14% des étudiants souhaitent vraiment créer une entreprise.


"Baromètre « Les étudiants et l’entrepreneuriat » Vague 7" Moovje, CIC, Opinion Way, juin 2021

Méthodologie : échantillon de 1048 lycéens professionnels et d’étudiants fra-nçais, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI , entre le 30 avril et le 14 mai 2021. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, de type d’établissement et de région de résidence.

« Sondage OpinionWay pour Moovjee »

 

Comme dans les différentes enquêtes interrogeant les jeunes, l’image de l’entrepreneur est positive ; le projet d’insertion professionnelle par la création convient à un grand nombre (42% ici), mais la certitude de le faire est beaucoup plus modeste.

 

                                                          Une approche ensemble des répondants

⇒ L’image de l’entrepreneur

Le gros salaire n’est toujours pas ce qui qualifie l’entrepreneur (9% vs 11-15% entre 2009 et 2019), davantage le fait d’être visionnaire (32% vs 26-31), créatif (35% vs 34-39%), ou encore preneur de risque ( 41% vs 41-45%), pourtant 3 qualités essentielles pour se différencier.

 

Il est d’abord un passionné (50% vs 33 à 43%), un  leader (48% vs 39-49%), 2 qualités qui montent en 2021, alors que celle de gestionnaire perd nettement de l’importance (36% vs 38-52%), comme celle d’expert dans son champ de compétences (27% vs 28-41%).

 

D’autres items complètent cette approche, tout en la confortant.

L’entrepreneur est avant tout celui qui a de grandes responsabilités (51% vs 47-58%), un trait plutôt en baisse, comme celui de “diriger une équipe ” (33% vs 37-45%), ou encore  “gérer une situation complexe” (28% vs 26-37%), alors que 3 termes progressent, celui d’autonome (43% vs 36-40%), de preneur de risques (43% vs 37-43%), et son corollaire “ne pas avoir la sécurité de l’emploi” (15% vs 5-14%)..

 

4 items bougent dans le temps assez peu, celui de travailler beaucoup (41% vs 39-45%), et son corollaire “avoir peu de temps libre” (9% vs 8-15), et enfin celui de gagner beaucoup d’argent (9% vs 9-11%).

⇒ L’importance de l’entrepreneuriat selon l’ensemble des répondants

Pour 79% (dont très 18%), créer son entreprise est un moyen efficace pour les jeunes de changer l’économie.

Pour 62% (dont très 13%) l’entrepreneuriat des jeunes est une nécessité pour sortir de la crise économique liée au Covid.

Pour 48% (dont très 10%) créer son entreprise est la meilleure solution pour les jeunes d’avoir un emploi.

⇒ Les étudiants et leur implication dans le fait de devenir entrepreneur

71% sont motivés pour prendre en main leur avenir. Pour 49% “la crise offre des opportunités, c’est le moment de tenter des choses”. Plus concrètement, la crise sanitaire a impacté négativement 37% des jeunes sur leur projet d’avenir alors qu’elle a été positive pour 27% et sans effet pour 35%.

 

Très majoritairement, ils considèrent que “créer son entreprise en étant étudiant ou à la fin de ses études est” difficile (91%, un peu moins que depuis 2009, 91-97%). Pour les inciter à créer, les répondants sollicitent :

-D’abord des appuis financiers :  bénéficier d’un revenu financier le temps que l’entreprise soit viable (31%), recevoir le soutien des organismes de financement (26%), bénéficier d’aides publiques de l’État pour créer leur entreprise (20%), bénéficier du soutien financier et logistique de leurs proches (8%),

 

-Mais aussi de l’accompagnement : formation (19%), aide d’un entrepreneur expérimenté (16%), un accompagnement par des experts (16%), le soutien moral de l’entourage (10%).

 

Noter que 40% connaissent le mentorat ; pour 35% c’est un accompagnement pratique, de terrain, pour 20% un accompagnement pédagogique, pour 10% une attitude bienveillante, pour 6% un accompagnement inspirant/entrainant.

Pour 45% le tutorat, c’est tout à fait un dispositif pour entrer dans la vie professionnelle; pour 40-43% un bon moyen de renforcer la solidarité intergénérationnelle et de s’enrichir des diversités sociales, pour 33% un bon moyen de lutter contre l’inégalité des chances. 30% aimeraient en bénéficier.

 

-Et un contexte favorable : contexte économique favorable (15%), le statut d’étudiant entrepreneur (14%), une fiscalité favorable (10%), la possibilité d’avoir accès à des réseaux (7%) et à des modèles antérieurs (5%).

⇒ Quels sont, selon ceux qui envisagent de créer, leurs atouts et leurs manques ?

4 atouts prioritaires : la capacité de travail (44% vs à la baisse entre 2009 et 2019, 49-59%), l’autonomie (38%, vs en hausse 32-38%), l’enthousiasme (37% vs à la baisse 37-52%), le soutien de l’entourage (35% vs 31-40%). En termes de manque, ces items sont peu présents (entre 10 et 12%).

 

5 autres items sont proches mais jugés moins essentiels : l’idée innovante (26 vs 26-33%), les moyens financiers (20% vs en hausse 12-20%), le leadership (19% vs 9-19%), l’expérience (17% vs stable avec 15-18%), la confiance du marché (14% vs stable 11-15%).

 

Ces items sont beaucoup plus présents en termes de manque, mais plutôt en baisse : les moyens financiers (64% vs en nette baisse 69-77%), l’expérience (49% vs en baisse 49-56%), la confiance du marché (37% vs en baisse 37-50%).

 

Pour 33% l’idée innovante est un manque alors qu’elle est un atout pour 26%.

Pour conclure sur ce point :

               Une approche concernant ceux qui ont l’intention de créer/reprendre un entreprise

42% envisagent un jour de créer ou reprendre une entreprise (dont très certainement 14%), certainement pas (14%), alors que 20% ne savent pas se prononcer.

Mais 74% ne se sont pas renseignés sur les dispositifs d’aide à la création d’entreprise.

 

23% le feraient à la sortie de leurs études ou juste après, 47% d’ici 3 à 5 ans (en nette hausse au regard de 2009-2019, 11-20%) et 30% au-delà (en nette baisse, 33-43%).

⇒ Les enjeux de l’entrepreneuriat quand on débute et les valeurs entrepreneuriales à promouvoir (choix de 3 items).

♦ Les enjeux de l’entrepreneuriat

Le questionnement était très axé sur une approche sociétale, interrogeant plus sur les “valeurs” des répondants que sur le véritable enjeu au sein des entreprises qu’ils créeraient :

 

-Au profit des personnes : égalité homme/femme (34%), bien-être au travail (32%), égalité des chances (25%), accès à l’emploi (21%), accès à la santé (19%), accès à l’éducation et la culture pour tous (19%), discriminations raciales ou ethniques (19%), lutte contre la pauvreté, et l’exclusion (18%), maîtrise de ce que nous consommons (18%), discriminations liées au milieu social (17%), discriminations liées à l’orientation sexuelle (15%), discriminations liées à la maladie et au handicap (14%), maintien du lien entre les différentes composantes de la société (10%), prise en charge des personnes âgées dépendantes (9%), intégration des personnes immigrées (8%),

 

-L’écologie / la lutte contre le réchauffement climatique (26%) et l’égalité entre les territoires (8%),

 

-Peu sur l’aspect connaissance : maîtrise des nouvelles technologies (17%) et la transmission des savoir-faire traditionnels (13%).

 

♦ Les valeurs qu’ils voudraient mettre en avant au sein de leur entreprise :

 

-Les relations envers les membres de l’entreprise apparaissent comme les plus essentielles : la confiance en l’autre, la bienveillance, l’entraide, la solidarité (49%), l’écoute (39%), l’intégration, le vivre ensemble (33%), l’équité (27%), l’intégrité (23%), la reconnaissance (18%),

 

-Avant les valeurs entrepreneuriales : l’ambition, l’audace (32%), la responsabilité (31%), l’excellence (30%), l’engagement (29%), l’esprit d’initiative (24%), l’esprit constructif (22%), la frugalité (faire beaucoup avec peu), la simplicité (17%).

 

Pour en savoir davantage : Baromètre : “Les étudiants et l’entrepreneuriat” – Moovjee