L’expatriation est beaucoup plus une question d’évolution personnelle, de choix de culture que d’emploi, du moins pour les expatriés interrogés, alors que ceux qui en « rêvent » mettent d’abord en avant le fait de ne pas trouver d’emploi en France


« Baromètre de l’humeur des jeunes diplômés, 4eme édition », Deloitte/opinionway, janvier 2015

Echantillon de 1000 personnes des jeunes diplômés ayant terminé leurs études depuis moins de 3 ans, en poste ou en recherche d’emploi dans le secteur privé, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne entre le 2 et le 14 janvier ; 60% ont moins de 25 ans ; 53% sont de niveau 1er cycle (bac compris), 28% du 2éme cycle et 19% au-delà. 40% sont en recherche d’emploi, 49% travaillent dans services et le commerce et 11% dans l’industrie ou le BTP.

Et suréchantillon de 496 expatriés en poste vivant à l’étranger, interrogés par questionnaire auto-administré en ligne entre le 7 et le 19 janvier

L’intérêt de ce travail est l’approche des expatriés, alors que le CEREQ répond beaucoup mieux à la situation de l’emploi des jeunes diplômés.

 

L’ensemble de l’échantillon

73% des diplômés issus de grandes écoles sont en emploi, 70% pour ceux localisés à Paris (43% en région), 64% les hommes (58% les femmes). 68% sont actuellement en CDI 75% (Paris, grandes écoles, plus de 25 ans) et 82% à temps plein. Ils ont envoyé en moyenne 29 CV

 

59% de ceux qui sont en poste font confiance aux employeurs, contre 35% pour ceux qui sont en recherche d’emploi.

La majorité considère que ce travail vise d’abord à « gagner sa vie » (63% ceux en poste et 58 ceux en recherche d’emploi), à s’épanouir (29 et 21%), à s’insérer dans la société (8 et 21%).

 

Les sans emploi sont 51% à être confiants pour trouver un emploi (Paris 66%, grandes écoles 60%, 2éme cycle 58%, moins de 25 ans 47%) ; 39% pensent que leur cursus scolaire ne convient pas aux attentes des entreprises.

Ils cherchent en moyenne depuis 22 semaines (36% depuis moins de 2 mois, 33% depuis plus de 4 mois), ce qui est fort peu, la plupart sortant vraisemblablement d’études depuis au plus un an ; en moyenne, ils ont eu 4 entretiens.

21% situent leur avenir professionnel à l’étranger (53% en Amérique du nord, 47% en Europe, 14% en Australie) ; ces derniers envisagent le départ parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi en France (53%), pour enrichir leur CV (45%), pour maitriser des langues étrangères (42%), travailler dans un milieu professionnel plus positif ou un environnement culturel différent (39%), y faire carrière (36%), être mieux rémunéré (31%) ; 61% envisagent cette expropriation pour au plus 5 ans.

L’utilité du diplôme dans la recherche d’emploi est de permettre de trouver un emploi (35%), puis de choisir un emploi (25%), d’être bien  rémunéré (22%), voire aucune utilité (18%)

 

Les expatriés : 58% sont des femmes (17% ont suivi leur conjoint) ; 78% travaillent dans les services et le commerce ; 49% sont issus de 1er cycle (bac compris), 21 % du 2éme cycle et 30% du 3éme cycle ; 62% sont en Europe, 20% en Amérique du nord, 12% en Asie/Australie/pacifique et 6% en Afrique. Les 2/3 ont débuté leur carrière en France.

Il leur a fallu en moyenne 7 semaines pour trouver leur poste (59%  au plus 4 semaines). 29% y sont depuis au plus un an, 31% depuis 1 à 5 ans, 23% depuis 6 à 10 ans et 13% depuis plus longtemps

 

Les principales raisons de leur expatriation sont de l’ordre découverte et enrichissement et non du fait de ne pas trouver d’emploi en France, au contraire des sans emploi, du moins pour ce dernier item ; on constate un net décalage entre le rêve des sans emploi et la réalité des expatriés :

 

Milieu

professionnel,

Culturel différent

Nouvelles

façons

de travailler

Enrichir

le CV

Maitrise

Langue

étrangère

Y faire

carrière

 

Plus de

Respon-

sabilités

Sujets

Plus inter-

ressants

Plus de moyens

Pour travailler

Faute

d’emploi

En France

expatriés

43

36

35

35

30

24

22

12

9

Sans emploi enclins

à s’expatrier

39

19

45

42

36

8

31

25

53

 29% souhaitent y continuer à y faire toute leur carrière, alors que 48% envisagent d’y rester moins de 5 ans et 19% de 6 à 15 ans.

 

En ce qui concerne l’environnement général en France, celui-ci est perçu comme obstacle du fait de la situation économique, voire de la qualité de vie (incluant la fiscalité, le politique et le social), d’autant plus marquants que les personnes sont opposées à un retour en France ; ceci étant, ces obstacles sont nettement atténués pour ceux qui envisagent le retour. On touche là les représentations des uns et des autres, fort marquées par l’approche subjective :

Relatifs à l’environnement

Général

Etat du marché

de l’emploi

Etat de

l’économie

Qualité

de vie

insatisfaisante

Qualité

de vie

satisfaisante

 

Fiscalité

Environnement

Politique, social

Obstacles au retour : tous

44

27

26

 

26

25

Les plus opposés au retour

76

 

35

 

47

40

Motivations au retour

19

16

 

39

 

 

Les plus favorables à l’avenir

Professionnel en France

11

 

 

49

 

 

La famille/entourage est de loin la première raison de retour (65% des  répondants) pour ceux qui sont les plus favorables au retour, aux côtés de la qualité de vie et des perspectives de carrière  

Relatifs au champ

professionnel

Perspectives

de carrière

 

Environne-

ment

Professionnel

 

Dynamisme

secteur

activité

Possibilité

d’innover

de créer

 

Encadrement

juridique

des contrats

de travail

Déception

expropriation

 

insatisfaisant

Obstacles au retour : tous

34

20

17

16

9

 

Les plus opposés au retour

39

21

28

26

16

 

 

satisfaisant

Motivations au retour

31

20

12

9

9

9

Les plus favorables à l’avenir

Professionnel en France

19

23

30

15

27