Les associations pendant la crise sanitaire.


"#Covid-19 : où en sont les associations un an après ?", Ministère de l’Education nationale et un collectif de structures, juin 2021

Méthodologie : enquête en ligne réalisée du 30 mars au 30 avril 2021 auprès de 9 458 responsables d’associations de toutes tailles, tous secteurs d’activités et toutes régions.

36,5% des répondants sont des associations sportives, 26% dans les loisirs/culture, 11% dans l’éducation, 8% dans le social soit 81% des répondants.

48% n’ont pas de salarié ; 41% des associations employeurs ont entre 1 et 2 salariés, 22% de 3 à 5 salariés et 23% 10 salariés et plus.

Rappelons que les associations employeuses sont 12% de l’ensemble des associations (157 500 en 2019), pour un effectif de 1 835 000 salariés (9,3% du total des effectifs du secteur privé).

54% ont un budget annuel inférieur à 50 000€ et 20% un budget d’au moins 200 000€ (dont 5% plus d’un M€).

13% sont en Ile-de-France, un poids plus faible que sa population.

 

Comparée aux entreprises, la situation des associations semble plus difficile (aides financières, intensité de l’activité); mais elles semblent majoritairement s’en sortir. Une forte minorité s’emploie à changer pour s’adapter.

⇒ Les difficultés, les préoccupations

♦ Les difficultés liées à la crise ont impacté le bénévolat :

-64% l’impossibilité pour des bénévoles de mener leurs actions,

-61% la perte de contact avec certains bénévoles, du fait notamment pour 43% l’arrêt de certains bénévoles par crainte du virus,

-Ou des contraintes sanitaires, 25% le respect du couvre-feu, 14% le respect des règles barrières,

-34% les difficultés de certains bénévoles à utiliser les outils numériques et pour 22% la nécessité d’adapter et de redéfinir les missions de certains bénévoles, voire pour 15% les difficultés à gérer l’arrivée de nouveaux bénévoles.

 

40% des associations ont connu une très forte baisse d’activité (moins de 20% de leur activité antérieure) ; 30% ont connu une activité de 20 à 60% de leur activité antérieure (dont 14% entre 40 et 60%) et 24% une activité supérieure (dont 10% au moins 80%) et 3% une activité pus importante.

 

♦ Les préoccupations immédiates :

-La réouverture des structures d’accueil ou des locaux (71%),

-La nécessaire adaptation des activités dans la durée (58%),

-La reprise ou la poursuite des relations avec les adhérents (55%) et celle avec les bénévoles (50%),

-L’adaptation des activités (saison sportive ou culturelle annulée) 43%,

-L’application des mesures barrières pour mener à bien leurs activités (35%),

-La confirmation des partenariats financiers (33%) et la reprise ou la poursuite du dialogue avec les administrations (23%),

-Le besoin de nouveaux bénévoles (19%),

 

♦ Les ressources et les charges affectées par la crise (et comparaison avec 2020)

76% ont été affectées, alors que 16% ont maintenu leurs ressources et ont eu moins de dépenses, 8% n’enregistrant aucun impact ; pour celles affectées :

-Du coté recettes d’activité : la perte de revenus d’activités significative (40% vs 29 en 2020), voire la perte de revenus d’activités totale (22%), le risque d’annulation de commandes publiques (5%),

-Du coté appuis financiers : la baisse des cotisations (54%), mais la perte de subventions publiques (14% vs 12), la baisse des financements d’entreprises (14% vs 11), la baisse des financements de la part de fondations (5% vs 4).

Pour 55%, les partenariats publics sont favorables (41% sans changement, 14% renforcés), alors que pour 23% ils ont baissé ; 21% ne savent pas se prononcer. 29% ont  connu des partenariats privés favorables, 33% une baisse, alors que 33% ne savent pas répondre.

-Du coté des dépenses : dépenses engagées à perte (25%), augmentation des coûts générés par la crise (18% vs 12).

En trésorerie, pour 59% les besoins d’exploitation sont couverts pour au moins 3 mois ; 15% sont en danger (moins qu’en 2020, 24%).

 

En avril 2021, 64% travaillent en présentiel avec respect des mesures préventives et 61% en télétravail ; 55% ont encore recours au travail partiel (dont 18% en totalité des salariés), essentiellement parmi les plus petites.

 

En définitive les 2/3 s’en sortent (28% sensiblement à l’équilibre, 22% avec un déficit acceptable et 16% avec un excédent) ; 4% envisagent l’arrêt et 16% ne savent pas répondre.

⇒ Les appuis reçus

Noter qu’1/3 n’ont pas sollicité l’appui des mesures gouvernementales, alors que 21% l’ont sollicité avec succès et 7% l’ont vu refuser ; 34% n’ont pu les solliciter (aides inadaptées).

 

♦ 49% disent ne pas avoir eu de difficultés pour solliciter ces aides ; 46% ont rencontré des difficultés : sentiment de solitude face à ces démarches (23%), lourdeur des démarches (21%), conditions peu adaptées aux statuts associatifs (21%), difficultés à joindre les services concernés (20%), délais de réponse trop longs (16%).

 

♦ Les aides les plus sollicitées ont été à proximité du côté de l’État et des collectivités locales

-du côté État : le fonds de solidarité (35%), les aides sectorielles (ANS, culture, FDVA, tourisme) pour 38%, le PGE (6%), la médiation du crédit (1%), BPI France (1%),

-Du côté collectivités locales : le département (27%), la commune et l’intercommunalité (25%), ces 2 derniéres davantage sollicitées en 2021 (52% vs 33 en 2020) et enfin la région (18%),

-Les reports de charges fiscales et sociales (20%), moins sollicités en 2021 qu’en 2020,

-Les appuis des organisations représentatives : le fond urgencESS (13%), France Active (2%).

 

♦ Pour les mois qui viennent, les sujets d’inquiétude jugés les plus importants :

 

-Les adhérents : le maintien des liens avec les bénéficiaires/adhérents de l’association (68%), la diminution du nombre d’adhérents (57%),

-Les bénévoles : les ressources humaines bénévoles (38%), la motivation et l’investissement des dirigeants (35%) et leur renouvellement (26%),

-Les partenaires : l’évolution des politiques publiques (22%), les relations avec les collectivités territoriales (18%), les relations avec vos partenaires privés dont les entreprises (13%), les relations avec les services de l’État (12%),

-Sans oublier la situation financiére (36%) et les moyens matériels dont les locaux (35%).

 

♦ Des inquiétudes en baisse entre le printemps 2019 et le printemps 2021 :

-Ressources bénévoles (38% en 2021, soit – 22 points par rapport à 2019),
-Renouvellement des dirigeants (26%, soit -22 points),
-Évolution des politiques publiques (22%, soit -14 points),
-Situation financière (36%, soit – 9 points).

 

♦ Des inquiétudes en hausse :

-Diminution du nombre d’adhérents (57%, soit + 32 points)
-Motivation des dirigeants (35%, soit + 9 points)
-Moyens matériels et locaux (35%, soit + 5 points)

 

♦ Les besoins jugés prioritaires

-Financiers : la confirmation des subventions annoncées (28%), une aide financière exceptionnelle au regard de la situation (21%), des dons (en nature ou financiers) 15%,

-Moyens matériels : recherche de locaux plus adaptés (17%), des outils numériques pour maintenir la vie associative à distance (17%),

-De l’accompagnement : une aide à la communication pour (re)donner de la visibilité aux actions (21%), un appui à la recherche de financements (16%), un accompagnement ou une aide sur le numérique (10%).

44% ont trouvé un appui pendant la crise (dont 41% auprès d’une structure déjà connue) ; 18% n’en ont pas trouvé et 35% n’en ont pas eu besoin.

⇒ En projet pour les mois à venir

♦ Pour 73% des associations, la crise sanitaire a conduit à repenser, du moins en partie et durablement, le fonctionnement de leur association, notamment par le télétravail (44%), par de nouvelles pratiques (40%), avec des relations avec les bénéficiaires (35%) ou les bénévoles (33%). avec des coopérations renforcées avec d’autres acteurs du territoires (13%).

Il s’est agi notamment en ordre décroissant d’importance  : de délocalisation, d’adaptation des activités, d’une adaptation du fonctionnement statutaire (projet associatif, statuts, règlement intérieur), d’une nouvelle organisation des bénévoles (dont les pratiques numériques), d’une adaptation des moyens humains et financiers, d’une communication renforcée.

 

♦ 51% des responsables déclarent que la situation générale de leur association est bonne (25%) ou très bonne (26%), vs respectivement 31 et 32% en 2019.

 

♦ Si 28% jugent qu’il n’est pas nécessaire de changer quoi que ce soit, 31% envisagent quelques changements à la marge, et 36% envisagent des changements d’importance (24% de nouvelles actions et 12% un tri pour éliminer les actions difficiles à réaliser).

 

♦ 52% sont favorables à des rapprochements avec d’autres associations.

 

L’étude propose ensuite une synthèse par grand secteur d’activité.

 

Pour en savoir davantage : COVID-19 (admical.org)