Paradoxe : le microcrédit professionnel (la grande majorité des prêts d’honneur en direction d’entreprise, le plus souvent déjà bancarisée), considéré au même niveau que le microcrédit personnel de population pauvre


« Rapport annuel de l’observatoire de l’inclusion bancaire » Banque de France, 2014

La création de l’Observatoire de l’inclusion bancaire (OIB), mis en place en septembre 2014, à la suite de la parution du décret du 30 juin 2014 et de l’arrêté du 1er août 2014, vise à élargir et à approfondir les actions en faveur de l’inclusion bancaire ; en permettant à chacun de procéder à des opérations bancaires courantes, l’inclusion bancaire aide des personnes en situation de fragilité financière à mener une vie quotidienne normale, participant ainsi au maintien de la cohésion sociale.

L’accessibilité bancaire et financière passe notamment par le droit au compte et par le microcrédit accompagné.

L’ambiguïté provient de la définition UE du microcrédit professionnel (un « prêt » d’au plus 25 000€), alors que le montant du prêt en microcrédit personnel est de 5 000€, près des 3/4 se situant dans la tranche 1000 à 3000€ ; 53,5% de leurs bénéficiaires sont sans emploi ou reçoivent l’un des minima sociaux.

La note d’analyse s’en tiendra à l’observation des micro-crédits professionnels (inférieur à 25 000€) dont les informations proviennent des principales associations et du Fonds de cohésion sociale de la CDC. L’encours des microcrédits accompagnés, qui avait dépassé le milliard d’euros fin décembre 2013, a poursuivi une dynamique de croissance. Le taux de progression annuelle des encours atteint 6% en 2014, après 11,1% en 2013, porté essentiellement par les microcrédits professionnels qui représentent 94% des encours et 77% du nombre de microcrédits.

Ils sont essentiellement utilisés comme une aide à la création d’entreprise. Ainsi fin 2014 plus de 630M€ de financement, soit 60% des encours, ont été utilisés dans ce cadre.

Le financement de la reprise ou la transmission représentent le deuxième objet des microcrédits professionnels pour plus de 30% des encours.Le montant des microcrédits accordés est très différent selon qu’il s’agit de microcrédit classique ou à caractère de fonds propres. Ces derniers constituent le plus souvent un apport en fonds propres couplé à un prêt d’un établissement de crédit, leur montant est majoritairement de moins de 10 000€ ; en revanche, les microcrédits classiques finançant l’intégralité d’un projet dépassent fréquemment 25 000€.