L’étude a été réalisée sous l’égide de la Conférence des grandes écoles, par le cabinet iNNOECO, avec le soutien du Groupe Caisse des Dépôts.
Elle a pour but d’analyser l’impact des incubateurs sur la contribution des établissements d’enseignement supérieur et de recherche à l’innovation et au développement économique des territoires. Elle vise à définir les conditions d’amélioration et de développement de leurs pratiques, notamment au regard de l’articulation avec les différents acteurs.
Une enquête a été conduite auprès de 10 incubateurs créés avant 2011, ayant de ce fait construit une solide expérience; cet échantillon rassemble : AgroValo Méditerranée, Centrale Supélec Entrepreneuriat, Blue Factory, Incubateur Descartes, emLyon Incubator, Incubateur Audencia-Centrale Nantes-ENSA Nantes, Tonic Incubation, Young Entrepreneur Center, Incubateur Mines d’Alès et ESTIA Entreprendre. Cette approche a conduit à définir 4 familles en fonction du positionnement et des modes d’intégration au sein des écosystèmes.
Au sein du panel ayant participé à l’enquête de 2016, 65 % des établissements disposent d’un incubateur (en propre ou partagé), les plus anciens datant de 1984; par ailleurs 62% des établissements développent des formations à l’entrepreneuriat et d’autres dispositifs complémentaires tels que les « fab-lab » ou les accélérateurs.
Le taux de pérennité des entreprises créées est près de 80% à 3 ans et 72% à 5 ans pour l’incubation et ne concerne pas les activités de pré-incubation (part importante de l’activité des incubateurs étudiés) se caractérisant par des taux d’aboutissement nettement moins élevés. Pour les projets extérieurs, le taux d’aboutissement varie de 30 à 60% des projets reçus
Noter que la part des étudiants créateurs d’entreprise en sortie de cursus est de 5,3%.
Caractéristiques des structures :
Elles sont de tailles diverses (1 à 6 ETP, 2,5 ETP en moyenne) avec 12 projets pré-incubés et/ou incubés par ETP, ne permettant pas une interaction avec les écosystèmes (notamment avec les Pepites) faute de moyens humains disponibles.
Leurs modèles financiers sont fragiles et dépendent du soutien variable des écoles et des subventions des collectivités, dans un environnement concurrentiel fort où l’effet de masse critique devient déterminant.
À l’origine, la mise en place des incubateurs des Grandes écoles a répondu à des motivations différenciées : valorisation de la recherche, support pédagogique d’une nouvelle thématique de recherche et d’enseignement, voire le développement de nouveaux profils (ingénieurs entrepreneurs); cela conduit en une grande variété dans le mode de rattachement : direction de la recherche, direction de l’enseignement, direction de la formation continue et de diversité des profils des directeurs (enseignant-chercheur, entrepreneur-expert).
Plusieurs types d’incubateur sont observés : les incubateurs fermés (réservés aux étudiants/personnels/alumni) vs les incubateurs ouverts tous porteurs, les incubateurs mono-école, et les incubateurs pluri-établissements, les incubateurs généralistes vs les incubateurs thématisés.
Par ailleurs, certains ont un positionnement de structure de moyens partagés relativement autonome dans le cas des incubateurs pluri-écoles; ceci impacte tant la culture de l’incubateur et le mode d’accompagnement que le choix en matière de stratégie de développement; face à la concurrence, les incubateurs tentent de redéfinir un positionnement qui valorise les spécificités de leurs établissements et constituent des micro-clusters associant recherche, enseignement et entrepreneuriat.
Les 4 familles
1 Fonctionnement imbriqué/ ouvert : un positionnement sur la pré-incubation, ouvert en matière d’origine des porteurs de projets et thématisé sur les compétences technologiques de l’établissement (écoles d’ingénieur), généraliste avec une forte articulation avec les partenaires locaux pour assurer l’accompagnement des projets et une mise à disposition des compétences de l’école au service des projets de territoire
2 Fonctionnement imbriqué/incubateur ouvert : mêmes caractéristique que précédemment, mais Interactions avec l’écosystème limitées par le manque de ressources internes.
3 Mixité de fonctionnement imbriqué/intégré / incubateur ouvert/fermé (en métropoles régionales et grandes Métropoles comme Paris-Lyon) : positionnement sur la pré-incubation, l’incubation voire le développement, projets externes fortement encadrés, généraliste ou multi thématique, incubateur intégré au fonctionnement de l’école ou des écoles dans le cas de groupements, proposition de la gamme complète de services aux projets, interactions avec l’écosystème réduites dues aux ressources internes limitées
4 Fonctionnement intégré/Incubateur fermé (en grande métropole, Paris,Lyon) : positionnement sur la pré-incubation, l’incubation, ncubateur fermé intégré au fonctionnement de l’école, thématisé sur les compétences technologiques de l’établissement (écoles d’ingénieur) avec peu eu d’implication dans l’écosystème.
Suivent un certain nombre de propositions