Méthodologie : échantillon de 609 dirigeants d’entreprise, interrogé par téléphone entre le 13 et le 22 mai.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.
Si le sondage en nombre de personnes interrogées est un peu court pour couvrir le monde des TPE et PME, le grand nombre de questions et d’items posés s’avère fort intéressant.
44% des entreprises ont poursuivi leur activité pendant le confinement; 1/3 des entreprises ont adopté de nouvelles modalités commerciales qu’ils entendent poursuivre.
44% des entreprises ont poursuivi leur activité durant tout le confinement, notamment les plus de 10 salariés (65%). 16% ont partiellement repris et 24% intégralement repris ; les moins de 10 salariés sont 24% à avoir intégralement repris vs 12% les plus de 10 salariés mais ces derniers ont plus souvent partiellement repris (21% vs 16 pour les moins de 10 salariés); noter que 13% des moins de 10 salariés n’étaient toujours pas autorisés à reprendre (vs 2% les plus de 10 salariés). Certaines difficultés ont été plus sensibles que d’autres :
Le cumul “oui beaucoup, assez, ou un peu” sera la base des prochaines données chiffrées déclinées selon l’activité ou la taille).
⇒ Les difficultés rencontrées
♦ La demande
– La baisse de la demande en France liée à des changements de comportements et habitudes d’achats des clients (60% dont 28% beaucoup); cette difficulté a davantage touché les plus de 10 salariés (67%) et les activités industrie (76%) et commerce(70%) vs 58-54% pour les 2 autres (BTP et services),
– Les difficultés à l’export (5%); 24% pour l’industrie et 13% pour les plus de 10.
♦ Le financement de l’entreprise : 61% ont connu au moins une difficulté dans ce domaine
– La trésorerie (41% dont beaucoup 10%); cette difficulté a moins touché les + de 10 salariés (35% vs 41 les moins de 10), et l’industrie (33%) vs le BTP (53%),
Mais dans le même registre, les retards dans les encaissements dus (31% dont 4 beaucoup); cela a davantage touché les plus de 10 salariés (43%) et les entreprises qui ne se sont pas arrêtées (40%) et peu le commerce (23%),
– Les difficultés pour reporter les charges (16% dont beaucoup 2%); une difficulté moins ressentie par les plus de 10 (11%),
– Le financement des investissements (12% dont beaucoup 4); peu fréquent dans le BTP (3%) et pour les entreprises sans arrêt (6%).
♦ Les mesures sanitaires : 48% ont connu au moins une difficulté dans ce domaine
– Le manque d’équipements de protection sanitaire individuelle (pour le chef d’entreprise, ses salariés, visiteurs, clients…) 41% dont beaucoup 13%; davantage dans l’industrie (54%), le commerce (49%) et chez les plus de 10 (49%),
– Les Incertitudes sur les consignes d’hygiène et de sécurité à mettre en place pour les clients / personnes extérieures (19% dont 4% beaucoup); le commerce (28%).
– les incertitudes sur les consignes d’hygiène et de sécurité à mettre en place pour les salariés (14%).
♦ Les difficultés d’approvisionnement : 42% ont connu au moins une difficulté en logistique
– Les problèmes d’approvisionnement venant des fournisseurs principaux (33% dont beaucoup 10); 44% pour ceux en reprise d’activité, 57% pour l’industrie, 53% pour le BTP, 41% pour les plus de 10 mais seulement 10% dans les services.
57% ont eu recours à des fournisseurs Français comme avant et 40% des étrangers; le confinement a fort peu orienté vers de nouveaux fournisseurs Français (3%). 18% envisageraient y avoir davantage recours dans l’avenir.
– Retard ou saturation des prestataires de transport (25% dont 9 beaucoup); toutes les activités (36-40%) sauf les services; les plus de 10 (33); ceux en reprise d’activité (32%),
– Hausse des prix des approvisionnements (19% dont beaucoup 5); 27% pour le commerce et 26% pour l’industrie; 27% pour les plus de 10; 25% pour ceux en reprise d’activité,
– Problèmes liés à la chaine de stockage (8%); 16% pour le commerce.
♦ Problèmes liés aux collaborateurs : 17% ont connu au moins une difficulté en ce domaine
– Difficultés liées à la prise en charge des enfants des collaborateurs (7%); 29% pour les plus de 10; 14% pour l’industrie,
– Difficultés à se rendre sur le lieu de travail (6%); 16% pour la construction,
– Difficulté de gestion des risques psychosociaux (6%); 16% les plus de 10, mais 1% la construction,
– Problèmes liés à l’exercice du droit de retrait des salariés (4%),
– Difficulté à recruter (2%); 8% pour les plus de 10.
⇒ Les mesures jugées les plus pertinentes : de loin l’exonération totale des charges sociales
– L’exonération totale des charges sociales et fiscales sur plusieurs mois (77%); mais 60% pour les plus de 10 vs 78 pour les plus de 10 salariés,
– Le report et étalement d’échéances des charges fiscales et sociales jusqu’à la fin de l’année (28%); mais seulement 18% pour le BTP et 21 pour le commerce,
– La poursuite du dispositif de chômage partiel sur une partie de l’effectif (14%); mais 50% pour les 10 et plus,
– La poursuite des facilités de mise en place de nouveaux crédits pour soutenir la trésorerie et la (re)constitution des stocks, en accordant la garantie de l’État (13%); mais 5% pour le BTP,
– L’accompagnement dans le développement du digital (9%).
⇒ Les modalités de ventes pendant le confinement : 32% des entreprises ont eu recours à :
– La communication et au marketing Digital (23%); 35% pour les plus de 10 et 10% pour le BTP. 82% souhaitent poursuivre,
– Au service de livraison à domicile (10%); le commerce (29%) et l’industrie (19%); 74% souhaitent poursuivre,
– Au service de retrait de marchandises (8%), le commerce (25%); 67% souhaitent poursuivre,
– à l’Intégration d’une marketplace (6%). 77% souhaitent poursuivre.
⇒ La perception de la conjoncture
L’indicateur de l’optimisme chute de 43 points par rapport à février pour atteindre 49 points, de loin le niveau le plus bas enregistré depuis le début du dispositif. Cette baisse
concerne autant les chefs d’entreprise comptant moins de 10 salariés (49, -42 points) que les chefs d’entreprises plus grandes (51, -48 points).
Jamais autant de chefs d’entreprise n’ont déclaré qu’ils étaient inquiets (44%, +18 points). 22% se déclarent attentistes (+7 points). Toutefois 28% se déclarent confiants (-22 points) ou optimistes (24%, -13 points). Les chefs d’entreprises de 10 salariés ou plus se déclarent plus souvent attentistes (28% contre 21 les chefs d’entreprises plus petites).
Malgré cette crise d’une ampleur sans précédent, une majorité des dirigeants a toujours confiance dans les perspectives économiques des 12 prochains mois pour leur entreprise (52%, -26 points). La confiance dans son entreprise est largement corrélée à la façon dont elle a pu traverser le confinement : seulement 33% des dirigeants dont l’activité n’a pas encore repris sont confiants, contre 51% pour ceux dont l’activité a pu reprendre, et 61% pour
ceux pour qui elle ne s’est jamais arrêtée.
59% trouvent que « c’était mieux avant » (+19 points), tandis que seulement 9% déclarent que « c’est très bien maintenant » (-26 points); 32% (+7 points) estime que « ce sera mieux demain”. Les chefs d’entreprise comptant 10 salariés ou plus déclarent davantage que « ce
sera mieux demain” (42% contre 31% des chefs d’entreprises plus petites).
De façon inattendue en pleine crise économique, seulement 2% des chefs d’entreprise témoignent de leur intention de réduire le nombre de leurs salariés. 94% comptent le maintenir, et 4% souhaitent au contraire l’augmenter. 17% des plus de 10 salariés indiquent vouloir augmenter leurs effectifs.
Pour en savoir davantage : https://www.cci.fr/documents/11054/10062163/vague+mai+2020+GCE.pdf