Méthodologie : la Bourgogne-Franche-Comté compte 128 000 entreprises régionales dans les secteurs principalement marchands hors agriculture et services financiers. Elles sont dites régionales car elles ont plus de 80% de leurs établissements ou de leurs salariés dans la région.
Pour cette étude, on observe les caractéristiques des très petites entreprises (TPE). Il s’agit des microentreprises qui ne relèvent ni du statut d’auto-entrepreneur, ni du régime fiscal de la micro-entreprise. L’analyse porte sur celles qui n’appartiennent pas à un groupe.
L’intérêt de cette analyse est double, à la fois le fait de disposer d’une analyse sur les TPE ( ce qui est rare, alors que les données sur la création d’entreprise sont fréquentes), et aussi de disposer d’une cotation Banque de France.
Il est étonnant que les TPE (même hors autoentrepreneurs) ne soient que 56% des entreprises de Bourgogne; autrement formulé les PME sont aussi nombreuses que les TPE???
La Bourgogne-Franche-Comté compte environ 128 000 entreprises régionales, dont 71 350 TPE employant chacune moins de 10 salariés équivalent temps plein, au sein desquelles 33 517 sont employeurs (79% du chiffre d’affaires des TPE).
Elles réalisent 22% du chiffre d’affaires, 29% de la valeur ajoutée des entreprises régionales et exportent peu (5% du chiffre d’affaires réalisé à l’export). Elles emploient 79 500 salariés équivalent temps plein, soit plus du quart des salariés des entreprises régionales. La contribution des TPE à l’économie régionale est comparable, sur tous ces indicateurs, à la moyenne observée en France de province.
Les TPE emploient 27% des salariés des entreprises régionales; les TPE industrielles sans l’agro-alimentaire (dont les boulangeries-pâtisseries, charcuteries) sont 76% à être employeurs, les HCR (59%) et le commerce (51%).
60% sont des sociétés (dont une majorité de société unipersonnelle); celles-çi embauchent davantage (57%) que les EI (33%) et comptent 3 salariés contre 2 en moyenne.
La répartition des activités est proche de celle de la province : commerce (24%), construction (20%), services aux entreprises (16%, moins qu’en province 19), HCR (11%) et services aux personnes (9%).
La moitié des TPE de Bourgogne-Franche-Comté se concentrent sur les cinq zones d’emploi ayant un grand pôle urbain (Dijon, Besançon, Belfort-Montbéliard-Héricourt, Chalon-sur-Saône, Auxerre); l’autre moitié irrigue l’économie des zones d’emploi moins densément peuplées.
Les spécificités sectorielles des zones d’emploi sont similaires à ce qui est observé pour les entreprises de plus grande taille. 4 exemples : au cœur du vignoble de Bourgogne, dans la zone d’emploi de Beaune, 35% des TPE sont des commerces, soit 9 points au-dessus de la moyenne régionale du fait des 230 commerces de gros de boissons. Autre exemple, les zones de Pontarlier et de Morteau comptent plus de TPE dans les activités immobilières (10% contre 7 en région), du fait de l’installation d’actifs travaillant en Suisse, aux revenus souvent
plus élevés. Davantage de TPE exercent dans les services aux entreprises sur les zones d’emploi de Dijon (18%) et de Besançon (16%) qu’en moyenne dans la région (13%). Enfin, la zone d’emploi d’Avallon se distingue par une place importante de l’hébergement-restauration liée à son attrait touristique, avec 16% de TPE contre 11 en moyenne dans la région.
61% des TPE cotées par la Banque de France (chiffre d’affaires supérieur à 750 000€ en 2014) ont de bonnes capacités à honorer leurs engagements. La cotation donne des éléments d’appréciation sur les capacités d’une entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizon de 3 ans. Pour les TPE, elle est globalement comparable à celle des PME, dans 5 des 8 secteurs d’activité.
Dans l’industrie agroalimentaire, la proportion plus forte de TPE « éligibles » est liée en partie aux TPE produisant des fromages sous appellation d’origine contrôlée, principalement dans le Doubs. En revanche, dans le secteur des activités scientifiques et techniques, la proportion de TPE « éligibles » est plus faible que celle des PME.
8% des TPE de 2014 sont devenues des PME entre 2014 et 2016. notamment en construction, fabrication de produits industriels, transport-entreposage.
La cotation de ces TPE devenues PME est restée stable ou s’est très légèrement améliorée entre 2014 et 2016, quel que soit le domaine d’activité. Les effectifs de ces nouvelles PME ont crû en moyenne de 2,6 salariés équivalent temps plein, leur chiffre d’affaires de 16% et leurs résultats nets de 6% en deux ans.