Jeunes, niveaux de formation et entrepreneuriat au Québec


« Mission PEPITE au Québec : échanges de bonnes pratiques et d’expériences développées en matière d’entrepreneuriat étudiant"Mission pepite entre le 31 octobre et le 7 novembre 2015 »

Source : Mission pepite entre le 31 octobre et le 7 novembre 2015 »

L’environnement Québécois de l’entrepreneuriat étudiant : Il ressemble, pour le primaire et le secondaire, au système français ; mais en fin de secondaire un « sas » est mis en place entre le secondaire et le supérieur via les DES ou la formation professionnelle.

Pour l’enseignement supérieur, l’année se décompose en trimestres ; les étudiants composent leur formation grâce à la modularisation des programmes ; Ils peuvent dans certains cas suivre des formations multidisciplinaires en combinant une majeure et des mineures de domaines différents.

L’enseignement supérieur est payant pour les étudiants, contrairement aux universités françaises (coût d’environ 3000 $), ce qui implique que beaucoup d’étudiants travaillent pendant leurs cursus et qu’ils reprennent leurs études après plusieurs années de travail entre chaque niveau de diplôme. La formation continue est aussi très développée.

Les enjeux québécois autour de l’entrepreneuriat : la population jeune (de 15 à 29 ans) est en baisse en terme de proportion (30% en 1970, 20% en 1996, aujourd’hui de 18,2%). Le taux de chômage est en baisse chez les jeunes, et devrait encore diminuer. Par ailleurs, on observe un nombre important d’immigrés (1/3 des 15 à 29 ans), dont beaucoup de français.

La pyramide des âges est totalement inversée, ce qui implique notamment une augmentation importante du nombre d’entreprises à reprendre mais aussi des besoins nouveaux pour des populations âgées.

Depuis les années 1980 plusieurs plans successifs ont été mis en place pour la jeunesse, ils intègrent l’entrepreneuriat depuis le début des années 2000. L’objectif est de promouvoir la culture entrepreneuriale chez les jeunes en développant des valeurs telles que la créativité, la solidarité, la confiance en soi et l‘initiative.

Pour ce faire, des agents de sensibilisation avaient été mis en place sur les territoires québécois, avec les centres locaux de développement (CLD) notamment au sein des carrefours jeunesse emploi. Ces structures ont été fermées suite à des coupes budgétaires importantes du gouvernement.

La création de clubs entrepreneuriaux a été incitée, le gouvernement a appuyé le développement d’un concours unique «osentreprendre » qui est une compétition entrepreneuriale de grande envergure qui se déploie et s’enracine aux échelons local, régional et national depuis maintenant 18 ans. Le mentorat a été développé, notamment à travers  la création d’une fondation.

A noter une place importante laissée à l’Economie sociale et solidaire.

De plus, le système éducatif est marqué par un décrochage important des élèves autochtones dans des proportions équivalentes en France du primaire au secondaire. La démarche entrepreneuriale et d’engagement a été mise en place pour travailler sur la persévérance scolaire et les résultats sont probants.

Afin de favoriser la sensibilisation, et la diffusion de l’esprit d’entreprendre de nombreux outils ont donc été mis en place. Accessibles à tous, de manière simple et gratuite ils sont utilisables à tous les niveaux scolaires, c’est-à-dire dès le préscolaire.

De plus, via des guides d’accompagnement, des formations qui peuvent s’appuyer sur des sites comme entreprendrecestappprendre.com ou devenirentrepreneur.com ; les porteurs de projets bénéficient d’une information claire et d’aide dans leurs démarches.

De nombreuses portes d’entrées sont aussi mises en place pour orienter et accompagner le futur créateur telles les carrefours jeunesse emploi (équivalent des missions locales en France), mais aussi le Service d’Accompagnement pour les Entrepreneurs, le Saje. Ces structures viennent en complément des organismes de types Chambre de commerce, ou les centres entrepreneuriat des universités.

L’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur : de nombreux programmes dédiés courts ou longs (formations diplômantes ou non) ont été mis en place dans les universités à chaque niveau d’études. Les clubs d’entrepreneurs étudiants se sont beaucoup développés.

Les universités intègrent ou travaillent en étroite collaboration avec des incubateurs, des accélérateurs. Elles peuvent même être amenées à suivre les entreprises dans leurs premières années d’existence.

Pour financer ces actions, les universités s’appuient sur les fondations de leurs établissements ou créent ex nihilo des services entrepreneuriat sous forme de structure à but non lucratif mais non-inscrits dans l’institution universitaire.

Très liée à la culture nord-américaine, la démarche entrepreneuriale universitaire québécoise repose sur la notion de défi et l’échec fait partie intégrante de l’expérience d’un porteur de projet. Aussi, de nombreux programmes de recherche ont été développés dans les universités autour des thèmes de l’entrepreneuriat en intégrant des profils de chercheurs différents : allant de la gestion, à l’économie, l’entrepreneuriat, la sociologie, le droit, …

Le mode universitaire est clairement tourné vers les entreprises à haut potentiel d’innovation : les start-up.