée. »

« Comment expliquer que cette femme, qui a grimpé tout en haut de l’échelle sociale à la seule force de son travail et de ses convictions, accepte de se remettre en cause aussi régulièrement ? »

« Nous sommes là parce que nous avons le sentiment d’être utiles, explique Catherine Barbaroux. L’Adie est une grosse association avec 450 salariés et 1 300 bénévoles, qui aide les personnes exclues du marché du travail à créer leur entreprise grâce au microcrédit. L’an dernier, nous avons financé plus de 18 000 porteurs de projet, soit 225 emplois par semaine ! C’est extrêmement gratifiant, car tous ceux que nous aidons témoignent d’une reconnaissance et même d’une gratitude presque excessive. On se demande surtout pourquoi personne ne leur a tendu la main plus tôt ! »

« Dans la situation actuelle, avec 3,5 millions de chômeurs, il est indécent de remettre en cause des solutions qui marchent pour des raisons idéologiques. Je sais que les demandeurs d’emploi qui créent leur entreprise peuvent devenir des travailleurs pauvres, mais les taux de succès sont importants et tous ceux qui se lancent dans cette voie disent y retrouver une certaine dignité, y compris ceux qui échouent. »

« C’est l’Adie qui l’a aidée à sortir d’un certain aveuglement. « La société a changé et ce modèle de référence est en train de se déliter. Pour moi c’est déchirant, mais je suis prête à en faire le deuil. Prête à dire qu’il faut inventer autre chose, de nouveaux droits, d’autres formes de protection. Entendre des chômeurs dire qu’il est plus facile de trouver des clients que du travail, ça doit quand même faire réfléchir. »