Les 18-25 ans : ce quils disent de leur intégration dans la société


"Insertion professionnelle et solidarité : parole aux jeunes !", Harris interactive, fondation Auchan, avril 2016

Enquête réalisée en ligne du 3 au 10 mars 2016. Échantillon de 600 personnes, représentatif des Français âgés de 18 à 25 ans. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e). Les chiffres Grand public sont issus d’une enquête réalisée en ligne du 8 au 10 mars 2016 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé-e).  

 

Spontanément, les jeunes associent la jeunesse française en 2016 à des dimensions négatives, et plus précisément au « chômage » et aux « difficultés » que peuvent rencontrer les jeunes ;  ils évoquent aussi les comportements liés au divertissement (fête, alcool), au rapport à autrui (irrespect, délinquance) ou aux avancées technologiques (connecté, réseaux sociaux); enfin, certains jeunes émettent spontanément des motifs « d’espoir » (dynamique, motivé).

Notons que leurs aînés partagent leurs représentations, bien que parmi eux le terme avenir supplante celui de chômage, même s’ils reconnaissent les difficultés auxquelles doivent faire face les jeunes.  

 

Interrogés sur leurs perspectives pour l’année à venir, près de 2 jeunes sur 3 indiquent aborder avec optimisme les 12 prochains mois; à plus long terme, les avis apparaissent davantage mitigés : 56% des 18-25 ans font part de leur optimisme pour les 10 prochaines années, et 50% pour les 2 prochaines décennies.

Notons que 38% se disent optimistes pour ces trois échéances à la fois, une opinion que l’on retrouve particulièrement chez les 22-25 ans (43%) et les plus diplômés (46%), contre 25% de jeunes faisant preuve de pessimisme aussi bien à court qu’à moyen et long terme.

Les jeunes estiment très majoritairement qu’il est aujourd’hui facile de rester en contact avec ses proches et ses amis (83%), de s’amuser (82%, et même 91% parmi les Franciliens) et de s’engager dans des associations (sportives ou culturelles d’abord, 81%, humanitaires ensuite, 74%); 54% estiment qu’il est facile de voyager et 38% de partager la même opinion à propos de l’engagement politique.  

 

28% estiment qu’il est facile de créer son entreprise et 16% de trouver un emploi (21% pour les diplômés Bac +2 et au-delà), Les Français dans leur ensemble se montrent légèrement plus positifs, considérant davantage chacune de ces possibilités comme facile, notamment  la création d’entreprise (28% contre 24%) et l’emploi (16% contre 7%).  

 

Les jeunes ne se distinguent que peu de l’ensemble des Français en ce qui concerne la confiance qu’ils accordent aux différents acteurs de la société française : confiance dans la famille (87%, contre 90% pour les Français), dans les artisans (82%, contre 81%), les médecins (81% contre 85%) et les scientifiques (77% contre 84%).

Les agents publics bénéficient eux aussi de la confiance d’une majorité de jeunes, qu’il s’agisse des militaires (77%), des enseignants (73%), des policiers (69%, mais moins que pour le Grand public, 76%), et dans une moindre mesure des juges (61%) et plus généralement des fonctionnaires (55%).

Ils se montrent plus divisés en ce qui concerne les militants associatifs (54%), les chefs d’entreprise (53%) et les syndicats de salariés (50%, soit 19 points de plus que le Grand public).

 

La défiance exprimée par l’ensemble des Français est partagée, mais plus modeste en ce qui concerne les responsables religieux (41% des jeunes contre 31% des Français), les journalistes (34%, contre 29%), les banquiers (33%, contre 23%) ou encore les responsables politiques (19%, contre 9%).  

 

Les jeunes sont 87% à affirmer se sentir intégrés au sein de leur famille, soit davantage qu’avec leurs amis (81%) ou sur les réseaux sociaux (75%).

En ce qui concerne le monde des études ou du travail, ils sont respectivement 74% et 61% à indiquer s’y sentir intégrés.

Au final, près des ¾ des jeunes affirment se sentir intégrés à la société française en général.

Toutefois seuls 38% des jeunes indiquent qu’ils s’estiment intégrés à l’ensemble des dimensions précédentes (jusqu’à 42% des 22-25 ans, 48% des jeunes ayant un diplôme supérieur à Bac +2).  

 

En ce qui concerne les nouvelles technologies, 87% estiment qu’elles permettent d’accéder à une information indépendante; pour 85%, elles sont utiles pour trouver un emploi (une opinion partagée par 90% des plus diplômés) et pour 80% elles permettent de faire de nouvelles connaissances (et même 84% parmi les 18-21 ans et 90% parmi les habitants de l’agglomération parisienne).

Dans une moindre mesure, les jeunes reconnaissent également aux nouvelles technologies la faculté de renforcer les liens avec leurs proches (68%, jusqu’à 75% des 22-25 ans et 82% de jeunes habitants dans l’agglomération parisienne) et de favoriser la solidarité (68%, ici encore, particulièrement parmi les plus diplômés : 79%).  

 

S’ils se montrent très majoritairement positifs quant à l’effet de la mondialisation sur la capacité à voyager (73%) ou pour faire de nouvelles rencontres (67%), les jeunes apparaissent bien plus partagés quant à son effet sur leur mode de vie (49% une bonne chose, 25% une mauvaise chose), sur leur capacité à trouver un emploi (45% contre 33%) et sur leur pouvoir d’achat (40% contre 36%), et seulement 23% une bonne chose en matière de sécurité (47% une mauvaise chose).  

 

93% d’entre eux estiment que la solidarité est une valeur importante (plus d’1 sur 2 très importante), mais seulement 38% affirment que les Français sont aujourd’hui solidaires entre eux;  ils considèrent bien davantage qu’ils le sont au sein de leur famille ou avec leurs proches (83%) que dans le monde professionnel (34%).  

 

47% estiment que la solidarité va s’affaiblir à l’avenir,  63% des jeunes affirment recevoir des aides financières de la part de leur famille (régulièrement pour un quart d’entre eux), 33% de la part d’institutions publiques, 19% de leurs amis et seulement 15% d’acteurs privés, comme les fondations; seuls 18% estiment devoir rembourser un prêt d’argent de la part d’un proche.

Si les jeunes affirment bénéficier de dons de la part de leurs proches, Ils déclarent également se muer en donateurs à leur tour, principalement envers leurs proches (63%), mais également pour soutenir financièrement le milieu associatif (41%); 45% affirment qu’il leur arrive de faire du bénévolat, et 38% qu’ils participent à des actions solidaires sur Internet; 17% affirment simultanément qu’il leur arrive d’effectuer les 4 actions ci-dessus (22% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac +2), alors que 20% assument de n’en réaliser aucune (28% parmi les habitants de petites villes et 29% parmi les moins diplômés).

 

Tous types confondus, 43% des jeunes affirment faire ou avoir fait partie d’une association (et même 50% parmi les habitants de grandes villes et 55% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac +2).

Les motivations de cet engagement sont diversifiées : possibilité de rencontrer de nouvelles personnes (46%, et même 54% des plus diplômés),  de favoriser la solidarité en général (41%, et même 51% des femmes engagées), de donner un sens à leur vie (33%) ou d’occuper son temps libre (29%), alors que 14% y voient un bon moyen de faciliter leur recherche d’emploi (19% des catégories populaires) ou de renforcer les liens avec leurs proches (6%, 10% parmi les 18-21 ans).