Définition : un immigré est une personne résidant en France née étrangère à l’étranger. Un descendant d’immigré est une personne née et résidant en France ayant au moins un parent immigré. Les autres personnes nommées « personnes sans ascendance migratoire », sont les personnes nées en France dont aucun des deux parents n’est un immigré.
Avant 2005, les descendants d’immigrés ne peuvent pas être repérés car l’enquête ne comporte pas de questions permettant de savoir si les parents sont immigrés.
Les immigrés venus d’Europe sont un peu plus souvent en emploi et plus encore en tant que non-salarié, si on les compare aux Français.
Sur l’année 2021, 11,6% des personnes âgées de 15 à 64 ans résidant dans un logement ordinaire en France sont des immigrés, selon l’enquête Emploi, soient 4,7 millions de personnes en âge de travailler, nées étrangères à l’étranger.
Les descendants d’immigrés sont un peu moins nombreux : 4 millions de personnes nées en France ont au moins un de leurs deux parents immigré (10% des 15-64 ans).
Depuis 2005, la part des immigrés augmente de 0,2 point par an en moyenne. Il en est de même pour la part des descendants d’immigrés jusqu’en 2017 mais elle se tasse légèrement depuis.
Les tendances diffèrent toutefois selon le continent d’origine : la part des immigrés et des descendants originaires d’Afrique augmentent chacune de 2 points entre 2005 et 2021, alors que la la part des immigrés d’origine européenne est stable, et celle de leurs descendants baisse d’1 point. Les immigrés et les descendants originaires d’un autre continent (Asie, Amériques, Océanie) sont moins nombreux et leurs parts sont en légère hausse, de près d’1 point en 16 ans.
⇒ Les immigrés en emploi
70,5% des hommes immigrés de 15 à 64 ans sont en emploi, au même niveau que les Français, de parents Français, et que les immigrés venant d’Europe (73%), mais en-deçà pour les immigrés d’Afrique (63,8%).
Par contre, les hommes descendants d’immigrés sont moins en emploi (61,6%), notamment les Africains (55%) et ceux d’Asie et autres continents (50,9%), alors que ceux venus d’Europe, le sont même un peu plus que les Français (72,1% vs 71,1). Pourquoi ? Notre système de protection sociale inciterait à moins d’implication que quand on arrive en France ?
Les femmes, immigrées ou descendantes de parents immigrés, sont autour de 60% à être en emploi, moins les femmes Africaines (48-50%), alors que celles venues d’Europe le sont bien plus (63,8 et 69,8% vs 67,2% pour les Français).
⇒ Les immigrés non-salariés
Les hommes immigrés venus d’Europe sont plus souvent non-salariés (21,2% vs 14,9 pour les Français et 12,5% pour les Africains). Comme pour les personnes en emploi, le taux des non-salariés est plus faible pour les descendants d’immigrés (13,2%).
Les femmes non-salariées le sont plus souvent pour les immigrés venus d’Europe ou d’autres continents (13,8 et 14,8%) que chez les Français (9,3%) ou chez les Africains (3,4%).
Comme pour les hommes, les descendantes d’immigrés sont moins souvent non-salariés que chez les immigrés.
⇒ Les immigrés et les CDD
Ils sont plus souvent en CDD, notamment les immigrés (18,9%), un peu moins leurs descendants (17,2%) et plus que les Français (14,2%). Comme pour l’emploi et les non-salariés, les Africains sont plus souvent en CDD ; idem pour les femmes.
⇒ En termes de niveau de formation
Les immigrés sont 37% à être peu diplômés (moins les Européens, 29%), alors que les descendants d’immigrés sont assez proches des Français (18,4% vs 15,2).
Toutefois, 33% ont un niveau d’enseignement supérieur, vs 37% les descendants d’immigrés et 41% les Français.
Pour en savoir davantage : Quelles situations sur le marché du travail des immigrés et des descendants d’immigrés en 2021 ? | DARES (travail-emploi.gouv.fr)
“Les petits patrons en quête de main-d’œuvre étrangère”
Métiers en tension : le bâtiment, l’hôtellerie-restauration l’aide à domicile, les entreprises du paysage, l’agriculture (récolte des fruits notamment) font état d’une main d’œuvre étrangère importante, dont ils ne peuvent se passer.
« Se retrouver confronté à une situation d’irrégularité d’un salarié et vouloir le conserver en poste est une situation plus fréquente qu’on ne le pense », explique son vice-président, Eric Chevée. Dans le viseur des petits patrons : la longueur des délais de traitement qui rend certaines situations ubuesques, la pratique des alias (des vrais papiers prêtés) et le cas des apprentis qui se retrouvent frappés d’une obligation de quitter le territoire le jour de leurs 18 ans
Le projet de loi prévoie de créer (à titre expérimental jusqu’en 2026) une carte de séjour spécifique d’une durée d’un an, simplifiant la régularisation et la venue de travailleurs étrangers.
Les Echos du 26 mars 2023