1,739 million de projets de recrutement ont été recueillis, auprès de 456 300 employeurs pour l’année 2015 ; 32% connaissent un recrutement difficile (profil inadéquat, pénurie de candidat) ; 39% sont à caractère saisonnier (en agriculture, en HCR….). Les TPE émettent 46% des projets de recrutement, plus marqués par le caractère saisonnier.


« Besoins en main d’œuvre 2015 », Pôle Emploi, CREDOC, non daté

Le champ de cette vague prend en compte les établissements employeurs relevant du secteur privé (dont les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche au cours des 12 derniers mois), ceux du secteur agricole, les établissements publics hors les administrations de l’État et les entreprises publiques (Banque de France…), soient 2 203 078 établissements dont 1 586 000 ont été interrogés : plus de 402 362 établissements ont répondu au questionnaire, dont 18 144 dans le cadre d’une enquête complémentaire par téléphone. Les réponses ont bien sûr été redressées à l’ensemble de la population.

                                                                        

L’observation des 15 métiers les plus recherchés met en évidence quatre groupes, classés des plus difficiles aux moins difficiles :

– 1er groupe (recrutement difficile et forte saisonnalité) : les métiers de la restauration (serveurs, cuisiniers) et les employés de l’hôtellerie

2éme groupe  (recrutement difficile, mais faible saisonnalité) : les métiers des services à la personne (aides à domicile, aides ménagères) et des aides-soignants.

3ème groupe (recrutement assez facile, mais forte saisonnalité) : les métiers agricoles (viticulteurs, agriculteurs), aides de cuisine, employés de libre-service, vendeurs en habillement, ouvriers non qualifiés de maintenance, professionnels de l’animation socioculturelle

– 4éme groupe (peu de difficulté de recrutement et peu de saisonnalité) : les postes opérationnels (agents d’entretien), les métiers du secrétariat (bureautique et assimilé), et les artistes

Activité

sous-groupe

Nbre projets de

 recrutement

Répartition

% de projets

difficiles

% de projets

saisonniers

Agriculture

 

Viticulteurs, arboriculteurs, cueilleurs

100 653

11,7

5,8

20,0

96,7

Salariés agricoles

61 976

3,6

28,6

85,4

Jardiniers, paysagistes, horticulture

40 488

2,3

 

 

HCR

Serveurs de café, restaurant

70 873

12,1

4,1

35,4

71,3

Aides, apprentis, employés polyvalents

de cuisine

69 889

4,0

29 ,8

43,5

Cuisiniers

34 917

2,0

50,5

61,4

Employés de l’hôtellerie

34 300

2,0

36,6

76,4

Ouvriers  de l’industrie

111 868

6,4

 

 

Services opérationnels

aux entreprises

Agents d‘entretien de locaux

79 175

5,9

4,6

22,2

28,0

Agents sécurité

21 997

1,3

 

 

Animation culturelle

sportive

Professionnel de l’animation socio-culturelle

72 094

5,4

4,1

29,7

68,9

Sportifs, et animateurs sportifs

21 869

1,3

 

 

Aides aux personnes

Aides à domicile et aides ménagères

51 690

4,3

3,0

60,8

23,0

Employés de maison

21 835

1,3

 

 

Ouvriers du BTP

71 885

4,1

 

 

Santé

Aides-soignants

41 084

3,4

2,4

36,1

22,9

Infirmières, puéricultrices

17 860

1,0

 

 

Ouvriers non qualifiés (manutentionnaires…)

41 031

2,4

19,9

53,3

Commerce

Employés de libre-service

36 888

5,2

2,1

12,5

46,9

Vendeurs textile, luxe, loisirs, sport

34 221

2,0

25,0

48,0

Vendeurs produits alimentaires

18 784

1,1

 

 

Activités culturelles artistiques

Artistes (musique, danses, spectacles dont enseignants)

34 664

3,2

2,0

10,9

32,4

Professionnels des spectacles

20 224

1,2

 

 

Agents de bureau

Secrétaires bureautiques…

26 554

3,9

1,4

24,4

12,1

Agent d’accueil, standardiste

23 596

1,3

 

 

Agents administratifs

22 267

1,2

 

 

Techniciens

34 021

5,0

2,0

 

 

Attachés commerciaux

26  208

1,5

 

 

Cadres, ingénieurs

25 710

1,5

 

 

Total

1 739 277

73

32,4

39,3

 Le nombre de projet de recrutement évolue plutôt favorablement depuis 2011, d’autant que le % de recrutements jugés difficiles a nettement chuté ; noter que le caractère saisonnier des recrutements n’a pas bougé au fil du temps :

 

2011

2012

2013

2014

2015

Nombre de projet de recrutement

1 542 376

1 603 694

1 613 103

1 700 541

1 739 277

En % du nombre d’établissement total

18,0

17,7

18,0

19,5

20,7

% de projet de recrutements jugés difficiles

37,6

42,6

40,4

34,7

32,4

% de recrutement à caractère saisonnier

38,9

36,0

35,8

39,2

39,3

 Les TPE avancent 791 300 projets de recrutement, 45,5% de l’ensemble des projets de recrutement (dont pour les moins de 5 salariés 36% de l’ensemble des projets, sachant que 53% sont des emplois saisonniers), un peu plus que les 705 700 dans les 10-200 salariés et les 242 300 dans les plus de 200 salariés ; par contre le souhait de recruter s’il a augmenté dans la plupart des tranches de taille (en moyenne de 2,7 points), a diminué dans la tranche des sans salarié :

 

0 salarié

1-4 sal

5-9 sal

10-19 sal

20-49 sal

50-99 sal

100-199 sal

> 200 sal

Total

Nombre de projet

297 670

333 682

159 981

173 655

242 267

160 567

129 173

242 283

1 739 277

Répartition

17,1

19,2

9,2

10,0

13,9

9,2

7,4

13,923

100

% d’établissement envisageant d’embaucher

23,8

14,0

21,1

27,0

39,7

53,8

61,6

70,4

20,7

% projets jugés difficiles

32,2

37,0

39,1

37,0

34,4

30,3

26,3

21,0

32,4

% Projets saisonniers

    59,3

47,7

37,2

35,8

32,8

29,9

31,9

23,6

39,3

 Les projets jugés difficiles sont plus présents dans les 5-19 salariés, la saisonnalité dans les 0-4 salariés (près de la moitié, contre 24 à 37% pour les autres tailles).

 La construction est le secteur où le souhait d’embaucher est le plus faible (14,6%), alors qu’il est le plus élevé dans l’agriculture et l’agro-alimentaire (28,1%), oscillant pour les autres secteurs entre 18,2 et 21,9% ; les services sont les plus demandeurs en nombre :

 

Services

Agriculture et IAA

Commerce

Industrie

construction

Nombre de projets

1 119 685

240 839

210 331

93 282

75 141

% d’établissement recruteur

21,9

28,1

18,2

19,0

14,6

% de projets jugés difficiles

32,9

26,9

27,8

40,5

45,4

% de projets saisonniers

34,1

81,3

38,8

13,5

15,1

 Plus finement, la situation par activité est la suivante :

 

Service aux

 particuliers dont

Santé

Autres

Enseign-ement

Services aux

entreprises dont

Scientifiques

tech, soutien

Informatique

communication

HCR

Nombre de projets

480 939

198 888

168 650

113 401

289 402

228 617

60 785

237 261

% de recruteur

 

25,1

21,2

18,8

 

18,7

25,8

33,7

 

Commerce dont

Détail

Gros

Auto dont réparation

Agricul-ture

Industrie

Dont agro-ali

Construc-

tion

Trans-ports

Immob

finances

Nombre de projets

210 331

144 597

52 856

12 878

191 259

142 863

49 580

75 141

57 504

54 578

% de recruteur

 

19,0

18,6

14,0

29,5

17-36

23,8

14,6

18,5

14

 Par grande famille de métiers, les recrutements les plus difficiles sont localisés chez les ouvriers, techniciens et employés :

 

Vente, tourisme

services

Autres

(routiers…)

Encadre-

ment

Santé

social

Ouvriers

industrie

Fonctions

administratives

Ouvriers

bâtiment

Autres techniciens,

employés

Nombre de projets

687 791

331 474

184 455

210 121

111 868

107 663

71 885

34 021

% projets difficiles

33,5

26,2

33,0

31,5

40,1

25,6

41,6

47,9

 

Les principales difficultés de recrutement évoquées sont les candidats au profil inadéquat (82%),  la pénurie de candidats (73% en hausse au regard de 2013, 67%), les difficultés liées aux conditions de travail (distance, horaires, pénibilité, 52% en forte hausse au regard de 32 à 36% les deux années précédentes), le manque de moyens financiers de l’entreprise (33%), le déficit d’image de l’entreprise ou du secteur (20%), les procédures internes de recrutement (12%).

 

Pour y pallier, 73% font appel à Pôle Emploi, 62% forment des candidats venant de l’extérieur, 56% sollicitent d’autres intermédiaires spécialisés dans le recrutement, 43% élargissent le profil (appel à des étrangers, à des seniors, à des non diplômés), 36% ont recours à d‘autres types de contrat, 35% forment en entreprise, 31% améliorent les conditions de travail, 28% différent et 16% sous-traitent ou délocalisent.

Ainsi, le recours à des spécialistes est la première solution utilisée : recours à Pôle emploi et recours à d’autres intermédiaires spécialisés ; la formation apparait comme la deuxième solution.

Les établissements prêts à recruter par l’intermédiaire de Pôle emploi y voient quatre avantages essentiels : la simplicité d’usage (80%), le grand nombre de candidats accessibles (77%), la gratuité du service (75%) et enfin la bonne compréhension de leurs besoins par Pôle emploi (66%) ; la majorité des employeurs font appel à Pôle emploi dès le départ, et  de manière exclusive  pour 39%.

Ceux qui ne prévoient pas de faire appel à Pôle emploi mettent en avant l’absence de nécessité (64% ont déjà un candidat en vue), le recours à d’autres canaux de recrutement (56%), des candidats envoyés par Pôle Emploi, mal adaptés, manquant de qualification, non motivés (45%).

 

Pour 45% l’embauche en CDI est envisagée pour des remplacements suite à des départs définitifs (38%) ou pour une nouvelle activité (32%) ; à l’inverse, les CDD permettent avant tout de faire face à un surcroit d’activité (CDD court 63% des cas, CDD longs 48% des cas), la part des CDD courts diminuant en 2015 (42% des contrats contre 54% en 2014), au profit des CDD longs (23% contre 14% en 2014).

La part d’embauche induite par une nouvelle activité augmente (19,2% contre 18,3% en 2014) ainsi que celle liée à des remplacements définitifs (22,5% contre 20,8% en 2014).

20% envisagent l’alternance (en hausse) ; la non utilisation de cette possibilité s’explique par l’inadaptation au profil recherché (69%), du fait de difficultés organisationnelles (44%) et pour 13% à la méconnaissance de cette formule.

 

Les employeurs ont une vision surtout sur les premiers mois de l’année : 56% envisagent de recruter au cours du 1er trimestre, et près de 40% au 2ème trimestre.

 

Lorsqu’ils ne recrutent pas, 84% évoquent des effectifs suffisants, 57% la conjoncture, 51% la situation financières de l’entreprise, 43% le fait d’avoir anticipé et 19% seulement la difficulté à trouve le candidat adéquat.

 

En 2014, 50% disent ne pas eu avoir à recruter, 40% n’ont eu aucune difficulté à le faire, 17% à avoir eu difficulté (mais 12% ont recruté) ; le nombre de recrutement abandonné est chiffré à 277 300.

Les principales difficultés de recrutement rencontrées en 2014 sont l’inadéquation des profils (83%), la pénurie de candidats (68%), 46% la nature du poste (conditions de travail, image, salaire) et 34%  le caractère urgent du recrutement dans un contexte de manque de temps pour y procéder.

Les difficultés ont été résolues par le recours à Pôle emploi (58%) ou à d’autres intermédiaires spécialisés (48%), par la formation de candidats venus de l’extérieur (47%) ou la formation en interne (43%), par le recours à d’autres profils (34%), celui à d’autres contrats (30%) ou le fait de rendre le poste plus attractif (29%) ; 35% ont embauché moins que prévu et 13% ont sous-traité ou délocalisé.

Noter que 45% ont renoncé faute de trouver le profil adéquat, et 29% faute de candidat.

 

46% privilégie la motivation, la disponibilité comme qualité première lors d’un recrutement, 23% la polyvalence et la capacité d’adaptation, 19% l’expérience et 11% le diplôme.

Lorsqu’ils ont embauché, 19% ont fait des concessions, 73% du fait du profil du candidat, 40% sur les conditions de travail, et 28% sur la nature du contrat.

 

Si 72% affirment n’avoir besoin que des mêmes compétences, 28% en recherchent de nouvelles (dont 6% uniquement des nouvelles) ; 61% sont conscients que le premier domaine de renforcement des compétences réside dans les nouvelles technologies, 39% dans les services aux entreprises, 34% dans le développement durable et 30% dans les services aux personnes.

Pour répondre à ces besoins de nouvelles compétences, 70% envisagent de former leur personnel, et 37% de recruter.