La formation, les jeunes


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Trois ans après leur sortie d’études, les 2/3 des jeunes sont en emploi (les ¾ pour ceux issus de l’enseignement supérieur, 61% pour ceux issus du secondaire et 32% pour les non diplômés ;  un tiers des jeunes ayant obtenu un emploi sont directement recrutés en emploi à durée indéterminée ; au bout de trois ans, ils sont deux tiers dans ce cas

« Enquête 2013 auprès de la Génération 2010 : face à la crise, le fossé se creuse entre niveaux de diplôme », bref du CEREQ N° 319, mars

En 2013, le Céreq a réalisé la sixième édition de ses enquêtes d’insertion,  s’intéressant aux 700 000 jeunes sortis en 2010 du système scolaire ; d’avril à juillet 2013, 33 000 jeunes issus de tous les niveaux de formation ont répondu à cette enquête téléphonique d’une durée moyenne de 34 minutes : ils avaient quitté pour la première fois le système éducatif au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2009-2010.

 

La génération 2010 se présente sur le marché du travail avec un niveau d’études sensiblement plus élevé que la génération 2004, mais concerne avant tout les niveaux supérieurs ;  la mise en place progressive du LMD entre 2003 et 2006 incite les étudiants à prolonger leurs études jusqu’aux niveaux licence (L3), master (M2) ou doctorat (D), réduisant les sorties aux niveaux bac+2 et bac+4 ; la part d’apprentis parmi les diplômés de l’enseignement supérieur a presque doublé par rapport à la Génération 2004.

 

 

Niveau d’étude

Reprise d’étude

Contrat apprentissage, professionnalisation

 

2010

Ecart 2010-2004

2010

Ecart 2010-2004

2010

Ecart 2010-2004

Non diplômés

16

-2

9

+3

13

0

Diplômés du secondaire

42

+2

11

+3

15

0

  CAP, BEP

14

-3

4

+4

12

-1

   Bac pro, techno

19

+4

9

+1

16

0

   Bac général

9

+1

27

+1

16

0

Diplômé du supérieur court

25

-3

9

+3

9

+4

  BTS, DUT, autres bac+2

11

-3

8

+2

14

+5

  Bac +2 ou 3, santé, social

4

0

1

0

0

-1

  Licence générale bac +3

5

0

16

+7

7

+4

  Licence pro

4

+3

7

+5

7

+3

  M1 et autres bac +4

1

-3

12

+4

7

+4

Diplômés du supérieur long

17

+3

3

+1

3

+2

  M2 et autres bac+5

10

+3

4

+1

3

+1

  Ecoles de commerce

2

0

1

0

5

+4

  Ecoles d’ingénieur

3

0

1

-1

2

+1

  Doctorants

2

0

1

0

1

+1

Total

100

 

9

+3

11

+1

             

 

Trois ans après leur sortie du système éducatif, plus d’un jeune actif sur cinq est en recherche d’emploi, soit le niveau le plus haut jamais observé dans les enquêtes d’insertion du Céreq ;  Ils ont passé en moyenne sept mois en recherche d’emploi, soit un mois de plus que les jeunes de la génération 2004, et deux ans en emploi, soit deux mois de moins que leurs aînés. Environ 12% des jeunes ont connu une trajectoire très éloignée de l’emploi (avec moins de 10 % de leur temps en emploi) ; c’est quatre points de plus que pour la Génération 2004.

Malgré l’ampleur de la dégradation, la majorité des jeunes continue d’accéder rapidement à l’emploi, 6% en moins de trois mois ; les jeunes de la génération 2004 étaient toutefois plus nombreux dans cette situation d’emploi quasi permanent sur la période

 

La part des emplois à durée indéterminée (CDI, fonctionnaire et non salarié) et du temps partiel contraint sont globalement stables entre les enquêtes génération 2004 et 2010. Le constat est valable à la fois pour la première embauche et pour l’emploi occupé trois ans après la fin des études. Un tiers des jeunes ayant obtenu un emploi est directement recruté en emploi à durée indéterminée ; au bout de trois ans, ils sont deux tiers dans ce cas (un taux équivalent à celui de la génération 2004) ; cette stabilité masque une légère hausse du statut non-salarié (en lien probable avec la mise en place du régime d’autoentrepreneur). Par ailleurs, La part de fonctionnaires a faiblement diminué, conséquence de la baisse des recrutements dans la fonction publique d’Etat.

 

 

Taux d’emploi

3ans après la sortie d’études

Taux de chômage 3ans après la sortie d’études

CDI*

Temps partiel contraint*

Moins de 3 mois pour accéder à l’emploi*

2010

Ecart 2010

2004

2010

Ecart 2010-

2004

2010

Ecart 2010-

2004

2010

Ecart 2010-

2004

2010

Ecart 2010-

2004

Non diplômés

32

-16

48

+16

40

-8

18

+4

32

-13

Diplômés du secondaire

61

-10

25

+10

58

-4

13

+2

61

-5

  CAP, BEP

54

-15

32

+15

56

-6

15

+4

54

-10

   Bac pro, techno

67

-8

20

+7

62

-2

12

+2

67

-4

   Bac général

59

-7

21

+6

51

-6

11

-2

59

-4

Diplômé du supérieur court

75

-5

11

+4

74

0

6

-1

75

+1

  BTS, DUT, autres bac+2

70

-6

15

+6

72

0

6

0

70

0

  Bac +2 ou 3, santé, social

95

-1

2

0

83

0

5

0

95

+2

  Licence générale bac +3

70

-11

14

+6

70

-1

10

-1

70

-5

  Licence pro

75

-6

10

+5

76

-6

2

0

75

-3

  M1 et autres bac +4

70

-4

14

+4

73

+1

5

-2

70

+2

Diplômés du supérieur long

76

-2

9

+3

80

-2

4

+1

76

+7

  M2 et autres bac+5

74

-6

12

+6

75

-3

5

0

74

+6

  Ecoles de commerce

71

-4

9

+4

93

-1

2

+1

71

0

  Ecoles d’ingénieur

81

–1

4

0

93

+2

1

0

81

+17

  Doctorants

85

+1

6

-1

69

-4

4

+1

85

+5

Total

62

-8

22

+8

66

-1

9

0

62

-3

                     

*Pour ceux en emploi

 

La moitié des jeunes salariés de la génération 2010 débute avec un salaire net mensuel supérieur à

1 340€, soit 70€ de plus que leurs aînés (en tenant compte de l’inflation) ; en revanche, les salaires progressent plus lentement : la moitié enregistre une augmentation de pouvoir d’achat du salaire inférieure à +1,7% par an. De ce fait, après trois ans de vie active, le salaire médian de la génération 2010 est quasiment identique à celui de la Génération 2004 : au printemps 2013, il s’établit à 1 450€.

 

Près d’un jeune actif non-diplômé sur deux se déclare en recherche d’emploi trois ans après la sortie du système éducatif, soit une hausse de 16 points par rapport à la génération 2004. En moyenne, sur les trois ans, ils ont passé 14 mois au chômage, soit deux fois plus de temps que l’ensemble des jeunes tous niveaux confondus ; ils ont passé autant de temps au chômage qu’en emploi avec des conditions d’emploi plus précaires : l’accès à l’emploi à durée indéterminée se raréfie (seuls quatre jeunes en emploi sur dix sont en EDI trois ans après la sortie) et les emplois à temps partiel contraint se développent (de 14% à 18% de la Génération 2004 à 2010). Face aux difficultés d’insertion, 9% des jeunes sans diplôme retournent se former à temps plein dans un établissement scolaire et 13% tentent la voie de l’alternance.

 

En € constants

Salaire médian 1ére embauche

3 ans après

2010

Ecart 2010- 2004

2010

Ecart 2010- 2004

Non diplômés

1 130

-20

1 160

-60

Diplômés du secondaire

1 160

-40

1 280

-30

  CAP, BEP

1 200

-20

1 260

-50

   Bac pro, techno

1 170

-10

1 300

-10

   Bac général

1 110

-30

1 260

-60

Diplômé du supérieur court

1 410

+40

1 520

-40

  BTS, DUT, autres bac+2

1 310

+40

1 460

0

  Bac +2 ou 3, santé, social

1 630

+20

1 700

-20

  Licence générale bac +3

1 300

-30

1 450

-90

  Licence pro

1 460

+30

1 600

-60

  M1 et autres bac +4

1 470

+90

1 620

-30

Diplômés du supérieur long

1 880

+40

2 100

-80

  M2 et autres bac+5

1 680

+70

1 920

-50

  Ecoles de commerce

1 990

 

2 290

 

  Ecoles d’ingénieur

2 120

+50

2 350

+10

  Doctorants

2 100

+120

2 350

+80

Total

1 340

70

1 450

+20

         

 

Le chômage des CAP/BEP voient aussi leurs difficultés s’aggraver, passant après trois ans de vie active de 17% pour la génération 2004 à 32 % pour la génération 2010 ; seuls 29% ont passé presque tout leur temps en emploi (contre 42% pour la Génération 2004). La durée du temps passé au chômage s’allonge de quatre mois entre les deux enquêtes, pour atteindre onze mois. De plus, les jeunes en emploi voient leur pouvoir d’achat lié au salaire stagner au cours de leurs trois premières années de vie active. La concurrence avec les baccalauréats professionnels explique probablement une part de ces constats.

 

La plupart des bacheliers généraux qui abordent le marché du travail ont en réalité entamé un cursus dans le supérieur sans pour autant obtenir de diplôme, mais le bac général est souvent insuffisant pour accéder à des emplois qualifiés. Pour la génération 2010, seuls 29% connaissent une situation d’emploi quasi permanent durant les trois années et l’accès rapide au premier emploi est moins fréquent ; ils sont de plus en plus nombreux à retourner en formation (1/4 contre 16% pour la génération 2004).

 

Les diplômés de BTS et DUT sont 70% à connaître une première embauche rapide (en moins de trois mois) et après trois ans de vie active, la part des emplois en EDI reste inchangée, mais il sont moins souvent en emploi que leurs homologues sortis en 2004 ; sur leurs trois premières années de vie active, ils passent en moyenne sept mois en situation de chômage ou d’inactivité.

 

Les diplômés de licence professionnelle paraissent relativement préservés : 85% sont en emploi en fin de période et leur taux de chômage est comparable à celui des diplômés de l’enseignement supérieur long ; mais seuls les diplômés de licence professionnelle par apprentissage tirent réellement leur épingle du jeu, avec un taux d’emploi de près de 90%.

 

Les titulaires de licences générales sont pour leur part très pénalisés. En fin de période, par rapport à leurs ainés de 2004, leur taux d’emploi chute de 11 points et ils perdent du pouvoir d’achat. Les L3, ainsi que les M1, reprennent plus souvent leurs études par la voie classique, effet probable de la réforme de la « masterisation » des enseignants.

 

Les jeunes sortis du supérieur court en 2010 sont de plus en plus nombreux à se diriger vers l’alternance après leur formation initiale. Ce recours aux contrats de professionnalisation ou d’apprentissage leur permet d’acquérir une expérience professionnelle affirmée et de prétendre à un nouveau diplôme. Durant les trois premières années de vie active, près d’un jeune sur dix a fait ce choix

 

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