14% des français de plus de 18 ans ont l’intention de créer une entreprise au cours des 3 prochaines années, mais seulement 4% y songent avec certitude ; 7% envisagent par ailleurs de reprendre une entreprise (dont très certainement 2%).


Enquête nationale et exploitations régionales sur l’esprit d’entreprendre conduite à l’initiative de Créative Valley par l’IFOP en septembre 2011 et note d’analyse d’André Letowski.

Un échantillon de 9600 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Pour chacune des 22 régions de France métropolitaine ont été réalisées entre 400 et 500 interviews (sauf pour la Corse et le Limousin) ; dans chaque région, la représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par département et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI).

 

Le fait de créer ou de reprendre est apprécié positivement par les français interrogés, tant en termes d’image, d’apports à la personne du dirigeant, d’appui de l’entourage, d’opportunités de marché puisque :

– La représentation des apports des nouvelles entreprises à l’économie est jugée favorablement (77% apportent du dynamisme à l’économie de la région, 75% une bonne image des chefs d’entreprise, 62% de la création d’emploi et 57% contribuent à la préservation de l’environnement)

– 72% de l’ensemble des répondants bénéficieraient du soutien de leur entourage s’ils le faisaient ; de plus, 58% connaissent une personne qui a lancé sa propre affaire.

– Les apports de la création/reprise sont jugés bénéfiques à son dirigeant (43% associent le fait de créer/reprendre à un épanouissement personnel, 42% au fait d’être son propre patron, 18% à la réussite, 13% au fait de faire de l’argent) et nettement moins à la prise de risque (20%) ou aux complications financières et juridiques (8%).

– La moitié jugent que leur région est porteuse d’opportunités favorables pour créer/reprendre.

– Le fait que 16% seulement jugent les médias et les élus politiques trop peu diserts sur les PME et leurs dirigeants serait-il défavorable ? Ce fait apparait plutôt comme un constat réaliste.

 

Ceci étant, une majorité de répondants n’envisagent pas de créer/reprendre, mettant en avant une situation actuelle qui convient (48%), voire le risque de perdre du revenu ou une couverture sociale (2%) ; 22% disent expressément qu’ils n’ont pas la fibre pour faire cela. Les freins propres à la création (risque financier, complexité administrative et juridique…) sont assez peu évoqués (24%).

 

Ceux qui envisagent le plus de créer ou de reprendre sont de loin les plus confiants dans les opportunités de marchés offertes par leur région et les plus positifs dans les apports des nouveaux dirigeants à l’économie (en termes notamment d’apports à la dynamique de leur région et à l’emploi).

 

Ils sont moins demandeurs d’aides financières et d’appui par des réseaux à la création/reprise ; mais par contre plus demandeurs d’appui de proches et de chefs d’entreprise en activité ; ils ont aussi plus souvent des proches en mesure de les aider et connaissent plus souvent des créateurs ou des repreneurs.

 

Paradoxalement, ceux qui n’ont pas l’intention de créer ou de reprendre sont aussi les plus exigeants quant au profil du dirigeant (en termes d’expérience, de compétences commerciales et de connaissances juridiques).

 

Les femmes ont moins l’intention de créer (12% contre 19 pour les hommes) ou de reprendre (4 contre 9%) ; Celles qui n’ont pas l’intention mettent toutefois plus en avant que les hommes, leur peu d’intérêt pour entreprendre (14% contre 10) et les freins à la création/reprise (26% contre 17), et moins que les hommes une situation actuelle satisfaisante (41% contre 55).

Elles ont aussi une image moins bonne que les hommes des apports importants faits à l’économie des nouvelles entreprises, tant en termes de dynamisme (22 contre 28%), qu’en termes d’emploi (14 contre 24%).

Ces dernières affirment aussi plus que les hommes nécessaires les aides financières (55 contre 49%) et les appuis d’organismes d’appui à la création (37 contre 30). Mais au final, elles estiment très majoritairement avoir autant d’atouts que les hommes pour réussir en création/reprise (81%).

 

En termes de CSP, ce sont les cadres qui ont le plus l’intention de créer (22% contre 13 à 17% pour les autres CSP) ; ces derniers estiment pouvoir trouver dans leur région davantage que les employés, les ouvriers ou les inactifs, des opportunités de création/reprise (respectivement 59% contre 42, 46 et 48%) ; ils sont aussi ceux qui connaissent le plus souvent des personnes expérimentées en création/reprise (68% contre 53 à 60).

Par contre les cadres qui n’envisagent pas de créer/reprendre disent que leur situation actuelle leur convient (50 contre 27 à 32%) alors que pour les employés et ouvriers ce sont d’abord les risques financiers et la complexité administrative et juridique qui importent (36 à 39% contre 26). Les apports de la création s’ils sont du même ordre de grandeur pour chaque CSP, sont davantage l’épanouissement pour les cadres et les professions intermédiaires, alors qu’être son propre patron touche davantage les ouvriers et employés.

Les cadres estiment plus souvent que les autres CSP (notamment les employés, ouvriers et inactifs) que l’expérience antérieure (40 contre 33%) et le savoir-faire commercial (30 contre 22/25%) sont importants pour créer/reprendre une entreprise. 

 

Les intentions de créer (20% en création contre 12 à 13% pour les autres tailles d’agglomération) ou de reprendre (9% contre 6 à 7) sont plus marquantes dans l’agglomération parisienne ; ils y perçoivent davantage l’acte de créer ou reprendre comme épanouissement personnel et le fait d’être son propre patron ; on y parle plus d’aventure, et moins d’argent.

La région est aussi perçue comme fournissant des opportunités plus fréquentes de marché (59% contre 44 à 53).

Ajouter à cela que ceux qui n’ont pas l’intention de créer/reprendre affichent davantage comme raison principale leur situation actuelle jugée satisfaisante (46 à 53% contre 44 en agglomération parisienne).

S’il y a peu de différences en ce qui concerne les besoins des dirigeants en cas de création/reprise, en revanche les répondants de l’agglomération parisienne insistent davantage sur l’idée originale de création/reprise (40% contre 32 à 36) et sur les nécessaires compétences commerciales (33 contre 26 à 31).