Les créatrices d’entreprise choisissent plutôt le statut de microentrepreneur que celui de société.


"Créations d’entreprises en Île-de-France : les femmes sont majoritaires dans un seul secteur d’activité"; Insee analyses IdF, N°148, décembre 2021

Méthodologie : en 2018, en Île-de-France, près de 95 000 entreprises ont été créées, dont près de 40% (36 000) relèvent d’entreprises dites « classiques » : elles constituent le champ principal de cette étude.  Source : Insee Sine 2018.

 

L’observation de la création par les femmes en Ile de France permet d’approcher la création des femmes en France, la seule différence d’importance étant un niveau de formation bac+3 et au-delà, conduisant à des activités de services, notamment aux entreprises, nécessitant moins de financement.

 

Un quart des entreprises classiques créées le sont par des femmes ; ce taux de féminisation de l’entrepreneuriat est le taux le plus faible de toutes les régions de France. Il a légèrement diminué depuis 2010, où il était de 29%, alors qu’il se maintient en France (28% en 2010 et 29 en 2018). Il est à comparer avec le taux de 35% en en ce qui concerne les femmes microentrepreneurs.

⇒  Une comparaison entre les femmes et les hommes créateurs en Ile de France

Les dirigeantes

 

♦ En Île-de-France, tout comme en France, l’âge moyen des créateurs d’entreprise est de 41 ans. Les femmes sont plus jeunes : 41% ont moins de 35 ans (vs 31 pour les hommes).

65% des créatrices possèdent un diplôme de niveau bac+3 minimum contre 47% des hommes.

♦ Les créatrices sont moins souvent en couple avec enfant(s) que les créateurs : 39% contre 49.

♦ Les entreprises classiques créées par des Franciliennes, l’ont été en premier lieu, comme pour les hommes, par des salariés venant du secteur privé (38%). Cependant, les créatrices sont plus nombreuses à venir du chômage (21% vs 16) et à venir de la fonction publique (5% vs 1,5).

 

20% des femmes (vs 42 les hommes) ont une expérience entrepreneuriale, mais 74%  ont un entourage entrepreneurial (vs 69) ; d’ailleurs 58% ont reçu des conseils, des informations ou du soutien logistique de leur entourage personnel (vs 45).

Elles sont plus nombreuses que les hommes (55% contre 47) à se lancer dans l’entrepreneuriat lorsqu’elles n’ont pas ou n’ont plus d’enfant à charge, et plus nombreuses à être à la tête d’une famille monoparentale (13% contre 4).

 

♦ Les motivations : la volonté d’être indépendant est la 1ére motivation, moins citée par les femmes (56% vs 62 les hommes) , devant celle d’entreprendre ou le désir d’affronter de nouveaux défis (41%) et aussi la perspective d’augmenter leurs revenus (24%), à proximité pour les femmes comme pour les hommes. Les femmes évoquent davantage une opportunité de création ou de reprise qui s’est présentée (22% vs 17), ainsi que le fait d’être sans emploi (16% contre 9,5).

 

Les entreprises créées

 

♦ 76% des entrepreneures classiques ont créé une société en Île-de-France contre 90% des entrepreneurs. Noter par ailleurs que 69% des créatrices d’Ile de France sont des microentrepreneurs.

Par ailleurs si les femmes ont en Ile de France autant repris que les hommes (15 v 14%), elles l’ont moins fait qu’en France entière (15 vs 20%).

 

♦ En termes d’activité :

Les femmes sont largement localisées dans les services (73% pour les entreprises classiques et 83% pour les microentrepreneurs) ; les services aux entreprises sont la 1ére localisation dans les services (respectivement 43% pour les classiques et 48 pour les microentrepreneurs), mais aussi les services aux particuliers où les microentrepreneurs dominent encore (29% vs 20). A l’inverse, les classiques sont plus présentes dans le commerce et les HCR (21% vs 12).

Observons de façon plus fine les activités, où l’on découvre l’importance des femmes dans chaque activité  : en moyenne 25% chez les classiques vs 35 chez les microentrepreneurs.

Le % de femmes au sein des activités classiques s’étale de 7% dans la construction à 57% dans la santé ; il est plus important pour les microentrepreneurs (entre 2 et 66%) avec un poids des microentrepreneurs dans l’ensemble des créations compris entre 14 et 89%).

Dans le salariat, où elles représentent 49% de l’emploi total, les femmes sont majoritaires dans plusieurs secteurs d’activité, alors qu’au sein de la création, c’est uniquement dans le secteur de la santé humaine que la proportion de femmes est majoritaire (59% vs 77 dans l’emploi salarié). Dans le domaine de l’action sociale, les écarts sont plus marqués : 39% des créations vs 81% dans l’emploi salarié.

 

♦ En termes de capitaux de départ les femmes se différencient quelque peu des hommes : peu de capitaux au démarrage (25,6% moins de 1 000€ vs 18,6 les hommes), alors que les hommes sont 10% à avoir réuni au moins 160 000€ (vs 5,5 les femmes) ; entre 1 000€ et 160 000€, les femmes sont aussi présentes que les hommes (69% vs 71).

24% des créatrices et 29% des créateurs ont emprunté ; 68% des femmes et 78 des hommes ont eu recourt à une seule source de financement autre que ses apports (le plus souvent des emprunts bancaires) ; 16% des sociétés créées par des femmes ont bénéficié d’apports en capital issus d’autres sociétés contre 23% pour les hommes.

⇒ Une comparaison des femmes en Ile de France, avec celles de la France entière

♦ 3 écarts notables :

-Une formation bac +3 et au-delà bien plus fréquente (65% des femmes d’Ile de France vs 51 en France entière) ; noter qu’il en est de même pour les hommes (51 vs 38%). L’écart de 18 points entre les femmes et les hommes en Ile de France est supérieur à celui observé au niveau France entière (13 points).

Moins de source de financement extérieur, notamment en crédit bancaire (24% vs 38), une situation d’ailleurs du même type pour les hommes (29% vs 38)

-Moins d’aides publiques (35% vs 47) , notamment du fait de leur situation de chômeurs, mais les créatrices d’Ile de France en bénéficient davantage que les hommes (35% vs 27).

 

(si la comparaison avait pu être faite avec les femmes localisées en province, hors Dom-Tom, l’écart aurai été encore plus important).

 

Par contre les autres items présentent assez peu de différences entre les femmes d’Ile de France et celles de la France.

 

Pour en savoir davantage : Créations d’entreprises en Île-de-France : les femmes sont majoritaires dans un seul secteur d’activité – Insee Analyses Ile-de-France – 148