Méthodologie : 1 604 actifs français âgés de 18 ans et plus, représentatifs de la population des actifs français selon les critères de sexe, d’âge, de statut en emploi, de la catégorie socio-professionnelle, de la région d’habitation et de la taille d’agglomération. Ils ont été interrogés entre le 20 et le 27 janvier 2022 par questionnaire auto-administré sur internet.
Structure de l’échantillon :
-Ages : 33% les moins de 35 ans, 38% les 35-49 ans, 29% les 50 ans et plus,
-CSP : cadres et chefs d’entreprise 28%, professions intermédiaires 22%, employés 43% et ouvriers 7%,
-87% étaient en emploi (dont 8% indépendants, 63% salariés en entreprise privée, 20% dans la fonction publique) et 12% au chômage ; noter que 56% ont déjà changé de métier,
-En termes de taille d’entreprise : 5% travaillent seuls, 10% sont dans des entreprises de 1 à 9 salariés, 18% de 10 à 49 salariés, 20% de 50 à 249 salariés et 47% dans des entreprises de 250 salariés et plus,
-En termes de niveau de diplôme : au plus le CAP ou le BEP (18%), le bac (24%), bac +2 (27%) et au-delà (30%).
Une majorité des Français interrogés est lucide sur la nécessité et les apports de la formation professionnelle ; ils sont plutôt bien informés et ouverts à être accompagnés.
⇒ Leur opinion face à leur avenir professionnel
♦ Les actifs français gardent un niveau de confiance solide en leur avenir professionnel (69% se disent confiants, +1 point en 1 an, dont 15% très confiants) mais ne retrouvent toujours pas le niveau d’avant crise sanitaire (75% en février 2020).
♦ 41% déclarent que leur métier évolue très vite (61% les cadres et 51% les diplômés du supérieur), alors que pour 45% l’évolution est lente ; en 2020, 1/3 affirmait que leur métier évoluait très vite.
Dans 5 ans, 46% imaginent qu’ils feront le même métier mais pas forcément de la même manière, vs 22% exactement le même, alors que 21 feraient un autre métier et 11% ne travailleraient plus.
♦ In fine, 51% des actifs pensent changer d’emploi à plus ou moins long terme (dont 17% d’ici un an, 18% entre un et 2 ans, et 16% dans plus de 2 ans). Ce sont les plus jeunes qui l’envisagent le plus (67 à 70% pour les moins de 35 ans).
⇒ Les apports de la formation professionnelle
Pour 89%, la formation, professionnelle est une opportunité pour s’améliorer dans sa pratique professionnelle, et une chance pour évoluer professionnellement (88%) ainsi qu’une manière de prendre du recul sur son quotidien (87%) et une nécessité pour conserver son employabilité (85%) ; ils répondent tout à fait à ces opportunités (30 à 41% vs 46 à 57% plutôt) ; l’âge ne change que peu ces opinions.
Mais pour 62% (15 tout à fait), cela est souvent difficile dans un emploi du temps déjà très chargé.
Ils sont toujours une minorité à penser qu’elle est inutile car inadaptée (30%) et pas pratique, pas transposable dans son quotidien professionnel (29%) ; pour 28%, c’est même une perte de temps car cela ne change souvent rien à sa vie professionnelle. Les moins de 35 ans sont plus nombreux à approuver ces 3 propositions.
⇒ Dans la création du parcours de formation, quels sont les acteurs essentiels ?
Pour 86% (dont tout à fait 46%), il est évident que c’est avant tout une responsabilité personnelle et individuelle de se former ; viennent ensuite les organismes de formation (73% dont 23), et au même niveau l’employeur (72% dont 27) ou le manager (65% dont 21).
Puis un grand nombre d’autres acteurs sont cités (entre 49 et 63% dont tout à fait entre 15 et 17) : la branche professionnelle, les collectivités locales, les structures d’accueil, d’information et d’orientation, les représentants du personnel dans l’entreprise, les établissements universitaires et les OPCO (opérateur de compétences chargé d’accompagner la formation professionnelle). Ils le sont plus souvent par les plus jeunes.
Quand à la question du rôle important joué dans leur parcours de formation, les répondants citent les mêmes acteurs dans des proportions proches.
⇒ Sont-ils bien informés ?
La moitié (dont 12% très bien) s’estime bien informée sur la formation professionnelle continue, et l’autre moitié pas (dont 13% pas du tout).
♦ Ceux qui sont le mieux informés (50% mais 43% en 2020) sont : ceux en reconversion professionnelle actuellement (73%), les salariés d’une entreprise publique (66%), les 18-24 ans (61%), les cadres (59%), les 25-34 ans (57%), ceux qui ont connu une période de chômage (54%) et ceux qui ont déjà changé de métier (54%).
♦ Par contre ceux qui se disent pas assez informés sont : les fonctionnaire de la fonction publique d’État (60%), ceux qui travaillent dans une entreprise de 1000 salariés et plus (56%), les diplômés du supérieur (55%).
♦ Le sentiment du manque d’information augmente avec l’âge (39-43% les jeunes, 52-55% les 35 ans et plus) ; il est plus présent chez les ouvriers et les chômeurs (55%) et moins chez les cadres (41%).
♦ Ce sur quoi ils sont plutôt mal informés : les secteurs/métiers porteurs en termes d’emploi (53%), les possibilités d’accompagnement pour l’orientation professionnelle (54%), les lieux d’information et d’orientation (56%), les modalités de financement des formations (56%), les organismes qui proposent des formations près de chez soi (57%).
Ce sur quoi ils disent être bien informés : le compte personnel de formation et ses modalités d’utilisation (53%, 45 en 2020), et leurs droits en matière de formation (52%, 45 en 2020). Les jeunes (entre 51 et 61% vs 38 à 51% les autres) se sentent mieux informés, alors que les plus diplômés (bac +3 et au-delà) se sentent moins informés (entre 35 et 50% vs 46 à 55%).
⇒ Comment ils se renseignent sur la formation professionnelle continue ?
-Recherches généralistes sur google (35%),
– Recherche sur des sites spécialisés (29%), via les catalogues des organismes de formation (18%), via la participation à des salons, des évènements dédiés à la formation professionnelle (10%) et via la presse spécialisée (6%),
-Ou via l’employeur (31%),
-Ou encore via son réseau professionnel (23%).
Noter que 26% ne se renseignent pas dont les ouvriers (42%), les chômeurs (33%).
⇒ La connaissance des dispositifs de formation
♦ Le CPF : 73% (+10 point) le connaissent bien et 19% vaguement ; un peu moins bien, les ouvriers. 49% connaissent le montant de leurs droits (+7 points).
25% ont débloqué des sommes disponibles sur leur compte CPF, notamment ceux en reconversion professionnelle actuellement (62%), les 18-24 ans (52%), les 25-34 ans (44%)
ceux du BTP/Construction (39%) et ceux dans des entreprises de moins de 50 salariés (32%).
72% ont reçu des messages indiquant que leur CPF arrivait à échéance ; 84% savent que ces messages sont des arnaques.
♦ Quels autres dispositifs ?
Noter que 6% des actifs ont déjà bénéficié d’un CEP (47%en ont été satisfaits) ; 57% sont intéressés.
⇒ Le souhait de suivre une formation professionnelle au cours des 12 prochains mois
47% le souhaitent (dont 15% certainement) ; ils étaient 51% en 2020.
♦ Ceux qui le souhaitent le plus sont :
– Ceux en reconversion professionnelle actuellement (86%),ou qui l’envisagent (56%),
– ceux qui envisagent de changer d’emploi (67%), ceux qui ont changé de métier (53%), ont déjà connu une période de chômage (52%),
– les jeunes (60-63%), ceux qui se sentent bien informés (61%).
21% sont en train de préparer une reconversion professionnelle : ils sont 35% des 18-34 ans, et 38% des chômeurs vs 12% des ouvriers et 11% des 50-64 ans.
♦ 86% l’envisagent pour faire un métier plus proche de ses valeurs : 59% pour améliorer son employabilité, sa rémunération, 39% du fait de leurs sentiments négatifs à l’égard de leur emploi actuel, et 27% pour des raisons d’organisation personnelle.
♦ De façon plus fine :
-exercer un métier plus proche de ses passions (27%), donner plus de sens à sa vie (24%), être plus en cohérence avec ses valeurs (17%), se sentir plus utile (16%),
-Mais aussi donner une nouvelle orientation à sa vie professionnelle (24%), découvrir de nouveaux horizons (22%), élargir ses connaissances (14%), désir de devenir son propre patron (14%),
-N’apprécie plus le travail (21%), avoir plus de souplesse dans son organisation (14%), trop de travail ou ressent de l’ennui au travail (12%), n’est plus en phase avec le management (12%),
-Souhaite augmenter sa rémunération (12%),
-Perte de l’emploi ou crainte de perdre l’emploi (14%), souhaite pouvoir rebondir plus
facilement sur le marché du travail (13%), travailler dans un secteur ou un métier qui recrute (10%),
– Contraintes personnelles ou familiales (14%).
⇒ L’accompagnement
♦ 62% sont accompagnés dans leur démarche dont ceux en reconversion professionnelle
actuellement (78%). 65% ont ou vont aussi suivre une formation.
44% estiment que l’accompagnement les aident à évoluer professionnellement et 43% pour choisir une formation (avec les mêmes tendances en ce qui concerne les profils)
♦ Si 79% ne l’envisagent pas, 1/3 le souhaitent dans les années à venir (15% d’ici 2 à 5 ans et 10% au-delà).
♦ Parmi les 49% en demande de formation dans les 12 prochains mois, 62% ont une idée précise de la formation souhaitée : ceux en reconversion professionnelle actuellement (77%), ceux qui ont déjà changé de métier (70%), les 25-34 ans (68%), les CSP+ (68%), ceux qui ont déjà connu une période de chômage (67%).
Et peu 53% dont les 50-65 ans (64%), ceux qui sont peu confiants en l’avenir (63%), ceux qui sont dans des entreprises de 1000 salariés et plus (59%).
⇒ Alors pourquoi ce refus de conversion ?
– Pas assez de temps disponible (34%),
– Aucune formation ne correspond à leurs besoins/attentes (23%), ou faute de ne pas trouver de formation opérationnelle (9%),
– Faute de budget (19%),
– Parce que votre entreprise ne le propose pas (19%),
– Faute d’être suffisamment informé (16%)
– Départ prochain en retraite (9%).
Pour en savoir davantage : 3e édition du Baromètre de la formation et de l’emploi 2022 (Centre Inffo / CSA) – Centre Inffo (centre-inffo.fr)