3 articles (reprise des synthèses des analyses) différents sur la conjoncture qui permettent d’observer des angles de vue différents, exprimés avec des méthodes de mesure propres à chaque analyse et rend difficile une lecture synthétique.
Ce qui est commun : une conjoncture toujours favorable, malgré un fléchissement, exprimée avec nuance (écart entre optimisme et confiance en l’avenir ?)
Ce qui est nouveau : une expression confiante plus positive des dirigeants de TPE alors que celle des dirigeants d’entreprise de plus de 10 salariés est en légére baisse.
♦ La conjoncture selon Opinion way/CCI France/La tribune/LCI (juillet 2019)
L’indicateur de l’optimisme continue d’évoluer à un niveau élevé (114 points), affichant une hausse sensible par rapport à juin 2019 (+7 points), provenant principalement d’un regain de confiance des dirigeants d’entreprises comptant moins de 10 salariés (113 points, +9 points). Après trois mois à des niveaux élevés la confiance des dirigeants d’entreprises plus grandes connait quant à elle un repli (119 points, -7 points par rapport à juin 2019).
Après avoir atteint un niveau record, la part de chefs d’entreprises se déclarant confiants enregistre une baisse importante (45%, -18 points), tout comme celle de ceux qui se déclarent optimistes (31%, -11 points). Ces sentiments demeurent toutefois les plus partagés, avec en plus un sentiment de sérénité évoqué par 22% des dirigeants (+12 points). Finalement, les chefs d’entreprise affichent leur satisfaction vis-à-vis de la situation économique actuelle : 58% estiment que « c’est très bien en ce moment » (+9 points).
Les tensions étant toujours vives, la situation économique mondiale demeure une source d’inquiétude : 42% des chefs d’entreprises seulement sont confiants pour ses perspectives (-3 points). La situation nationale parait désormais plus assurée : 47% des dirigeants sont confiants pour l’économie française (+3 points), et 79% pour leur entreprise (+6 points). Ils sont toutefois de moins en moins nombreux à considérer que « ce sera mieux demain» (14%, -7 points).
♦ La conjoncture selon l’ENQUÊTE DE CONJONCTURE U2P / I+C–XERFI
L’embellie est partagée par les trois grands secteurs de l’économie de proximité : l’artisanat, le commerce alimentaire de proximité–hôtellerie restauration, et les professions libérales. Tous sont repassés en territoire positif, y compris le commerce alimentaire de proximité et l’hôtellerie-restauration qui progressent par rapport au trimestre précédent.
Si ce dynamisme tend à réduire les disparités, des écarts subsistent et ils sont parfois significatifs, en particulier dans l’artisanat. Ainsi, l’artisanat du bâtiment (+3,5%) et l’artisanat des travaux publics (+4,5%) enregistrent une progression solide. Tandis qu’à l’autre extrémité du spectre, l’artisanat des services est en recul (-1%) et l’artisanat de l’alimentation se stabilise (0%) après sept trimestres de recul consécutifs.
Du côté des professions libérales, la tendance est toujours au beau fixe avec une croissance qui atteint 2%. Elle accélère franchement dans les professions libérales du droit, où elle est passée de 2% au trimestre précédent à 3%. De même, les professions libérales techniques et du cadre de vie ont enregistré une croissance du chiffre d’affaires de 2,5%, contre 1% au premier trimestre 2019. Enfin, les professions libérales de la santé restent dans le vert malgré un très léger repli (+1,5%, versus 2%).
Signe de cette conjoncture globalement favorable, la confiance des chefs d’entreprise se confirme : 1 sur 5 anticipe une activité plus soutenue au 3e trimestre 2019. Ils sont également plus nombreux à émettre une opinion positive (17%) que négative (14%) sur leur trésorerie.
https://u2p-france.fr/conjoncture-leconomie-de-proximite-conforte-son-dynamisme
♦ La conjoncture selon Bpifrance
Malgré un ralentissement anticipé de leur activité, les chefs d’entreprise restent confiants pour 2019. Si les PME restent globalement optimistes, elles anticipent un ralentissement de leur activité quel que soit le secteur, sauf dans le commerce. Les PME industrielles, qui s’en étaient mieux sorties en 2018 d’après l’enquête de janvier, anticipent désormais un ralentissement de leur activité et de leurs embauches, aussi bien pour cette année que pour 2020.
L’investissement reste dynamique grâce à une situation financière toujours aisée et des conditions d’accès au crédit très favorables. L’investissement résiste malgré le fléchissement des perspectives d’activité, porté par des conditions de financement favorables.
La situation de trésorerie des PME s’est améliorée et leur accès au crédit d’investissement reste aisé puisque près de 90 % d’entre elles n’ont rencontré aucune difficulté pour financer leurs investissements.
Les perspectives d’emploi restent bien orientées mais les difficultés de recrutement demeurent importantes. Les PME prévoient de maintenir globalement le rythme de leurs embauches cette année, malgré le ralentissement de l’activité et des carnets de commande, ainsi que des difficultés de recrutement encore prégnantes. Sur ce dernier point, 81% des PME signalent des difficultés de recrutement, dont la moitié les juge importantes.
Les PME restent globalement confiantes pour 2020 mais les exportatrices et les innovantes semblent pâtir du contexte international incertain. Les PME sont dans l’ensemble optimistes pour leur activité et leurs embauches en 2020. Si les PME exportatrices et / ou innovantes restent les plus performantes, elles anticipent un ralentissement de leur activité à l’inverse des autres entreprises. Le contexte international incertain (notamment tensions commerciales, Brexit) semble avoir entaché leur optimisme.
Et par secteur d’activité :
⇒ Les PME du Commerce restent globalement confiantes pour 2019. Celles spécialisées dans l’automobile font exception avec une forte dégradation de leurs perspectives d’activité, d’emploi et d’investissement pour 2019.
⇒ Les PME de la Construction sont globalement plus pessimistes que la moyenne des PME, en particulier celles des Travaux publics dont les perspectives d’embauches et d’investissement sont moins bien orientées qu’il y a 1 an.
⇒ L’Industrie est le seul secteur à prévoir un ralentissement à la fois de son activité et de ses embauches. La situation financière reste confortable, permettant de conserver un investissement relativement dynamique.
⇒ Les PME des Services s’avèreraient les plus dynamiques. Leurs perspectives d’activité et d’embauches sont globalement stables, mais elles anticipent de renforcer leurs projets d’investissement.
⇒ Les PME du Tourisme ont plus de difficultés que celles des autres secteurs mais restent confiantes pour 2019, après une année 2018 pénalisée par les grèves et mouvements sociaux