La formation à l’entrepreneuriat, outil d’insertion professionnelle.


"Les formations à l'entrepreneuriat sont-elles un levier pour l'insertion professionnelle ?", Cereq bref N°404, lu juin 2021

Méthodologie : Les données sont issues de l’enquête Génération auprès des sortants de formation initiale en 2010, interrogés en 2013 puis en 2017. Dans cette enquête, deux questions étaient posées aux sortants de l’enseignement supérieur :
• lors de votre dernière année de formation, avez-vous suivi un module de sensibilisation à l’entrepreneuriat (création d’entreprise ou autre activité) ?
• avez-vous bénéficié d’un accompagnement pour créer une entreprise ou reprendre une activité ?

 

Ces formations en développement dans le milieu de la formation post bac permettent à des jeunes de préparer leur projet professionnel, même si une minorité seulement créera son entreprise.

 

A l’origine cantonnées aux écoles d’ingénieurs et de commerce et aux facultés de gestion, les formations à l’entrepreneuriat se développent rapidement au sein des universités, portées par des dispositifs spécifiques tels que les Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE), le diplôme étudiant entrepreneur (D2E) et le statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE). Dernier en date, le plan « l’esprit d’entreprendre », lancé en 2019 par le ministère chargé de l’Enseignement supérieur, entend généraliser ces formations avec un triple objectif : sensibiliser l’ensemble des étudiants à l’entrepreneuriat, mieux reconnaître les parcours entrepreneuriaux dans les cursus et les compétences acquises et enfin encourager (et souvent soutenir) les projets entrepreneuriaux pendant les études.

 

Les formations à l’entrepreneuriat sont extrêmement diverses dans leurs objectifs, leur pédagogie, leur contenu, le choix des intervenants, la place qu’elles occupent dans les cursus, leur caractère facultatif ou obligatoire, leur mode d’accès et de validation des acquis, et donc par les publics qu’elles accueillent.

⇒ Profil de ceux qui ont été sensibilisés à l’entrepreneuriat ou accompagnés à la création d’entreprise

Selon les données de l’enquête Génération, 26% des étudiants sortis de l’enseignement supérieur en 2010 au niveau bac+5 (école ou master) déclarait avoir bénéficié d’une sensibilisation à l’entrepreneuriat et 7% disaient avoir été accompagnés dans un projet de création d’entreprise au cours de leur dernière année de formation. Ils sont plus souvent issus d’écoles d’ingénieurs ou de commerce et a contrario, beaucoup plus rarement sortants de master 2, sauf dans les disciplines de gestion et de sciences appliquées. Ils sont par ailleurs bien plus souvent entrés dans l’enseignement supérieur par un IUT, une STS ou une école postbac que par l’université, ce qui témoigne d’un parcours de formation antérieur déjà bien professionnalisé.

 

Ils sont aussi un peu plus souvent issus d’un milieu entrepreneurial (parents indépendants, 21-22% vs 15 pour les non formés) et un peu moins de parents cadres et diplômés du supérieur. Les hommes sont surreprésentés.

⇒ 3 ans plus tard

Les jeunes qui ont été accompagnés à la création d’entreprise sont nettement plus nombreux à s’installer à leur compte trois ans plus tard (10% vs 5% les autres).

 

Le projet d’installation à son compte est présent au bout de 5 ans (21-26%), ce qui est plus que compréhensible (le temps nécessaire à l’expérience).

⇒ 7 ans après la fin de leurs études

Les répondants à l’enquête Génération 2010, réinterrogés en 2017 (7 ans après la fin de leurs études) sont devenus indépendants, passant de 4 à 7% parmi l’ensemble des bac+5, de 5% à 8% parmi ceux qui ont bénéficié d’un dispositif de sensibilisation à l’entrepreneuriat, et même 14% parmi les accompagnés à la création d’entreprise.

 

Au bout de sept ans, 32% de ces jeunes non salariés se déclaraient auto-entrepreneurs (une situation plutôt précaire), mais une situation qui leur convient (81% de satisfaits), au même niveau que les salariés en CDI (82%), mieux que ceux en CDD (71%), alors que les indépendants classiques sont les plus satisfaits (92 %).

⇒ En définitive cette formation est un atout pour l’insertion professionnelle

Même si elle ne se traduit pas par une création d’entreprise (plus d’emploi stable, une meilleure rémunération).

Dommage que l’étude n’a pu interroger sur leur comportement de salarié, mon expérience d’enseignant en ce domaine m’ayant montré un comportement plus entrepreneurial apprécié de leur employeur, qui a facilité leur recrutement et leur promotion au sein de l’entreprise, pourvu que l’employeur soit lui-même imprégné du comportement entrepreneurial !

 

Mais les caractéristiques personnelles (envie de créer, milieu familial ad hoc…) semblent influer grandement, cette formation étant un atout pour accomplir ce projet .

 

En guise de résumé

 

Pour en savoir davantage : B404-web.pdf (cereq.fr)