Méthodologie : échantillon de 1502 chefs d’entreprises, directeurs, gérants ou membres de CODIR ou COMEX de TPE, PME et ETI (1 à 4999 salariés), interrogé par téléphone sous systéme CATI entre le 30 août et le 22 septembre.
33% des personnes interrogées appartiennent à des entreprises de 1 à 5 salariés (74% redressé), 46% à des entreprises de 6 à 49 salariés (23% redressé) ; 67% sont des hommes ; 62% ont au moins 10 ans d’expérience de dirigeant ; 52% ont 50 ans et plus et 39% entre 35 et 49 ans.
“Sondage Opinion Way pour MMA Fondation Entrepreneurs »
Les dirigeants d’entreprise sont à la fois combatifs et marqués par les contraintes de la crise sanitaire, tiraillés entre la reprise de l’activité et leur équilibre personnel, dont ils voudraient poursuivre les acquis obtenus pendant la période de la covid.
⇒ 4 mots leur étaient proposés pour qualifier leur état d’esprit pendant la crise du covid (plusieurs réponses possible) :
♦ 2 termes manifestant une situation difficile du fait de la crise sanitaire :
-“déstabilisant”, pour 68% (dont très 38), mais 80% dans les services aux particuliers vs 57% ceux de l’industrie/BTP,
-“Fragilisant”, pour 56% (dont très 31) ; là encore bien plus dans les services aux particuliers (68%) que pour l’industrie/BTP (44%).
♦ 2 autres termes manifestent une dynamique de transformation, toutefois minoritaire :
-“Transformateur”pour 48% (dont très 20) ; on y trouve 70% des entreprises de santé et 66% des ETI vs 38% ceux de l’industrie/BTP,
-“Accélérateur” pour 34% (dont très 15%).
⇒ Leurs inquiétudes concernent :
-Surtout les RH en ce qui concerne les embauches (42% dont très 23) dont 61% les ETI, 52% les PME et 41% les TPE,mais peu la redynamisation des équipes (23% dont très 7, avec peu d’écart entre les PME et les TPE, 28 et 21%), encore moins le retour sur site des salariés (11% dont très 5).
D’ailleurs 88% (dont très 62) se disent très attentifs au vécu de leurs collaborateurs, soucieux à 69% (dont très 41) d’une réelle dynamique collective à faire vivre.
-Et par ailleurs l’approvisionnement (41% dont très 17) dont 64% l’industrie/BTP, beaucoup moins les services (25-28%), dans la mesure où leurs besoins sont fort modestes.
–Nettement moins l’activité de l’entreprise : faire face à la reprise (27% dont très 10),
-Et encore moins la stratégie : identifier de nouvelles opportunités (24% dont très 7) ou la capacité de décision, l’organisation des priorités (22% dont très 5).
⇒ Pourtant une autre question montre qu’ils ont mis à profit cette crise pour :
-En matière commerciale : rationaliser les coûts (38% dont 45 les PME et 37% les TPE, mais seulement 24% le BTP/industrie), 47% pensent pérenniser cette action ; diversifier les services apportés aux clients (29% dont 48% la santé et 43% le commerce) que 32% comptent poursuivre; un nouveau positionnement des produits/services (20%) ; développer des partenariats commerciaux (17%) et élargir leur zone de chalandise (16%),
-En matière d’organisation : la digitalisation des process (30% dont les ETI 51% , les services aux particuliers 43%, 39% le BTP/industrie ; 35% pensent poursuivre ; 22% de nouvelles relations ou de nouveaux process (soustraitants, donneurs d’ordre), mais 35% les ETI ; de nouvelles formes de management (19% mais 55 les ETI et 34 les PME)
70% ont mis en place au moins une action (88% les ETI et 78% les PME) ; 87% comptent pérenniser au moins une action mise en place.
⇒ Avec la relance, ils sont bien sûr moins inquiets qu’en 2020 (61% dont pas du tout 25) ; seuls 14% sont très inquiets.
♦ De fait 80% estiment leur état psychologique bon (et même très bon 16), vs 70 (dont très 11) 6 mois auparavant. De même au niveau professionnel, ils estiment leur moral bon (75% dont très 12) vs 6 mois auparavant (65 et 11). Un décalage qui n’est pas important entre la situation actuelle et celle il y a 6 mois.
♦ Mais la forte reprise d’activité se traduit par des niveaux de charge et de stress plus élevés qu’en juin 2020 : 56% se disent débordés, 50% stressés; seuls 23% se disent déboussolés. 81% disent être physiquement en forme.
Toutefois depuis mars 2020, 42% disent avoir ressenti un mal de dos, 33% des douleurs articulaires, 25% des migraines ; en fait 59% au moins une douleur, sans doute comme la majorité des Français.
♦ 89%, au regard de la situation actuelle et à celui des mois à venir, se perçoivent comme combatifs (97% les ETI et 93% les PME) et 88% investis.
Cet investissement a un impact positif sur l’engagement de leurs collaborateurs (69%), sur le soutien de leurs clients (69%), et donc leur carnet de commande (54%), leurs relations fournisseurs (54%) et celles avec leurs partenaires financiers (46%).
⇒ Quel équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle ?
♦ Depuis le début de la crise sanitaire, 2 dirigeants sur 3 indiquent avoir mis en place de nouvelles pratiques, pris de nouvelles habitudes pour prendre soin d’eux :
39% ont pratiqué un sport, 22% se sont préoccupés de leur bien-être (repos, alimentation saine, méditation…), 15% ont développé leurs relations familiales et amicales, 13% ont mieux veillé à leur santé, 10% ont eu recours à des loisirs (lecture, jardinage…). Toutefois 36% n’ont mis en œuvre aucune de ces propositions.
Interrogés plus spécifiquement notamment sur les relations familiales, 75% (dont beaucoup 42) disent y avoir été attentifs ; 51% (dont 29 beaucoup) se sont occupé plus souvent de leurs enfants (garde, éducation, loisirs).
87% disent aussi qu’ils sont soutenus par leurs proches et leurs réseaux.
Bien sûr quasiment tous souhaitent poursuivre ces acquis, mais dans le même temps 55% (dont 31 tout à fait) se disent prêts à donner la priorité à la relance de l’activité plutôt que de favoriser un équilibre vie professionnelle / vie personnelle.
Une tension permanente entre l’entreprise et leur vie personnelle !
⇒ Une tentative d’analyse en ce qui concerne les tailles d’entreprise
L’analyse repose sur les quelques données fournies dans la publication du baromètre. Elle fait apparaitre un net décalage en ce qui concerne les TPE, les PME et les ETI.
Les TPE sont moins préoccupés pour leur personnel, qu’il s’agisse du recrutement ou de la mobilisation de leur équipe. Leurs dirigeants ont aussi moins profité de la crise sanitaire pour modifier leur organisation ou interroger leur stratégie. Si leur combativité est proche, ils sont moins soucieux, semble-t-il, de leur équilibre personnel.
Pour en savoir davantage : BJ22578 – OpinionWay pour MMA – Etat d’esprit des dirigeants 2021 – rapport.pptx (fondation-entrepreneurs.mma)