26% des femmes parmi la population des femmes en France ont crée/repris ou ont l’intention de le faire.


"INDICE ENTREPRENEURIAL FRANÇAIS 2021 LES FEMMES & L’ENTREPRENEURIAT", Bpifrance, décembre 2021

Méthodologie :

-NATIONAL : échantillon de 5 066 personnes, représentatif de la population française métropolitaine âgée de 18 ans et plus, dont 2 579 femmes.
QUARTIERS PRIORITAIRES DE LA POLITIQUE DE LA VILLE : l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 501 personnes, représentatif de la population française résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et âgée de 18 ans et plus, dont 284 femmes.

La représentativité de l’échantillon national a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Celle des QPV de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe,âge, situation professionnelle de la personne interrogée, nationalité et niveau de diplôme).

 

Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 1 au 15 juin 2021 pour le national et par téléphone du 9 au 21 juin 2021 pour les QPV.

 

Inspiré de l’Indice québécois initié par la Fondation de l’entrepreneurship en 2009, l’Indice entrepreneurial français (IEF) rend compte de la CHAÎNE ENTREPRENEURIALE (la part et la typologie des Français concernés par l’entrepreneuriat), déclinée en 4 profils :
• CHEFS D’ENTREPRISE : propriétaires d’au moins une entreprise créée ou reprise, la dirigeant seuls ou avec des associés (hors associés n’ayant jamais travaillé dans l’entreprise),
• EX-CHEFS D’ENTREPRISE : personnes ayant fermé ou cessé l’activité d’une entreprise dont elles étaient propriétaires et qu’elles géraient ou cogéraient,
• PORTEURS DE PROJET : personnes ayant engagé des démarches pour créer ou reprendre une entreprise et dont le projet a déjàabouti ou est en cours de réalisation (même s’il est suspendu ou reporté à une date ultérieure),
• INTENTIONNISTES : personnes envisageant de créer une nouvelle entreprise ou de reprendre une entreprise existante sans encore avoir engagé de démarches pour le faire.

 

Le grand intérêt de cette étude consacrée aux femmes est d’aborder la création d’entreprise en différenciant les situations différentes d’implication dans l’acte de créer/reprendre (cheffe d’entreprise, ex-cheffe d’entreprise, porteuse de projet, intentionniste).

⇒ De façon globale

♦ En 2021, si 30% des Français participent à l’indice entrepreneurial, et 20% dans les QPV, elles sont 26% chez les femmes vs 34 chez les hommes et 20% dans les QPV (14% chez les femmes et 25% les hommes). Les femmes étaient 23% lors de l’enquête 2018 au niveau national et 9% dans les QPV, donc en hausse, notamment en QPV.

 

♦ L’indice entrepreneurial se décompose pour les femmes de niveau national en 11% de cheffes d’entreprise (vs 15 les hommes), 11% d’ex cheffes d’entreprise (17 les hommes), 9% de porteuses de projet (13% les hommes) et de 8% d’intentionnistes (9% les hommes).

En ce qui concerne les QPV, les répartitions sont : 1% les cheffes d’entreprise (4 les hommes), 4% les ex cheffes d’entreprise (vs 7 les hommes), 2% les porteuses de projet (3 les hommes) et 9% les intentionnistes (vs 14 les hommes).

 

♦ Ces entreprenantes sont 18% (7 en QPV) à avoir connu “une exposition entrepreneuriale forte”, un peu moins que les hommes (24% et 12 en QPV).

35% ont un cercle familial ou amical de type entrepreneurial (19% en QPV) ; 25% ont bénéficié d’une sensibilisation au cours de leur cursus scolaire ou professionnel à la création ou à la gestion d’entreprise (vs 31 pour les hommes) et pour les QPV (15% vs 21) ; enfin 15% ont été cheffes d’entreprise (dont 60% d’entre elles moins de 5 ans) mais peu en QPV (7% dont 71% d’entre elles moins de 5 ans).

⇒ Quels profils ont les femmes concernées ?

♦ En ce qui concerne les tranches d’âge, les femmes (niveau national) de moins de 35 ans sont plus présentes (23-26% vs 15 dans la population Française), alors qu’elles le sont moins au-delà de 50 ans (12-13% vs 22-24%) ; dans les QPV, la tendance est la même, accentuant la présence des plus jeunes (33% les 18-24 ans vs 19 dans la population des femmes en QPV).

 

♦ En ce qui concerne les CSP, rien d’étonnant que la population des chefs d’entreprise et cadres soit plus manifeste (importance des cheffes d’entreprise en cours ou ex). Noter toutefois qu’en termes de niveau de vie, les entreprenantes sont 48% à connaitre un niveau inférieur à celui de la population totale (41).

 

♦ En ce qui concerne leur activité antérieure, 34% des femmes étaient cadres ou chefs d’entreprise (plus que les hommes, 25%), salariées (43% vs 62 les hommes), 9% au chômage (vs 5) et 8% étudiantes (vs 4).

 

♦ Les entreprenantes sont plus diplômés du supérieur que la population globale, notamment pour les 2 et 3éme cycles (20% vs 12) ; il en est de même pour les QPV, qui ajoute le niveau bac (cumulé, elles sont 57% vs 30 pour la population globale des quartiers). 

 

♦ Celles des QPV sont plus souvent étrangères (46% vs 29 pour la population globale en QPV).

 

Rappelons que chaque catégorie d’entreprenante (cheffe d’entreprise, ex-cheffe d’entreprise, porteuse de projet, intentionniste) peut intégrer plusieurs catégories ; ainsi par exemple, une femme chef d’entreprise peut être aussi porteur de projet. Les catégories ne se cumulent donc pas.

⇒ Des questions communes entre les catégories d’entreprenantes

Création ou reprise ?

La reprise est majoritaire pour les porteuses de projet (53% dont la reprise à la famille 24% et 19% à l’ex-employeur), plus modeste chez les cheffes d’entreprise en poste (41%) et peu présente chez les intentionnistes (22%). 

 

♦ Les motivations

 

4 items situent l’ambition du projet en termes d’accomplissement de soi (réaliser un rêve, être son propre patron, exercer une activité conforme à ses valeurs, affronter des défis).

La hausse des revenus apparait plus modeste, plus présente chez les chefs d’entreprise hommes en poste et chez les intentionnistes femmes et hommes. La modestie est de même pour les autres items (créer son emploi, saisir une opportunité, changer de métier…), avec assez peu d’écart entre les différents types d’entreprenants.

 

♦ Les difficultés

Le revenu insuffisant ou instable concerne en 1er lieu tous les types d’entreprenants, particulièrement les intentionnistes, tout comme le fait des démarches administratives perçues comme complexes ou le stress dû à trop de responsabilités.

 

Par contre le risque d’échec, tout comme l’investissement financier trop important ou le manque de compétence pour créer/reprendre sont surtout valorisés chez  les intentionnistes, voire les porteuses de projet.

 

Noter encore chez les femmes cheffes d’entreprise et porteuses de projet, le manque de crédibilité comme difficulté plus affirmée, alors qu’elle l’est peu chez les intentionnistes.

 

♦ L’impact de la crise sanitaire

 

De façon positive, la  crise sanitaire a conduit à revisiter le projet de l’entreprise (stratégie, nouveaux produits), globalement à consacrer davantage de temps à la réflexion sur le projet d’entreprise, notamment pour les porteuses de projet, mais plus modestement pour les intentionnistes (le projet étant encore lointain).

 

Mais la crise a aussi rendu les choses difficiles, voire à pousser à une reconversion professionnelle.

 

Noter qu’aux dires des porteuses de projets, la crise sanitaire aurait eu peu d’impact ; pourtant le report et l’abandon du projet a concerné plus de la moitié d’entre elles !

 

⇒ Les femmes cheffes d’entreprises : données complémentaires

12% de la population des femmes en France sont cheffes d’entreprise.

En ce qui concerne leur entreprise

♦ Parmi les cheffes d’entreprise, 83% n’ont qu’une entreprise (75% les hommes). 63% sont en entreprise individuelle ; parmi celles avec associé (39%), 16% y sont associées minoritaires vs 12% les hommes.

 

En termes d’activité, 30% exercent dans le commerce et les HCR (vs 17 les hommes, alors qu’ils sont bien plus nombreux dans la construction avec 22% vs 13 pour les femmes) ; 38% des femmes exercent dans les services dont 9% dans les services aux entreprises, 9% dans la santé/éducation, ou les arts et spectacles et 20% dans d’autres services (vs respectivement pour les hommes 12,10, et 19).

 

♦ En termes d’effectifs salarié : 38% n’ont pas de salarié, 31% de 1 à 5, 17% de 5 à 9 et 14% 10 et plus (vs 26% les hommes). Ce qui laisse entendre que l’échantillon n’est pas représentatif de la population des entreprises, où le poids des sans salarié est bien plus important.

 

59% ont crée leur entreprise et 41% ont repris (dont 20% à l’ex-employeur et 15% à la famille), ce qui laisse entendre une fois encore que l’échantillon n’est pas représentatif de la population des entreprises, où le poids des reprise est bien plus faible. De plus, la reprise se serait faite pour 39% suite à une défaillance (alors que le nombre de défaillance a été très limité pendant la crise sanitaire).

En ce qui concerne le profil des cheffes d’entreprises

En termes d’âge : 77% ont moins de 50 ans dont 47% moins de 35 ans, vs respectivement 53 et 30% dans la population Française des femmes. 

 

En ce qui concerne le CSP d’où elles sont issues, les CSP professions intermédiaires, employés, ouvriers et inactifs sont plus présentes (43 et 12 vs pour la population Française 61 et 24%).

 

En ce qui concerne les niveaux de diplôme, elles sont plus souvent diplômées du 2éme et 3éme cycles du supérieur (24% vs 12), et du CAP (18 vs 13), autant du 1er cycle et du bac (36%), moins dans les sans diplôme (22 vs 29).

Mais leur niveau de vie est plus souvent de niveau inférieur à la population totale (48% vs 41).

⇒ Les ex chefs d’entreprise : données complémentaires

♦ Elles sont 11% au sein de la population des femmes Françaises ; parmi ces 11%, 6% ont transmis, 4% ont cessé sans transmission et 2% ont connu une liquidation.

La cession ou transmission a été motivée par des motifs personnels (36%), du fait de difficultés économiques (19%), d’une réorientation vers un autre métier (17%), d’une opportunité de cession (13%), ou d’un projet de création/reprise à nouveau (9%).

 

La tentative de transmission a échoué du fait du repreneur (47%), du fait de la non maitrise du processus de reprise (28%), ou encore parce qu’ils n’ont pas trouvé de repreneur (19%), alors que 44% n’ont pas cherché.

 

♦ Leur profil est plus proche de la population totale des femmes en termes de CSP (17% des cadres et chefs d’entreprise vs 15), voire de diplôme (51% de niveau bac et plus vs 48, mais davantage de niveau 2éme cycle et au-delà avec 18% vs 12), et bien sûr un poids non négligeable des 65 ans et plus.

⇒ Les femmes porteuses de projet : données complémentaires

♦ Elles sont 9% de la population des femmes Françaises : 3% ont déjà crée/repris, 4% sont en cours, 2% ont reporté le projet et 3% l’ont abandonné.

Parmi celles qui sont en cours de projet ou de report (cumulé 6%), la moitié envisage de le conduire dans l’année à venir.

 

♦ Quelques éléments de profil : jeunes et diplômées, aux revenus modestes

67% ont entre 18 et 35 ans vs 30% pour les femmes Françaises; en termes de CSP, le répartition est proche des Françaises avec toutefois davantage de cadres et chefs d’entreprise (23% vs 14) ; elles affichent un niveau de vie inférieure à la moyenne et plus faible que les Françaises (57% vs 41) ; enfin elles sont davantage diplômées (69% bac et au-delà vs 48) ; elles sont aussi davantage localisées en Ile -de-France.

 

♦ 40% des porteuses de projet en cours ou suspendus, choisiraient la création, 53% la reprise (dont 24% à la famille ou amis, 19% à son employeur, 10% une entreprise à reprendre), alors que 7% disent ne pas savoir.

55% envisagent de le faire seule, 27% avec un ou des associés et 13% avec la famille.

 

♦ Les raisons de l’abandon ou du report sont d’abord sa complexité ou le risque encouru (31%), puis le financement (24%), et seulement 9% le manque de soutien ; 33% évoquent la pandémie ou le manque de temps.

⇒ Les intentionnistes : données complémentaires

♦ Elles sont 9% des Françaises : 2% passeraient à l’acte dans moins de 2 ans, 2% dans plus de 2 ans alors que 6% ne savent pas quand.

 

67% choisiraient la création, 22% la reprise (dont 8% à l’ex-employeur ou à la famille et 14% d’une une entreprise), alors que 11% ne savent pas.

52% le ferait seule, 23% avec un ou des associés, 10% en famille, alors que 16% ne savent pas se prononcer.

⇒ La population hors indice entrepreneuriat ; données complémentaires

Si 40% ne se prononcent pas pour le type de carrière la plus inintéressante (26% dans les QPV), le choix du salariat est davantage plébiscité (38% et 42 en QPV) dont la fonction publique (17% et 19 en QPV), que travailler à son compte ou avoir sa propre entreprise (22 et 32 en QPV), ce qui ne les empêche pas de savoir définir le rôle et les qualités nécessaires à un entrepreneur, voire d’avoir participé à des actions de type entrepreneurial.

 

Un tableau récapitulatif sur le profil des femmes selon la façon dont elles ont été entreprenantes.

 

 

Pour en savoir davantage : https://bpifrance-creation.fr/institutionnel/observatoire-de-bpifrance-creation