L’insertion des diplômés des grandes écoles : 77% dans les 18 mois « au travail », 13% en poursuite d’études et 6% en recherche d’emploi


« L’insertion des diplômés des grandes écoles, enquête 2015 », Conférence des Grandes Ecoles, juin 2015

Le champ de l’enquête couvre l’ensemble des diplômés des deux dernières promotions de niveau master (bac +5) des grandes écoles de France métropolitaine membres de la CGE qui n’ont pas suivi ce cursus en tant que fonctionnaire.

Depuis 2011, le nombre d’écoles participantes à l’enquête est passé de 153 à 173, soit, en 2015, 94% des grandes écoles concernées et 82 000 jeunes contactés.

Le nombre de répondants à l’enquête appartenant aux deux dernières promotions continue de croître en 2015. Il a progressé de près de 19% par rapport à l’an dernier, passant de 44 503 à 52 929 questionnaires exploitables. Globalement 6 diplômés sur 10 répondent à l’enquête.

 

La part de l’ensemble des actifs (en activité professionnelle + volontariat) de la dernière promotion sortie est stable : 69,3% en 2014 et 69,1% en 2015.

La proportion de diplômés sortant des écoles sans emploi au moment de l’enquête passe de 16% en 2014 à 16,6% en 2015 ; cette augmentation ne concerne que les nouveaux ingénieurs (13,3% en 2013, 15,9% en 2014 et 16,5% en 2015) ; la part des nouveaux managers en recherche d’emploi est stable mais reste élevée, autour de 16%.

 

Ensemble

Managers

Ingénieurs

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

En activité professionnelle

66,3

79,1

72,3

85,4

63,4

76,9

En recherche d’emploi

16,6

6,5

16,2

7,0

16,5

6,2

En étude

11,9

10,1

5,4

2,8

15,5

12,7

  Dont en thèse

4,5

6,5

0,2

0,3

8,6

8,7

Volontariat

2,8

2,8

3,5

3,0

2,4

2,7

Année sabbatique, sans activité

1,6

1,0

1,6

1,0

1,6

1,0

En création d’entreprise (dont projet)

0,8

0,6

1,0

0,8

0,7

0,5

Total

100

100

100

100

100

100

Les 6 principales raisons évoquées sont le manque d’expérience professionnelle (73%), la difficulté à trouver des offres d’emploi (56%), la difficulté à mettre en valeur leurs compétences (22%), la formation inadaptée (20%), la mobilité géographique difficile (16%) et le salaire proposé insuffisant (14%)

Si la proportion de managers en activité dépasse celle des ingénieurs, cela ne signifie pas que leur accès à l’emploi est plus aisé, une plus grande proportion d’ingénieurs poursuivant des études (6,9% des ingénieurs s’inscrivent en thèse, 8,6% poursuivent d’autres études, alors que les managers se retrouvent plus directement sur le marché du travail).

La part des diplômés sortis depuis plus d’un an en activité professionnelle se stabilise à 80%.

 

La courbe de poursuite d’études (y-c les thèses) indique une durée d’études complémentaires plus longue en 2010 et 2011 et se stabilise maintenant autour de 10%.

La part d’ingénieurs-femmes en recherche d‘emploi avoisine celle des managers-femmes (respectivement 18,9% et 17,7%), tandis que la part des ingénieurs-hommes à la recherche d’un emploi est sensiblement égale à celle observée chez les managers-hommes (respectivement 15,4% et 14,6%) ; c’est que les ingénieurs-femmes s’engagent plus souvent dans des études post-diplôme (études + thèse) que leurs condisciples masculins (16% contre 15%) : elles sont également moins nombreuses à mener un projet de création d’entreprise.

 

Après 12-15 mois sur le marché du travail, si l’insertion des diplômés des grandes écoles est très satisfaisante (6,5% seulement des jeunes sont à la recherche d’un emploi), les femmes restent un peu plus impactées par la crise que les hommes (respectivement 7,5% et 5,9%)

Promotion 2014

Ensemble

Managers

Ingénieurs

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

En activité professionnelle

66,8

65,4

72,7

71,9

64,7

60,5

En recherche d’emploi

15,2

18,7

14,6

17,7

15,4

18,9

En étude

12,4

11,3

5,5

5,4

15,0

16,3

  Dont en thèse

5,0

3,8

0,2

0,2

6,8

7,0

Volontariat

2,9

2,6

3,9

3,2

2,5

2,1

Année sabbatique, sans activité

1,6

1,6

1,8

1,5

1,6

1,7

En création d’entreprise (dont projet)

1,0

0,4

1,5

0,4

0,8

0,4

Total

100

100

100

100

100

100

Les appuis pour la recherche d’emploi : les stages et apprentissage en entreprise sont la voie « royale » pour l’embauche (entre 35 et 41% des embauches), au même niveau que la recherche personnelle (30 à 35%), loin devant les relations personnelles 6 à 12%, (9 à 15 si l’on intègre les réseaux sociaux) ; curieusement les réseaux d’école et l’appui de l’école apportent peu (7 à 10%)

Promotion 2014

Enquête 2015

Ensemble

Managers

Ingénieurs

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

Stages, apprentissage en entreprise

39,0

39,6

35,0

38,2

40,6

40,8

Internet emploi, entreprise, réseaux sociaux

23,6

26,4

20,9

26,2

24,4

27,5

Relations personnelles

9,5

7,4

12,5

8,6

8,3

6,0

Candidatures spontanées

8,6

7,8

9,2

7,7

8,3

7,5

Ecole (anciens élèves, forum…)

7,6

8,7

9,6

9,1

6,9

8,1

Chasseur de tête

5,4

3,4

4,9

3,7

5,6

3,2

Autres

6,3

6,8

7,0

6,4

6,0

7,0

L’efficacité du moyen utilisé peut s’apprécier en fonction de la durée de recherche : l’apprentissage et les stages de fin d’études, les stages de césure puis les concours et les forums des écoles favorisent un accès rapide. Les recherches d’emploi via Internet et les relations personnelles sont des moyens plus longs, dont on peut penser qu’ils sont souvent utilisés en derniers recours

 

La part des emplois en Ile de France est majoritaire chez les managers (56,1% contre 35,9 pour les ingénieurs), alors que chez les ingénieurs, c’est l’installation en province qui domine (49,5% contre 20,7 chez les managers).

La part à l’étranger est plus importante pour les managers (23,1% contre 14,6 pour les ingénieurs) ; les 6 premiers pays choisis par les jeunes diplômés sont par ordre décroissant la Grande-Bretagne (17,4%), la Suisse (11,3), l’Allemagne (9,4), la Chine (7,3), les USA (7,1) et le Luxembourg (6,9) ; près de 60% vont en Europe.

Noter que 10% des étudiants ayant répondu sont étrangers (34% Maghreb, 17,6% Chine, 12% sont européens)

 

Les salaires moyens d’embauche sont stables. La médiane des salaires hors primes en France pour l’ensemble des nouveaux diplômés s’établit à 33 000 € et à 35 000 € avec les primes, comme en 2014.

Tous les indicateurs d’insertion des diplômés de l’avant-dernière promotion (après 12-15 mois sur le marché du travail) sont en légère baisse. La promotion 2013 des diplômés des grandes écoles s’en sort moins bien que la promotion 2012 enquêtée un an auparavant : part des CDI et part des cadres en baisse, salaire moindre.

En emploi (hors volontaires pour

Les autres items que le 1er)

Avant dernière promotion interrogée

en 2015

Ensemble

Managers

Ingénieurs

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

Dernière

promotion

Avant dernière

promotion

Taux d’emploi (dont volontaires)

80,6

92,7

82,4

92,7

80,0

92,8

CDI

73,8

82,0

76,5

84,9

72,9

81,4

Cadres

85,3

86,3

77,2

76,8

89,2

89,5

Emplois en Ile de France

43,5

42,4

56,1

55,1

35,9

36,9

Emplois en province

39,0

41,3

20,7

22,8

49,5

49,1

Emplois à l’étranger

17,6

16,3

23,1

22,1

14,6

14,0

Satisfaction dans l’emploi sur 5

4,1

4,0

4,0

4,0

4,1

4,0

Salaire brut annuel (avec primes)

37 499

38 990

38 530

40 919

37 188

38 566

Hormis l’année 2010, au moins 40% des diplômés présents sur le marché du travail trouvent leur emploi avant la sortie de l’école ; cette proportion atteint un sommet en 2008-2009 et culmine à plus de 50% cette année-là. Sur l’ensemble des diplômés « actifs » (ayant un emploi ou en cherchant un) de 2015, 60% ont trouvé leur emploi moins de 2 mois après la sortie, 20% ont cherché un peu plus longtemps (entre 2 et 4 mois) et 20% sont sans emploi au moment de l’enquête.

 

62% travaillent dans des grandes entreprises (33% dans des entreprises de plus de 5 000 salariés et  29% dans des entreprises de 250 à 4 999 salariés), 26% dans des PME de 20 à 249 salariés et 12% dans des moins de 20 salariés, de façon proche pour les femmes comme pour les hommes. Les salaires moyens hors primes en France vont de 30 000€ pour les plus petites tailles à 34 000 pour les plus grandes tailles.

94% travaillent dans des entreprises (dont 4,5% dans des entreprises publiques), 3% dans la fonction publique et 2,6% comme indépendants. Les repreneurs d’une entreprise en activité sont l’exception.

Les secteurs d’activité où exercent ces diplômés différent selon qu’ils sont ingénieurs ou managers : le tableau ci-après cite à minima les 6 activités les plus fréquentes :

   

Informa-

tique

Conseil

Bureaux

études

Industrie

transports

BTP

Energie

Industrie

Agro-

alimentaire

Activités

Financières

assurances

Commerce

Juridique

Comptable

Ingénieur

ensemble

14,6

14,1

12,5

8,3

6,8

4,2

3,7

2,2

 
 

% de femmes

17,5

30,0

19,8

29,0

26,2

63,7

21,1

40,9

 

Manager

ensemble

7,4

13,2

3,4

   

5,6

17,6

9,9

7,2

 

% de femmes

41,5

47,4

40,9

   

62,5

38,3

53,9

49,3

Les fonctions elles aussi différent : le tableau ci-après cite à minima les 6 métiers les plus fréquents 

   

R&D

Informa-

tique

Etudes

expertise

Production

Exploitation

Commercial

marketing

Production

contrôle

Gestion

Finances

RH, DG

Audit

Achats

appro

Com

Ingénieur

ensemble

18,6

18,2

14,8

11,1

6,0

5,7

3,1

 

3,0

 
 

% de femmes

30,0

17,0

32,0

28,0

34 à 54

27,7

13 à 37

 

41,6

 

Manager

ensemble

   

12,4

 

32,5

 

26,2

7,7

5,7

3,3

 

% de femmes

   

42,7

 

44 à 66

 

24 à 78

46,1

59,6

73,6

Les créateurs d’entreprise, diplômés en 2014 et enquêtés en 2015 sont 1,4% des ingénieurs et 3,1% des managers ; parmi ces derniers, 51% des ingénieurs et 36,3% des managers sont en phase de projet. Les femmes, comme cela est pour l’ensemble des créations, sont de l’ordre de 30% des créations par ces diplômés. Les ingénieurs qui ont créé leur entreprise exercent principalement dans le domaine des TIC ou ont monté leur propre société de conseil, tout comme les managers qui ont aussi créé des entreprises commerciales.