Les métropoles ont en 2022 moins progressé, voire régressé pour certaines entre 2021 et 2022, contrairement aux zones non métropoles.
⇒ Tout d’abord quelques données additives sur les activités où la croissance est la plus marquée et celles où elle l’est moins.
♦ En 2022, la création d’entreprise est en baisse dans 5 secteurs : le commerce (détail, gros et réparation automobile), la restauration et les transports et entreposage. Les secteurs du commerce qui avaient connu un pic de créations en 2020 (avec notamment les activités de vente à domicile, la vente à distance sur catalogue spécialisé et la vente à distance sur catalogue général) sont en baisse depuis 2021 (-1% puis -13% en 2022), tandis que la création dans la restauration, en ralentissement depuis la pandémie, finit par reculer en 2022, passant de +14% en 2019 à +1% en 2021, puis à -8% en 2022.
Pour les transports et entreposage, il s’agit surtout d’une correction de trajectoire après neuf années d’hyper-croissance portée d’abord par les transports de voyageurs par taxis, en lien avec la bulle d’activité autour des VTC, puis par les autres activités de poste et de courrier, les opportunités de création d’entreprise de livraison ayant explosé avec les confinements successifs de 2020-2021 et les changements de pratique d’achat des Français (e-commerce). L’année 2022 marque donc vraisemblablement la fin de cette période d’engouement et un retour « à la normale » dans ce secteur, qui se traduit par une création en baisse de – 35 % par rapport à 2021 contre une évolution moyenne de +32% par an sur les dix dernières années.
Le tableau ci-après ne reprend que les activités fines d’au moins 1 500 créations ; les activités sous forme de microentreprise n’y sont pas majoritaires, et le taux de renouvellement moyen ou faible.
♦ Les secteurs en hausse : au sein des activités de commerce, seul le commerce de bouche fait preuve d’une certaine résilience : la création d’entreprise y progresse mais deux fois moins vite que sur les dix dernières années (+2% par rapport à 2021 pour +4% par an entre 2012 et 2021).
Ce type d’évolution concerne également les activités de finance et d’assurance, la santé et l’immobilier.
Enfin, la dynamique entrepreneuriale accélère dans les arts, spectacles et activités récréatives, mais aussi dans l’industrie, la construction et les services. Si ces trois derniers secteurs connaissent une accélération depuis 2017 (momentanément interrompue en 2020), dans les arts, spectacles et activités récréatives, cette dynamique s’explique surtout par la poursuite de la reprise post pandémie qui a commencé en 2021
Le tableau ne reprend que les activités fines ayant au moins 2 000 créations ; une forte majorité y sont en microentreprise, avec de fort taux de renouvellement.
⇒ L’Attractivité des départements.
Si la création d’entreprise a augmenté dans tous les départements en 2021 par rapport à 2020, en 2022 la dynamique entrepreneuriale est en berne dans 30 départements. Même si la dynamique entrepreneuriale reste soutenue dans 71 départements, avec un nombre de créations d’entreprises en 2022 en hausse par rapport à 2021, elle accélère par rapport à la tendance de long terme dans seulement 22 d’entre eux. Dans les 49 autres départements où la création d’entreprise est également en hausse, le rythme d’évolution reste inférieur à celui des 10 dernières années ; Paris et les départements de la petite couronne sont dans ce cas.
Le taux de renouvellement des entreprises est de 185‰ pour la France tandis qu’il est de 173 ‰ pour le département médian français, la moitié des départements se situant en deçà de cette médiane. À l’exception de Paris et de l’ouest parisien, les départements franciliens ont, comme les années passées, les taux de renouvellement les plus élevés, avec plus de 220 créations en 2022 pour 1 000 entreprises existantes en 2020 en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, l’Essonne, le Val d’Oise et la Seine-et-Marne.
La Lozère, la Haute-Corse, le Cantal, la Creuse et la Guadeloupe ont, quant à eux, les taux de renouvellement les plus faibles (inférieurs à 140 ‰).
Il existe un lien positif entre le taux de renouvellement et la création par habitant, sauf pour le département de Paris qui affiche un taux de renouvellement faible (161‰) par rapport à sa création par tête (413 créations pour 10 000 habitants) en raison du nombre très important d’entreprises installées dans la capitale.
⇒ L’attractivité des territoires « aidés ».
♦ En 2022, 428 491 entreprises ont été créées dans les territoires « aidés » (ZRR, AFR, ACV ou PVD), soit 4 créations sur 10 de l’année, ces territoires recensant près de la moitié de la population française. Le nombre de création y est mécaniquement plus bas qu’ailleurs (133 créations en 2022 pour 10 000 habitants contre 185 sur les territoires « non aidés »).
Le taux de renouvellement des entreprises y est aussi moins élevé avec 175 créations pour 1 000 entreprises existantes en 2020, contre 193 pour les « non aidés ».
Toutefois, ces territoires « aidés » restent plus dynamiques, avec une évolution de la création d’entreprise supérieure à partout ailleurs (+2,4% vs +1,8%).
Dans le détail, ce sont les zones d’aide à finalité régionale (AFR) qui concentrent le plus grand nombre de créations en 2022, avec 294 027 immatriculations, soit plus du quart de la création d’entreprise de l’année (contre près du tiers de la population française vivant dans ces zones). La création par tête (135 pour 10 000 habitants) est donc également en dessous de celle des territoires « non aidés », ce qui vaut pour tous les types de territoire « aidé ».
♦ Plus spécifiquement celle des QPV.
En 2020 (dernière année disponible), 74 016 établissements ont été créés dans les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), soit 8% des nouveaux établissements en France.
La Seine-Saint-Denis concentre à elle seule près d’un cinquième du total de ces créations. Viennent ensuite les Bouches-du-Rhône et le Nord (7% chacun), Paris et le Val d’Oise (5% chacun) et le Rhône (4%). Ainsi, avec plus de 33 000 établissements créés en QPV au cours de 2020, ces 6 départements représentent près de la moitié des créations de l’année en QPV.
La création en QPV représente plus du tiers de la création totale d’établissement en Seine-Saint-Denis, 17% dans le Val-d’Oise, 17% dans le Nord, 13% dans les Bouches-du-Rhône, mais seulement 5% à Paris. À La Réunion, dans l’Essonne et dans le Territoire-de-Belfort, les QPV représentent également plus d’un dixième de la création départementale d’établissement.
Avec un total de 266 877 établissements installés dans les QPV en France en 2020, le taux de renouvellement des établissements en QPV est de 277 ‰, supérieur à celui de la France(185 ‰).
♦ Dynamique et attractivité des métropoles.
Les 22 métropoles françaises concentrent 41% de la création d’entreprise, une part constante par rapport à 2021 (mais en progression au regard de 2012 où elles comptaient pour 37%) . L’évolution entrepreneuriale a été deux fois plus dynamique en dehors des métropoles (+ 2,6%) qu’au sein des métropoles (+ 1,3%). La création d’entreprise est d’ailleurs en baisse dans 18 métropoles.
La création d’entreprise dans les services en direction des personnes, les activités scientifiques et techniques et les arts spectacles et activités récréatives progresse dans toutes les métropoles.
Pour en savoir davantage : Analyse de la création d’entreprise en France en 2022 (bpifrance-creation.fr)