Prés d’un million d’épargnants en finance solidaire, inscrits dans 3 démarches différentes : le placement de produits d’épargne issus et via son entreprise, l’épargnant en banque solidaire, l’épargnant au bénéfice d’une entreprise dans un acte solidaire


« La finance solidaire joue collectif », baromètre Finance solidaire, édition 2014-2015, dossier journal la Croix, avril 2014 et « Les épargnants solidaires », Finansol, avril 2014

 Baromètre Finance solidaire, édition 2014-2015 :

Phase quantitative : l’échantillon représente entre 60 et 65% des épargnants solidaires en France, au 31 décembre 2012, soit environ 565 000 individus répartis sur plus de 80 produits d’épargne solidaire de 16 organismes

Phase qualitative : 21 entretiens d’épargnants solidaires ont été menés par le cabinet Brain Value du 16 au 30 septembre 2013. 7 femmes et 14 hommes âgés de 29 à 75 ans ont ainsi été interrogés à leur domicile.

Selon FRÉDÉRIC TIBERGHIEN, Président de Finansol, « Les chiffres du baromètre de la finance solidaire 2013 s’inscrivent dans la ligne des années antérieures, avec un encours d’épargne qui dépasse 6Md€ (+ 28 % au regard de 2012). Malgré de faibles taux d’intérêt et la stagnation du pouvoir d’achat, les épargnants solidaires sont restés fidèles et motivés en 2013. …Les indicateurs d’impact, restent également bien orientés…en particulier en matière d’emplois en France et dans les pays en développement, et l’épargne de partage…mais le chemin reste long à parcourir pour que l’épargne solidaire des ménages atteigne 1% de leur épargne financière».

Ce sont donc 6,02 Md€ d’épargne déposés sur des produits d’épargne solidaire qui ont généré 1,02Md€ de financement solidaire :

– En 2013, les ­financements solidaires ont soutenu près de 2 300 entreprises en France, 1 270 d’entre elles étaient en phase de création ou avaient moins de 2 ans ; ces entreprises ont ainsi créé ou consolidé 22 000 emplois, dont 6 000 concernaient des personnes éloignées du marché du travail (salariés en insertion, allocataires de minima sociaux, personnes handicapées…).

Au-delà de leur impact en termes d’accès à l’emploi pour les personnes qui en sont éloignées, les entreprises bénéficiant de ces financements proposent, pour une part importante d’entre elles, des réponses collaboratives et coopératives à des problèmes sociaux, sociétaux ou environnementaux.

– 6,1M€ de dons à des associations, telles Habitat et Humanisme, le CCFD-Terre Solidaire et Terre et Humanisme ; sur les dix dernières années, les épargnants solidaires ont versé 50 M€ à plus de 100 associations ; en 2013, 3 500 personnes en situation d’exclusion ont trouvé un logement décent grâce à l’épargne solidaire et bénéficié d’un accompagnement visant à favoriser leur insertion professionnelle et leur autonomie.

– 1,1 million de bénéficiaires (notamment petits entrepreneurs exclus des circuits bancaires classiques) dans les pays en développement via le soutien à un millier d’Institutions de Micro­finance. Au-delà de leur contribution au développement économique de leur pays, les entreprises soutenues par la ­finance solidaire dans les PED sont des vecteurs de transformation sociale.

Qui sont les épargnants solidaires ? (étude Finansol)

Ils seraient entre 800 000 et 1 million en France.

Portrait-robot ; l’épargnant solidaire est pour 55% un homme, âgé de près de 46­ans, vivant en Île-de-France (31­%) et investissant en moyenne 4­306­€ sur des produits solidaires (moins de 30 ans, 1534€ et plus de 70 ans, 11 051€)

Ces données générales sont fortement influencées par les salariés qui placent l’argent de leur intéressement ou de leur participation sur un fonds solidaire proposé par leur entreprise ; ce sont 55­% des encours totaux et 81­% des souscriptions (contre 17­% il y a dix ans) ; il s’agit donc d’«­un geste qui ne coûte rien, tout en étant solidaire».

Ces épargnants sont à 56% des hommes, des personnes âgées de 44 ans, 35% en Ile-de-France, plaçant 3 485€ (10,6% ont placé la totalité de leur épargne et 61% moins de 20% de cette  épargne. 3 socio types les différencient : « le bienveillant sans effort », qui connait mal l’épargne solidaire, jouant un placement digne et de confiance, « l’épargnant convaincu », « l’épargnant qui s’ignore », le placement ayant été décidé par son entreprise.

Deux autres catégories d’épargnants : ceux qui épargnent en souscrivant un produit bancaire (37% des encours, 10% des souscriptions) et ceux qui choisissent d’investir directement au capital d’une entreprise solidaire (8­% des encours, 9­% des souscriptions) ; les deux dernières catégories  regroupent des épargnants plus militants, plus attachés aux «­valeurs d’entraide, d’écoute, de respect, de sobriété ».

 

Les épargnants bancaires solidaires : 54% sont des femmes, d’un âge moyen de 52 ans, avec un montant moyen épargné de 11 510€ (52% ont placé au moins 3 000€), nettement moins présents en Ile-de-France (15%).  4 socio types les distinguent : les « idéologues », remettant en cause le système financier, au profit d’un placement sécurisé et de son impact social, « la pragmatique » visant une démarche gagnant-gagnant, « la militante associative », et l’occasionnelle.

 

Les épargnants via une entreprise solidaire : 54% des hommes, âge moyen 49 ans, 20% en Ile-de-France, plaçant 3 449€ (51% moins de 100€). 4 socio types les particularisent : « le militant solidaire », privilégiant la nature du projet et peu au fait des circuits financiers, « le néo-donateur » considérant ce placement comme un don qui s’inscrit dans le long terme, et vise à donner l’autonomie au bénéficiaire, « le donateur diversifié » conjuguant don et nature du projet, « le donateur ponctuel » soutient par don un projet qu’il a connu personnellement, sans connaitre préalablement la finance solidaire.