Les thésards ayant intérêt pour créer une entreprise maitrisent peu les connaissances pour ce faire.


"Enquête nationale Jeunes Chercheurs et Entrepreneuriat", PhD Talent.Bpifrance, mars 2020

Méthodologie :, les acteurs au contact des jeunes chercheurs, ont été sollicités : 250 écoles doctorales, 1 445 laboratoires et associations de doctorants et docteurs, 75 associations de doctorants soit 10 000 inscrits sur la plateforme PhDTalent ainsi que les jeunes chercheurs qui se sont rendus à une étape du Deeptech Tour. 3 407 ont répondu, dont 1 664 réponses complètes.

L’enquête s’est déroulée entre le 24 février et le 27 mars 2020.

 

Thésards en majorité des sciences dures, ils sont une quasi majorité à souhaiter créer une entreprise, tout en ne connaissant pas les structures financières et d’accompagnement.

⇒ Le profil des répondants

78% des répondants sont de nationalité française (18% hors UE et 4% dans l’UE), un chiffre largement supérieur aux chiffres officiels (43% de jeunes chercheurs étrangers). 70% ont de 20 à 29 ans et 24% de 30 à 39 ans.

 

Parmi ceux en sciences dures (75%) : 34% sont thésards en biologie/chimie, 19% dans les sciences de l’ingénieur et celles de la terre et univers, 11% en physique; 9% le sont en informatique ou mathématiques et 3% en agronomie.

Ceux en sciences humaines (25%) font état de disciplines  très diversifiées.

 

45,5% sont en 1ére et 2éme année de thèse,  29% en 3éme et 4éme année et 26% sont docteurs.

Les docteurs sont : 19% en post-doc, 21,6% salariés dans le privé (17% en CDI, 5% en CDD), ou salariés dans le public (8%), 18% en recherche d’emploi et 3,5% entrepreneurs (pour ce derniers, 64% ont crée une entreprise issue de leur recherche).

⇒ L’entrepreneuriat comme option de carriére

44% des jeunes chercheurs envisagent la création de start-up comme une option dans leur poursuite de carrière.

Les principales motivations à créer une start-up sont plus le fait de valoriser leurs recherches (35% répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux, 22% de transférer leurs travaux de recherche vers le monde socio-économique) que le fait d’entreprendre (16% le challenge, 16% la liberté d’action, 7% les possibles gains financiers); très peu un choix par défaut suite à une période de chômage (2,6%).

68% (dont 23% tout à fait) intègrent la valorisation des résultats de leurs recherches, par exemple la création de start-up, à leur mission.

 

58% (dont tout à fait 19%) considèrent que les jeunes chercheurs ont les compétences nécessaires pour créer une start-up. 

 

Par contre, ils ne se sentent  pas incités à valoriser leurs travaux de recherche et/ou créer une startup : 16% disent l’être par leur université/établissement, 13% par leur école doctorale, 8,5% par leur directeur de thèse, 8% par leur laboratoire ; au global, 20% seulement se sentent encouragés à valoriser leurs travaux de recherche et/ou créer une start-up.

 

Une grande majorité d’entre eux ne considère pas le rôle de leur environnement de recherche comme pouvant être moteur :

– 77% n’attendent pas de soutien spécifique de leur école doctorale ou de leur collège doctoral pour créer leur start-up,

– 70% n’attendent pas de soutien spécifique de leur directeur ou directrice de thèse pour créer leur start-up.

– 64% n’attendent pas de soutien spécifique de leur laboratoire pour créer leur start-up.

  Au total, 30% seulement attendraient un appui de leur environnement de recherche.

⇒ Un potentiel à libérer… par la formation ?

4 handicaps pour parvenir à créer leur entreprise

 

-Les jeunes chercheurs ont une connaissance très limitée de l’univers des start-ups deeptech : 70% ne sont pas familiarisés avec le vocabulaire Deeptech et/ou ses « role-models ,

 

66% ne connaissent pas de dispositifs ou structures d’accompagnement à la création de start-ups, vs 11% affirmant bien les connaitre : 39% connaissent ¨Bpifrance (dont 29% de nom), 32% les SATT (dont de nom 21%), 31% les PEPITE (dont 26% de nom), 27%  le département de valorisation de leur établissement (dont de nom 21,5%), et 16% le concours i-PhD (dont de nom 14%); 47% ne connaissent pas les incubateurs privés. En fait ces structures ou outils sont surtout connus de nom, quand ils sont connus.

 

– 74% ne connaissent pas les dispositifs ou les structures de financement : 62% connaissent les plateformes de financement participatif (dont 41% de nom), 39% Bpifrance (dont de nom 29,5%), les business angels (33% dont de nom 26,5%), les fonds d’investissement (20% dont 16 de nom), les concours i-Lab (14,5% dont 12 de nom) et la Bourse FrenchTech Emergence (11% dont de nom 9,5%)

74% pensent qu’il est difficile de financer sa startup en France. Le risque financier personnel ainsi que la difficulté à financer sa start-up sont ainsi les principaux freins à la création.

 

– Les jeunes chercheurs connaissent peu de chercheurs entrepreneurs, y compris ceux qui sont les plus médiatisés et impliqués dans l’écosystème (sur les 15 les plus connus, 88% des répondants n’en connaissent aucun).

La moitié d’entre eux n’ont pas de chercheur-entrepreneur dans leur entourage et/ou ne sont pas en mesure de citer des chercheurs-entrepreneurs.

 

La formation pourrait être un atout pour améliorer cet état de fait :

-Pour 60%, elle permettrait d ‘augmenter la connaissance des dispositifs financiers,

– Pour 30% elle augmenterait la connaissance des structures d’accompagnement à la création de start-ups,

-Pour 20% elle augmenterait le souhait de monter une start-up.

 

De fait,  60% n’ont jamais suivi de formation à l’entrepreneuriat. Parmi eux, 2/3 pourraient être intéressés par ces formations (??? au regard des items suivants).

Mais actuellement, parmi ceux qui n’ont pas suivi de formation à l’entrepreneuriat (69% des répondants), les 2/3 disent soit ne pas être intéressés, soit ne pas avoir le temps, et 18% parce que leur école doctorale n’en propose pas; 15% sont toutefois inscrits ou en projet de la faire.

 

Ceux qui ont suivi ce type de formation (31%), l’ont surtout fait via l’école doctorale (50%) et via une formation antérieure au doctorat (39%); les autres 10% via une PEPITE, un MOOC ou un livre.

Ceux qui ont suivi ce type de formation ont une note moyenne de satisfaction de 6,1 sur 10.

 

Selon les répondants, les formations les plus essentielles sont par ordre décroissant : les dispositifs de financement (40%), le business plan (36%), l’étude de marché (35%), la gestion comptable et financiére (22,5%), le développement commercial (15,5%), le recrutement d’associés ou de salariés (6%).

Ils sont moins intéressés par les éléments de développement de l’entreprise et ne voient pas la constitution de l’équipe fondatrice comme étant importante, alors que ce sont des atouts essentiels.

 

Les jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales  (focus avec 25% des répondants) mettent en valeur leurs compétences d’analyse et de compréhension psychosociologique des
usages, de la société et du marché. Ils se positionnent également sur des fonctions liées
au management, à la communication ou ressources humaines.

 

Des résultats assez peu favorables à une ambition stratégique de création de start-up !

 

Pour en savoir davantage : file:///C:/Users/andre/Downloads/Synth%C3%A8se%20Enqu%C3%AAte%20Jeunes%20Chercheurs%20et%20Entrepreneuriat%20-%20PhDTalent%20-%20Bpifrance%20pour%20publication%20(2).pdf