A la date de l’évaluation, 71 structures ont le label « pôle de compétitivité » ; 6 pôles l’ont perdu en 2010 à la suite de la précédente évaluation et 6 nouveaux labels ont été attribués en 2010 à des pôles centrés sur les écotechnologies.
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Les domaines d’activités des 71 pôles couvrent l’ensemble des 85 technologies clés avec une concentration plus élevée dans les domaines « chimie, matériaux, procédés », « TIC » et « santé, agriculture et agroalimentaire ». Chaque pôle a identifié en moyenne 12 technologies clés parmi ses domaines d’activités principales ; quelques projets labellisés et financés s’inscrivent toutefois dans les domaines des sciences humaines et sociales.
En croissance de plus de 50% entre 2008 et 2011, le nombre moyen d’adhérents d’un pôle de compétitivité est de 187 membres en 2011 ; les PME représentent plus de la moitié des adhésions et presque 80% des entreprises membres.
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Des modèles d’organisation très différents : la gouvernance d’un pôle, son équipe d’animation et les activités menées varient fortement en fonction de l’histoire du pôle, de sa taille et de son positionnement stratégique.
La majorité des pôles s’appuie sur une structuration classique de gouvernance (assemblée générale annuelle, conseil d’administration assurant le pilotage stratégique et « bureau » s’occupant de la gestion opérationnelle). Les membres sont répartis de manière équilibrée entre 4 catégories : les PME, les ETI et grands groupes, les établissements de recherche et/ou de formation et les autres membres (dont les organisations professionnelles, les chambres consulaires, les représentants des collectivités et les autres associations).
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En moyenne, l’équipe d’animation du pôle comporte 11 ETP avec 8 personnes ayant un statut de salarié ; la part des mises à disposition (par des acteurs publics et privés) a légèrement diminué sur la périod, mais reste proche de 20% des ETP d’animation des pôles.
Le temps des activités des équipes d’animation était reparti entre l’émergence des projets de R&D collaboratifs (23%), les actions en lien avec le développement d’écosystème d’innovation des pôles (22%), la vie du pôle (28%) et la gestion administrative (16%).
Le budget moyen des pôles s’élève à 1,09 M€ en 2011 ; la part d’autofinancement, constituée des seules cotisations et prestations, est de 28% (20% en 2008).
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Sur la période 2008 à 2011, l’effort de R&D des partenaires des projets soutenus, qu’ils soient académiques ou entrepreneuriaux, s’élève à plus de 3 Mds d’euros. Au total, ce sont donc 5,7 Mds d’euros qui ont été investis dans les projets de R&D labellisés par les pôles de compétitivité en 4 ans ce qui correspond à 4,5% des dépenses nationales de R&D sur la période. 1 042 projets ont été financés entre 2005 et 2011 pour un montant global de 1,25 Mds d’euros de soutien de l’Etat par le FUI. Une diminution significative des financements a été observée (256 M€ ont été accordés en 2008, contre 154 en 2010 et 149 en 2011), d’où un nombre de projets financés moindre (222 en 2008 contre156 en 2011) et par une baisse du montant moyen de financement alloué à chaque projet retenu (0,96 M€ en 2011 contre 1,15 M€ en 2008). Le nombre de projets labellisés par les pôles de compétitivité et soumis à l’appel à projets FUI a aussi diminué passant de 400 à 320 projets environ.
Les PME ont bénéficié de plus de 30% des financements accordés (45% des coordinateurs de projets ont été des PME)
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Un quart du budget de l’ANR a été distribué à des projets labellisés par les pôles de compétitivité. Mais seulement 43% de ces financements ont été alloués à des projets collaboratifs. Les acteurs de la recherche publique ont reçu les trois quarts de ces financements.
Les appels à projets des collectivités territoriales représentent plus de 15% du nombre de projets financés en 2010, en diminution par rapport à 2008.
Entre 10 et 13% des aides à l’innovation d’OSEO ont été alloués à des projets en pôle de compétitivité.
Si l’ensemble des financements FUI, ANR et OSEO sont destinés, pour 56% aux entreprises, 44% ont bénéficié aux organismes de recherche et de formation.
Parmi les entreprises, les PME ont été destinataires de plus de 36% des financements totaux ; les grandes entreprises d’au moins 10% et les ETI (8% des entreprises membres des pôles), 2%.
Les financements sont concentrés géographiquement : 28% en Ile-de-France, 22% en Rhône-Alpes.
Les six pôles recueillant le plus de financement au titre des projets de R&D (4 mondiaux et 2 à vocation mondiale) recueillent un tiers de ces financements.
La collaboration entre pôles de compétitivité : les collaborations entre pôles représentent près de la moitié de l’ensemble des relations nouées avec les différents types de clusters (grappes/autres clusters) sur leurterritoire et environ un tiers en dehors de leur territoire. Le nombre de projets co-labellisés a presque triplé entre 2008 et 2011 avec un élargissement du réseau de pôles plutôt qu’un approfondissement des relations existantes entre pôles, motivées par la recherche de compétences complémentaires.
Un deuxième axe important des collaborations entre pôles concerne les missions à l’étranger (doublement des actions) ; cet axe a été soutenu par la convention DGCIS-UBIFRANCE, qui a été utilisé pour 40% des missions avec 55 pôles.
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Les effets résultant des projets de R&D des pôles : 2 500 projets de R&D des pôles ont généré des innovations dont près des trois quarts sont des innovations de produits et de procédés ; les innovations de services, organisationnelles et de marketing restent minoritaires. Environ 25% des projets génèrent une innovation.
Les secteurs ayant généré le plus d’innovations ont été les industries agro-alimentaires, les TIC, l’énergie, ainsi que les secteurs matériaux/mécanique et ingénierie/services.
Les projets de R&D ont conduit entre 2008 et 2011 au dépôt de près d’un millier de brevets surtout dans les TIC, biotechnologies / santé et l’énergie ; les pôles mondiaux et à vocation mondiale sont les plus performants.
Près de 6 500 articles scientifiques ont été publiés, avec à nouveau un nombre supérieur des pôles mondiaux et à vocation mondiale, dans les secteurs TIC, biotechnologies/santé, agrosciences et énergie.
93 startups sont issues directement des projets de R&D (5% de la création annuelle d’entreprises innovantes en France), notamment dans les secteurs des TIC, des industries agro-alimentaires, des matériaux et de la mécanique.
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Les deux tiers des entreprises déclarent avoir créé des emplois et 84% déclarent en avoir maintenu du fait de leur adhésion aux pôles. Un tiers des entreprises adhérentes déclare que leur adhésion leur a permis d’augmenter leur chiffre d’affaires et d’améliorer leur capacité à exporter et plus de la moitié avoir augmenté leurs investissements en R&D et leurs effectifs de R&D ; près de 60% des entreprises déclarent avoir mis en place de nouveaux partenariats .
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70% avec des organismes de recherche et des établissements d’enseignement supérieur déclarent avoir mis en place de nouveaux partenariats avec des PME. Presque la moitié (47%) des organismes de formation et des établissements d’enseignement supérieur, membres des pôles, considèrent que leur adhésion à un pôle a fait évoluer leurs formations.
La contribution des pôles à l’amélioration de l’environnement financier des entreprises reste toutefois modeste.