Le télétravail courant juin.


"Travail à distance, l'avenement de la confiance", Usine Nouvelle, Bodet Software, par Digital Etudes, publiée le 27/08/2020,

Méthodologie : enquête en ligne du 5 au 30 juin 2020, auprès de 1 016 répondants dont  244 décideurs de l’industrie. Mais on ne sait rien du fichier mère duquel sont tirés les répondants. L’enquête ne précise pas ce qu’est un salarié éligible au télétravail.

 

Si ce sondage est positif pour le télétravail, il n’explique pas pourquoi celui-ci a reculé fortement en juin.

 

69% des répondants ont plus de 41 ans. 48% travaillent dans des PME, 27% dans des ETI et 25% dans de grandes entreprises.

69% des répondants de l’industrie ont une fonction d’encadrement.

 

Si dans 67% des entreprises, un salarié sur 2 avait la possibilité de travailler en télétravail, 51% des répondants n’avaient pas eu recours à cette forme de travail, en raison d’un manque de confiance dans son efficacité. Depuis la crise, 68% font davantage confiance et 75% pensent que cette formule va se développer. De plus, 83% des managers des managers ont été satisfaits du télétravail pendant le confinement.

 

La mise en place : s’est faite rapidement pour 88%, alors que 11% ont nécessité un vrai temps d’adaptation; pour 35% des entreprises, le télétravail concernait 75 à 100% des salariés éligibles au télétravail, pour 17% des entreprises, 50 à 74% des salariés éligibles, pour 18% des entreprises 25 à 49% des salariés éligibles et pour 26% des entreprises, 10% au plus des salariés éligibles.

 

Les outils utilisés ont été pour 47% des outils de communication (visioconférence, dropbox…), pour 36% des tableaux de bord des équipes pour répartir le travail, pour 24% des outils pour suivre l’avancée du travail et sa charge, pour 18% un outil plus strict de suivi du temps de travail, pour 16% un outil de statistiques du temps de connexion et pour 24% aucun outil, la confiance suffisant.

 

Les bénéfices ont été nombreux : pour 77% un gain de temps pour les collaborateurs, pour 61% une meilleure flexibilité, pour 46% une meilleure efficacité, pour 44% une économie financière pour l’entreprise, pour 32% un argument pour recruter, pour 27% une réduction de l’absentéisme, pour 26% un meilleur engagement des collaborateurs, et pour 6% une meilleure cohésion entre les collaborateurs.

 

Mais des risques ont existé : pour 79% un risque d’isolement des collaborateurs, pour 45% la complexification du travail en équipe, pour 37% la difficulté à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle, pour 35% la difficulté du suivi des collaborateurs, pour 34% des contraintes complémentaires d’organisation, pour 18% une risque d’attaque informatique, pour 9% l’inadaptation à l’activité de l’entreprise, pour 8% un moindre engagement des collaborateurs et pour 7% un coût supplémentaire en matériel et logiciels.

 

Les problèmes principaux rencontrés : le management à distance (42%),  le suivi des temps et charges de travail des salariés (38%), la mise en place d’équipes informatiques (21%), l’adaptation aux outils informatiques (11%), l’implication des salariés (8%); 26% n’ont signalé aucune difficulté spécifique.

 

Quelques compléments issus de l’article d’Usine Digitale :

” S’ouvrir au télétravail oblige les entreprises à réinventer leur management…Avant le confinement, 7% seulement des salariés français le pratiquaient au moins un jour par semaine. Pendant le confinement, 25% y ont eu recours. 72 % des décideurs déclarent faire plus confiance au potentiel du télétravail depuis la crise du Covid-19 et 78% estiment qu’il sera davantage proposé par leur entreprise.”

 

Travailler sur site permet de construire une culture d’entreprise, mais un expert RH déconseille le télétravail pour les jeunes recrues, dans la mesure où ils ne connaissent pas les règles de vie de l’entreprise; et puis, les nouvelles générations ne sont pas les plus demandeuses de télétravail, d’autant que beaucoup n’apprécient pas d’avoir été coupés de la vie sociale de l’entreprise.

Enfin , le “coup de fouet” du travail à distance accélère la transition numérique.

 

Pourtant le télétravail semble avoir fortement chuté en France depuis la sortie du confinement

Une enquête de You Gov pour la société Cardiosens, début août auprès de 4 000 personnes en France et au Royaume-Uni, citée par les Échos du 26 août, révèle que les Français au télétravail sont passés de 27% pendant le confinement à 15%, 3 mois plus tard contre pour les Anglais 35 à 29%. A Paris, ils sont passés de 45% à 22, en Ile-de-France de 39% à 14.