Les sociétés unipersonnelles sont 52% des créations en société.


"Les créations d’entreprises en 2018 : en forte hausse, portées par les immatriculations de micro-entrepreneurs ", Insee Premiére N° 1734, janvier 2019

Méthodologie : Les statistiques sur les créations d’entreprises proviennent du répertoire des entreprises et des établissements (issu de Sirene) géré par l’Insee. 

Les créations d’entreprises correspondent aux nouvelles immatriculations dans le répertoire Sirene, qui enregistrent un début d’activité relevant de l’un des cas suivants :

–création de nouveaux moyens de production;

–cas où l’entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d’un an ou une interruption de moins d’un an, mais avec changement d’activité;

– reprise,par une entreprise nouvelle, des activités d’une autre entreprise s’il n’y a pas continuité d’activité et de localisation entre la situation du cédant et celle du repreneur. 

 

Je complète l’information publiée en janvier par quelques résultats nouveaux à partir de  la récente note de l’Insee sur les chiffres créations 2018, notamment en ce qui concerne les différentes formes de société, les âges et sexe des entrepreneurs individuels et l’évolution en région.

 

Rappelons qu’en 2018, le secteur des transports et de l’entreposage (VTC et livraisons à domicile notamment) est le premier contributeur à la hausse globale des créations (+28 550 créations, sur les 100 000 créations en plus au regard de 2017), aux cotés des services aux entreprises (30 000 si l’on intègre les activités d’information -communication), soit 60% de la hausse des créations.

 

⇒ Les formes juridiques

 

♦ Tout d’abord la plus fréquente, celle de l’autoentrepreneuriat : 45% des créations 2018 sont le fait d’autoentrepreneurs, avec une hausse de 27,5% entre 2017 et 2018.

6 groupes d’activité ont largement créé sous cette forme (entre 56 et 84% des créations de leur activité); ce sont des services; les évolutions 2017/2018 sont diversifiées avec une forte progression des VTC et des livraisons à domicile, et par ailleurs les services aux particuliers (respectivement +80,5 et + 34,1%); les activités demandant de la main d’œuvre ou des investissements sont beaucoup moins créées sous cette forme (commerce, construction, industrie, HCR…),avec toutefois des évolutions souvent favorables :

♦ Les sociétés pour leur part sont 29% des créations, mais avec une évolution plus que modeste (+1,6%); les activités le plus souvent créées sous une forme sociétale sont celles qui ont besoin de main d’œuvre ou d’investissement ou des activités aux réglementations spécifiques (immobilier, finances et assurances) :

Les sociétés unipersonnelles ou à associé unique sont majoritaires au sein des sociétés créées (52%).

Par ailleurs les SAS représentent 61% des créations de sociétés; leur part était de 56% en 2016 et 39% en 2014; cette montée en puissance tient aux SAS à associé unique ou unipersonnelle (37% des sociétés créées en 2018, vs 20 en 2014); noter que la part des autres SAS (avec associé donc) a progressé aussi mais plus modestement, passant de 19 à 24%.

La part des SARL se stabilise : elles représentent 36% des sociétés créées en 2018, comme en 2017, en baisse au regard de 2014 (57%); les SARL unipersonnelle ont régressé passant de 22 à 15% .

 

Les entreprises individuelles autres, 26% des créations et 20% de progression; hors la santé, on y retrouve des activités nécessitant main d’œuvre et investissements :

La création d’emploi : les entreprises classiques sont peu souvent employeurs au moment de leur création (5,7% des créations avec en moyenne 2,7 emplois salariés pour celles qui emploient).

2 activités sont plus fréquemment employeurs, les HCR et la construction; le sont le moins les activités immobilières, finances et assurances, services aux entreprises hors la sécurité-gardiennage. Toutefois, la moyenne en nombre de salariés créée est assez proche quelque soit l’activité (entre 1,9 et 3,8).

⇒ Ce même tableau permet d’appréhender l’importance des femmes par activité : elles sont 39% des entreprises en nom individuel (autoentrepreneurs compris, mais sociétés non incluses); leur présence est plus marquée dans les services aux particuliers (coiffure notamment), l’enseignement et la santé, l’immobilier et paradoxalement dans l’industrie (mais la moitié des créations industrielles sont en fait des métiers d’art ou des activités, classées dans l’industrie du fait de leur nature : exemple de la production de céramique qui est souvent le fait d’un artisan d’art mais peut-être le fait d’un industriel producteur en série).

Elles sont très peu dans la construction, les transports (dont VTC et livraisons à domicile), et l’informatique.

 

En termes d’âge, les autoentrepreneurs sont bien plus présents au sein des moins de 30 ans (43% contre 31 pour les autres dirigeants en nom individuel) et au sein des 60 ans et plus (5,7% vs 4,6), alors que les autres en nom individuel le sont bien plus dans la tranche de 30 à 60 ans (64,7% vs 51,5).

 

En ce qui concerne les régions, les évolutions sont assez proches (entre 14 et 19% en France métropolitaine), autour d’une moyenne de 16,9%. Par contre, les évolutions sont beaucoup plus faibles  dans les Dom (de 5 à 12% pour la Réunion, la Martinique et la Guadeloupe), à l’exception de la Guyane (+34,6%).

L’Île-de-France contribue pour plus du tiers à l’augmentation globale (+33 500 créations, soit une hausse de 19% par rapport à 2017); cette hausse est due principalement à l’essor des créations dans les transports et l’entreposage (+11 500), essentiellement dans les livraisons à domicile (+9 900 créations,dont 8 000 autoentrepreneurs).