Méthodologie : échantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors autoentrepreneurs), interrogés par téléphone du 11 au 28 juillet 2016
Après trois trimestres consécutifs de baisse, l’optimisme des patrons de TPE, en ce qui concerne la situation économique en France, progresse de 13 points par rapport au mois d’avril avec 32%, légèrement au-dessus du score enregistré en juillet 2015 (29%), un niveau de confiance, certes minoritaire, mais qui n’avait pas été atteint depuis 2010; noter la situation favorable des secteurs du BTP (37%) et des services aux entreprises (38%).
49% se disent optimistes pour leur activité (+ 7 points depuis avril), rejoignant le niveau du 3éme trimestre 2015, mais loin encore si l’on compare à 2003-2011 (entre 50 et 66%); les perspectives sont plus favorables pour les jeunes entrepreneurs de moins de 35 ans (69%). 28% estiment que leurs recettes vont progresser au cours des 3 prochains mois ( 42% chez les 10-19 salariés), mais 24% s’attendent à une baisse (dont 5% une forte baisse) et 31% dans le commerce; 45% de l’ensemble des TPE envisagent la stabilité.
La création nette d’emplois est positive avec +2% (7% dans les entreprises de 3 à 5 salariés, +11% dans celles de 6 à 9 salariés), ce qui n’avait pas été observé depuis avril 2011; entre avril et juin 12% ont embauché (dont 7% dans des créations de poste), alors que 5% ont connu des suppressions de poste, qui ont été remplacé. 35% l’ont été en CDI, 50% en CDD et intérim, 10% en contrat d’apprentissage et 5% en contrat aidé; le recours aux CDD longs est principalement motivé par un surcroît temporaire d’activité (64%), par la volonté de vérifier que le poste est économiquement viable (44%), par le besoin de remplacer un salarié absent (35%) ou encore le souhait de tester les compétences du candidat (31%). 41% des départs l’ont été par rupture conventionnelle, 33% par licenciement et 25% par départ volontaire du salarié.
L’indicateur de situation financière retrouve lui aussi son niveau de l’été 2015 (-14 contre -13 il y a un an); il est presque à l’équilibre dans les services aux entreprises (-3) et les structures de 10 à 19 salariés (+1); il faut remonter à 2000 ou 2001 pour retrouver l’équilibre. 21% déclarent une trésorerie négative, 49% la stabilité et 30% une trésorerie excédentaire. Notons que 13% seulement ont fait une demande de financement auprès de leur banque, une situation en baisse au regard de 2013-2015 (14 à 19%) et surtout au regard de 2009-2011 (23 à 33%).
Interrogés sur l’impact des grèves du printemps quant à leur activité, 37% disent avoir été gênés (48% en région parisienne) : 23% pour les livraisons fournisseur, 21% pour le trajet domicile-travail des salariés, 15% pour livrer ou se rendre chez les clients. Ces grèves ont occasionné une baisse des ventes pour 33% (très importante pour 11%) et pour 28% une baisse de la production (très importante pour 6%). Les entreprises du secteur du commerce et de d’hôtellerie ont été particulièrement touchées avec respectivement 47% et 59% qui ont vu une baisse de leurs ventes.
(62%) considèrent que ces grèves ne sont pas justifiées, alors que 38% les estiment justifiées, notamment les dirigeants n’ayant pas de salarié (45%), ceux du secteur des services aux particuliers (53%) et les artisans (51%). Comparativement aux études « grand public » menées sur la même période, les résultats sont diamétralement opposés, 60% des Français déclarant que les mouvements sociaux en opposition à la loi El Khomri étaient justifiés.