Languedoc-Roussillon, une région où les chefs d’entreprise sont plus nombreux dans la population qu’en France, notamment les femmes chefs d’entreprise ; elles y sont en nette progression entre 1999 et 2010, plus que les hommes et plus qu’en France.


« Les femmes cheffes d’entreprise en Languedoc-Roussillon, en 2010 », Repères chiffres pour l’économie Languedoc-Roussillon N°3, mars INSEE Languedoc-Roussillon, mars 2014

 En Languedoc-Roussillon, la participation des femmes au marché du travail est l’une des plus faible de France : en 2010, 64% des femmes âgées de 15 à 64 ans déclarent travailler ou être à la recherche d’un emploi, contre 68,5% en France métropolitaine ; idem pour les hommes (72%), dans un contexte d’une présence plus marquée de retraités ou préretraités et d’autres inactifs (étudiants, personnes au foyer…) ; en outre, les femmes actives sont, comme les hommes, plus fréquemment au chômage (16,7% des femmes actives à la recherche d’un emploi, contre 12,4 % au niveau national).

Faire face à une situation de chômage et assurer son propre emploi est une des motivations citée par un quart des créateurs d’entreprise en 2010 (hors auto-entrepreneurs), 28% pour les créatrices.

 

Les chefs d’entreprise sont 83 200 dans la région, soit 8,7% de la population active occupée (6% au niveau national) ; cette forte proportion de chefs d’entreprise, observée aussi bien chez les hommes que chez les femmes, positionne le Languedoc-Roussillon en deuxième place des régions françaises, derrière la Corse. Dans la région, 4,9% des femmes en emploi se déclarent artisanes, commerçantes ou cheffes d’entreprise de 10 salariés ou plus contre 3,4 % en France métropolitaine ; chez les hommes, ils sont 12,1% contre 8,3% en France. Au final, 27 % des chefs d’entreprise de la région sont des femmes, une proportion similaire à la moyenne française.

 

Entre 1999 et 2010, le nombre de chefs d’entreprise a progressé de 22% dans la région contre 5% en France ; cette augmentation est plus forte chez les femmes (+27%) que chez les hommes (+20%),

Elle suit néanmoins l’évolution du nombre de personnes se déclarant en emploi dans la région (+24% entre 1999 et 2010).

 

L’essor du nombre de femmes artisanes est important +56% entre 1999 et 2010, (+2 800 femmes chefs d’entreprise), tout comme les femmes à la tête d’entreprise de 10 salariés ou plus (+34%), bien que peu nombreuses ; cette évolution est notamment le fait de l’introduction du rédime de l’auto-entrepreneur en 2009 (mais le texte ne le précise pas).

 

Rappelons qu’en 2010, les 22 500 cheffes d’entreprise de la région se répartissent en 13 600 commerçantes (60%), 7 800 artisanes (35%) et 1 100 cheffes d’entreprise de 10 salariés ou plus (5%) ; chez les hommes, les artisans sont majoritaires, 33 900 soit 56 % des chefs d’entreprise.

 

Parmi les femmes commerçantes, 40% travaillent dans le commerce de détail, particulièrement l’habillement (28% pour les hommes) ; vient ensuite la restauration (18% des commerçantes et des commerçants) ; notons aussi l’importance de l’immobilier (8%, 1,6 fois plus qu’en 1999 comme les hommes d’ailleurs)

En tant qu’artisanes, les femmes travaillent plus fréquemment (57%) dans les services à la personne (coiffure, soins de beauté…) alors que leurs homologues masculins sont 59% à travailler dans le domaine de la construction ; la forte augmentation du nombre de femmes artisanes (+56% contre +26% chez les hommes) est portée pour moitié par l’augmentation du nombre de femmes artisanes de la coiffure.

Les femmes à la tête d’entreprise de 10 salariés ou plus exercent majoritairement dans le secteur du commerce de détail et des services (action sociale et santé), les hommes davantage dans le secteur de la construction ; entre 1999 et 2010, le nombre de chefs d’entreprise de plus de 10 salariés a davantage progressé chez les femmes (+34%) que chez les hommes (+11%) ; le taux de féminisation est ainsi passé de 15 % en 1999 à 18 % en 2010.

 

Si les femmes en emploi sont en moyenne plus diplômées que leurs homologues masculins (40% ont un diplôme du supérieur contre 30% des hommes), l’écart s’atténue pour les chefs d’entreprise, mais aussi selon le type d’entreprise dirigée.

Les femmes et les hommes à la tête d’entreprise de 10 salariés ou plus sont en moyenne plus diplômés que l’ensemble des personnes en emploi, mais aussi que les autres chefs d’entreprise (43 % sont diplômées du supérieur)

Chez les commerçantes, la moitié des femmes mais aussi des hommes sont de niveau CAP/BEP contre 38 % des femmes en emploi.

Les femmes artisanes sont en moyenne moins diplômées que l’ensemble des femmes en emploi ; néanmoins, les artisanes ont en moyenne un niveau de diplôme supérieur à celui des artisans (la moitié des femmes ont le baccalauréat ou un diplôme du supérieur, contre 1/3 des hommes).