28% des établissements ont formulé un projet de recrutement pour 2024.


"Les résultats de l’enquête principale BMO 2024", France Travail, avril 2024

Méthodologie :

Le champ : les établissements du privé dont les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche au cours des 12 derniers mois, les établissements du secteur agricole, les établissements du secteur public relevant des collectivités territoriales (communes, régions…) et les établissements publics administratifs (syndicats intercommunaux, hôpitaux, écoles…). Cette définition correspond à 2 455 019 établissements pour la France (extraits du répertoire SIRENE), dont 1 695 808 ont été interrogés ; 426 091 ont répondu. Les résultats ont été redressés pour être représentatifs de l’ensemble des employeurs de la région.

Noter que France Travail s’intéresse aux établissements et non aux entreprises, puisque c’est à ce niveau que se gère pour bonne part l’emploi au quotidien.

Un manque, celui de ne pas connaitre les intentions selon le statut de l’emploi (CDI, CDD longue durée, CDD courte durée).

 

L’étude analyse notamment les raisons des difficultés de recrutement.

⇒ Un préalable, le nombre d’établissements par activités, tranches de taille d’effectif et régions.

♦ Le nombre d’établissements par activité et tranche de taille : Rappelons au préalable que la tranche des sans salarié ne prend en compte que ceux qui dans le passé ont déjà émis le souhait de recruter et pas la globalité des sans salarié.

2 activités sont largement dominantes en termes de nombre : le commerce et les services aux entreprises dont l’informatique (cumulé, 34% des activités).

Certaines activités sont très présentes dans les tanches de 0 à 9 salariés : l’agriculture, les services aux particuliers, les activités immobilières (plus de 90% des établissements). Par contre d’autres sont les moins présentes dans ces tranches de taille : le transport, l’industrie, la santé et l’action sociale, l’enseignement, le commerce de gros (entre 66 et 77%).

Nombre d'établissements par activité 0 salarié 1-4 sal 5-9 sal 0-9 salariés 10-19 sal 20-49 sal 50-199 sal 200 et + sal Total
Ensemble 12,3 54,9 15,6 82,8 8,8 5,0 2,5 0,6 2 455 019
Commerce dont 7,7 56,4 20,2 84,3 9,0 4,6 2,1 0,3 442 114
Commerce de détail 8,3 58,6 20,0 86,9 7,7 3,7 1,5 0,3 271 209
Commerce de gros 6,4 50,0 20,4 76,8 12,6 7,5 2,7 0,4 101 916
Commerce et répar auto 7,0 57,0 21,1 85,1 9,2 4,2 1,3 0,1 68 989
Services aux ent dont informatique 13,6 55,4 14,0 83,0 8,4 5,4 2,6 0,7 403 607
Construction 11,4 59,1 15,8 86,3 8,1 4,2 1,3 0,1 278 810
HCR 15,2 52,0 18,6 85,8 9,3 3,9 1,0 0,8 224 316
Services aux particuliers 14,0 67,0 11,1 92,1 4,5 3,1 0,7 0,1 225 502
Enseignement, administration publique 6,5 42,1 22,0 70,6 15,9 7,9 3,9 1,7 160 232
Santé, action sociale 6,8 48,2 12,4 67,4 11,3 11,6 8,2 1,4 151 502
Agriculture� 39,7 54,8 3,2 97,7 1,5 0,7 0,1 0,0 146 436
Industrie hors agroalimentaire 9,2 42,8 15,8 67,8 12,7 11,0 6,1 1,9 117 296
Activités financières, assurance 7,8 62,9 16,9 87,6 7,4 3,0 1,3 0,6 106 668
Transport, logistique 10,2 40,3 15,1 65,6 14,7 12,2 6,3 1,2 77 003
Activités immobiliéres 9,9 72,6 10,3 92,8 4,0 2,1 0,9 0,1 70 769
IAA 7,2 42,8 25,7 75,7 15,1 7,2 2,6 0,9 50 764

♦ Le nombre d’établissements par tranche de taille en régions :

Les différences sont assez peu importantes ; toutefois l’observation du nombre d’emploi par tranche de taille aurait été plus signifiant. Les régions du sud se différencient du fait d’une présence des 0-4 salariés plus fréquentes (69-74% vs en moyenne 67).

Etablissements par taille 0 salarié 1-4 sal 0-4 sal 5-9 sal 10-19 sal 20-49 sal 50-199 sal 200 et + sal Total
Ensemble 12,3 54,9 67,2 15,6 8,8 5,0 2,5 0,6 2 455 019
Ile-de-France 11,6 53,3 64,9 16,6 9,4 5,6 2,7 0,8 473 460
Auvergne-Rhône-Alpes 11,7 54,6 66,3 15,9 9,1 5,6 2,6 0,5 302 520
Nouvelle Aquitaine 12,7 55,9 68,6 15,0 8,5 5,3 2,2 0,3 234 456
Occitanie 14,3 56,1 70,4 14,6 8,0 4,5 2,1 0,4 233 454
Paca 13,6 57,3 70,9 14,7 7,7 4,2 1,9 0,4 213 232
Grand Est 11,9 55,2 67,1 15,7 8,9 5,3 2,5 0,5 189 688
Hauts de France 10,5 53,6 64,1 16,6 9,5 6,0 3,1 0,7 169 851
Pays de la Loire 13,1 52,3 65,4 15,6 9,3 5,9 3,0 0,4 130 348
Bretagne 13,1 54,3 67,4 15,2 8,8 5,4 2,7 0,5 120 777
Normandie 11,1 55,6 66,7 15,9 8,9 5,3 2,6 0,6 111 213
Bourgogne Franche Comté 12,4 56,5 68,9 14,9 8,4 5,0 2,3 0,5 100 905
Centre Val de Loire 11,5 55,8 67,3 15,5 8,7 5,3 2,6 0,6 86 330
Corse 18,1 55,6 73,7 14,2 7,2 3,6 1,1 0,0 19 053
Drom
La réunion 11,0 56,0 67,0 16,5 9,7 4,7 1,7 0,3 28 659
Guadeloupe 11,9 57,0 68,9 16,7 8,8 3,9 1,4 0,3 17 657
Martinique 11,1 55,9 67,0 17,0 9,1 4,7 1,9 0,3 13 994
Guyane 14,1 53,0 67,1 15,5 9,9 5,4 1,8 0,3 6 354
Mayotte 25,9 41,4 67,3 14,4 8,7 6,1 2,8 0,7 3 068

⇒ Une approche des entreprises potentiellement recruteurs.

Au total 2 781 700 projets de recrutement (-8,5% au regard de 2023 et de 10,4% au regard de la moyenne 2018-2019), dont 30% de projets de recrutement saisonniers (28% en 2023 et 34,5% entre 2018-2019) ; ils sont le fait de 28% des établissements (vs 33 en 2022, 31 en 2023 et une moyenne de 26% entre 2018 et 2019). Dans 57% le recrutement est jugé difficile (vs 61 en 2023 et 47% entre 2018 et 2019). La baisse la plus manifeste est localisée dans les Hauts de France et Auvergne-Rhône-Alpes (plus de 11%).

 

♦ Selon la tranche de taille

 

Les 1-4 salariés proposent de recruter 20% de l’ensemble des recrutements comme les 50-199 salariés, les 20-49 salariés 14,5%, les 2 000 salariés et plus 13%, les sans salarié 12%, les 5-9 salariés et aussi les 10-19 salariés 11%.

 

Au sein de chaque tranche de taille, 34% des sans salarié (qui ont déjà recruté dans le passé) envisagent un recrutement, 18% les 1-2 salariés, 32 les 5-9 salariés, 42 les 10-19 salariés, 56 les 20-49 salariés, 74 les 50-99 salariés, 81 à 84% au-delà en taille.

 

Les projets de recrutement saisonnier sont plus présents dans les petites tailles (53% chez les sans salarié, 39 chez les 1-4 salariés vs 20 à 28% pour les autres tailles). Noter aussi que le recrutement est jugé plus difficile dans les tailles de 5 à 99 salariés). 

Etablissement par taille Nbre de projets Répartition % etab recruteur % de saisonnier % recrutement difficile
Ensemble 2 781 690 100 28 30 53
0 salarié 337 803 12,1 34 53 27
1-4 salariés 563 565 20,3 18 39 45
5-9 salariés 308 918 11,1 32 28 60
10-19 salariés 305 719 11 42 25 63
20-49 salariés 403 082 14,5 56 22 63
50-99 salariés 277 344 10 74 21 62
100-199 salariés 217 093 7,8 81 22 58
200 salariés et plus 368 166 13,2 84 20 53

 

♦ Selon les activités.

Les projets de recrutement sont les plus importants (au moins 200 000 projets) dans les services aux entreprises (471 735 ou 17,3%), les HCR (385 372 ou 13,9%), la santé et l’action sociale (330 732 ou 11,9%), le commerce (232 205 ou 11,6%), l’industrie dont les boulangeries-pâtisseries (259 276 ou 9,3%), l’agriculture (225 826 ou 8,1%), la construction (213 851 ou 7,7%), les services aux particuliers (214 089 ou 7,7%) et le commerce (205 167 ou 7,4%).

Projets de recrutement par secteur d'activité Nbre de projets Répartition % d"etab recruteur
Ensemble 2 781 690 100 28
Services aux entreprises 481 735 17,3  
dont act scient, techn et de gestion 391 289 14,1 24
dont informatique, communication 90 446 3,3 26
HCR 385 372 13,9 43
Santé, action sociale 330 732 11,9 36
Commerce 323 205 11,6  
dont commerce de détail 205 167 7,4 25
dont commerce de gros 75 107 2,7 23,5
dont commerce et réparation auto 42 931 1,5 30
Industrie 231 161 8,3 32 à 52
Agriculture 225 826 8,1 33
Services aux particuliers 214 019 7,7 25
Construction 213 851 7,7 29,5
Enseignement, administration publique 164 139 5,9 23
Transport, logistique 103 929 3,7 26
Act financiéres, assurance 51 573 1,9 16
Act immobilières 28 063 1,0 16

 

 Les métiers les plus recherchés  (au moins 200 000 projets) sont les serveurs (notamment saisonniers), les aides de cuisine, les employés polyvalents, le personnel de maintenance, les salariés agricoles (notamment saisonniers), les ouvriers qualifiés du BTP.

Projets nombreux de recrutement par secteur d'activité Nbre de projets % projets difficiles % projets saisonniers
Toutes activités 2 781 690 53 30
HCR 409 139 57 30
Serveurs 121 952 60 62
Aide de cuisine, polyvalents de la restauration 111 241 56 39
Cuisiniers 75 369 68-71 33-45
Employés de l'hôtellerie 56 264 59 68
Services aux particuliers 333 484 65 22
Agents d'entretien de locaux 84 236 53 21
Aides à domicile, auxiliaires de vie 67 554 84 15
Santé, action sociale, culturelle et sportive 302 393 64 25
Professionnels de l'animation socioculturelle 66 703 52 57
Aides-soignants 58 353 69 17
Industrie 300 647    
Maintenance 100 065 72 8
Industries du process 88 081 55 32
Travail des métaux 51 403 71 6
Agriculture� 289 336 55 74
Viticulteurs, arboriculteurs salariés 98 432 52 93
Salariés des agriculteurs 91 078 55 78
Commerce 279 140 46 27
Vendeurs 83 058 44-48 27-42
Employés de libre service 58 869 44 41
BTP 229 983 72 7
Ouvriers qualifiés 159 436    
Cadres, techniciens, ingénieurs� 42 853    
Au moins 200 000 projets dans le secteur et 50 000 par act fine

 

Sont moins souvent recherchés des personnels dans les activités banques/assurances, celles d’études et recherches, ou encore dans le activités immobilières ou l’éducation.

1

Projets de recrutement par secteur d'activité Nbre de projets % projets difficiles % projets saisonniers
Toutes activités 2 781 690 53 30
Moins de 200 000 recrutements
Transports, logistique, tourisme 196 972 52 28
Conducteurs véhicules auto et camions 65 832 50-79 11 à 24
Gestion et administration des etablissements privés et publics 160 739 44 13
Secrétariat, comptabilité, accueil, agents administratifs 117 769 38-61 3 à 11
Techniciens, cadres, chargés d'études, dirigeants salariés 42 971 31-59 2 à 7
Communication, information, art et spectacle 104 547 17 41
Artistes (musique, danse, spectacles) 55 559 11 46
Informatique et télécommunications 73 991 64 1
Banques, assurances 40 073 46 6
Etudes et recherches 23 580 62 4
Enseignement, formation 29 041 55 12

 

Les métiers qui poseraient le plus de difficulté au recrutement sont :

-Dans l’industrie : tuyauteurs, soudeurs, régleurs (80-86%), et techniciens de maintenance électriques (88), du froid et du conditionnement d’air (83),

-Dans le BTP : couvreurs (85), ouvriers qualifiés pour les façades et l’isolation (80),

-En mécanique auto, les carrossiers (86), 

-En santé : pharmaciens (83), médecins (82), vétérinaires (81), 

-Dans les services aux particuliers les aides à domicile (84), 

-Dans les banques et assurances, les commerciaux (84).

 

♦ Selon les régions.

Les établissements des hauts-de-France, du Grand-Est, de l’Ile-de-France et de Bourgogne-Franche-Comté sont ceux qui ont le plus faible taux de recruteurs potentiels (moins de 28%) et ceux de Bretagne et des pays-de-la-Loire les plus élevés (31% et plus).

Etablissements Nbre projets recrutement Répartition % etab recruteur % projets saisonniers % recrutement difficile
Ensemble 2 455 019 100,0 28,0 30,0 53,0
Ile-de-France 473 460 19,3 24,6 14,1 53,2
Auvergne-Rhône-Alpes 302 520 12,3 28,3 27,0 57,2
Nouvelle Aquitaine 234 456 9,6 29,8 41,4 65,6
Occitanie 233 454 9,5 28,4 38,9 52,6
Paca 213 232 8,7 29,4 40,0 61,8
Grand Est 189 688 7,7 26,2 31,3 54,8
Hauts de France 169 851 6,9 26,2 24,0 51,8
Pays de la Loire 130 348 5,3 32,7 33,0 59,7
Bretagne 120 777 4,9 32,0 34,8 59,7
Normandie 111 213 4,5 28,2 26,4 61,4
Bourgogne Franche Comté 100 905 4,1 26,6 29,9 56,0
Centre Val de Loire 86 330 3,5 29,6 26,6 61,6
Corse 19 053 0,8 39,9 62,6 66,9
Drom 69 732 2,9 de 31,8 à 47,4 de 15,5 à 27 de 41,6 à 64,2

⇒ Qu’en a-t-il été des recrutements en 2023 ?

♦ Dans quel contexte conjoncturel pour l’entreprise, cette enquête s’est-elle tenue : 77% disent que leur activité n’est pas impactée par la crise actuelle (mais 25% disent avoir été confrontés à des difficultés de type hausse des couts, réduction des marges…) , alors que pour 5% il y a eu progression.

 

♦ 39,5% ont cherché à recruter en 2023 : 87% y ont réussi, dont 16 partiellement, alors que 3% sont en cours. Pour 53% la durée pour réussir les recrutements envisagés a été celle prévue initialement, 31% supérieure, alors que 16% n’avaient pas imaginé de durée.

 

♦ Ceux qui ont cherché à recruter et n’ont pas réussi ou partiellement (11% des répondants) sont 88% à ne pas avoir trouvé le candidat adéquat.

 

♦ Par contre pour ceux qui n’ont pas cherché à recruter les raisons en ont été un effectif suffisant (82%), une baisse d’activité (12) ou la crainte de difficultés trop lourdes pour recruter (4).

 

Une approche plus fine des établissements qui envisagent de recruter.

⇒ Les difficultés de recrutement pour ceux qui l’envisageraient, mais craignent des difficultés.

♦ 45% (38 en 2019) de ceux qui ont l’intention d’embaucher ont déclaré avoir rencontré des difficultés, notamment dans le cadre de recrutement d’urgence (45%), de plusieurs recrutements à effectuer en même temps ou de manque de personnel disponible ou qualifié pour gérer ces recrutements (42%), de manque de moyens financiers (15%) ou encore de procédures internes de recrutement trop compliquées (10%).

 

♦ Les principales difficultés déclarées (16,5% des répondants) sont le manque de candidats (85% en hausse au regard de 2019 79), le profil inadéquat (76%, au même niveau que 2019), et loin derrière, la nature du poste proposé (36), le déficit d’image de l’entreprise ou du secteur (24 vs 14 en 2019), et le manque de moyens financiers (18). Noter aussi le refus de candidat compatible (39%).

Principales difficultés de recrutement 2024 2023 2019
Pénurie de candidats 85,3 84,9 78,9
Profil inadéquat des candidats 76,4 79,1 76,5
Nature du poste proposé (horaires de travail, pénibilité, salaire) 35,7 37 36,4
Déficit d'image (de l'entreprise, du secteur d'activité, du métier proposé) 23,9 23,1 14,6
Manque de moyens financiers 17,9 23,4 17,6

 

-En ce qui concerne les candidatures inadéquates, les griefs des recruteurs sont : le manque d’expérience professionnelle (64%), le manque de motivation (62), l’insuffisance de la formation, le manque de diplôme (habilitation, licence, permis) pour 54%, le  manque de compétences techniques (hors compétences informatiques) pour 50%, des problèmes de présentation et de compétences relationnelles (35,5), l’éloignement géographique (33), le trop peu de périodes d’activité professionnelle (22), le manque de compétences bureautiques et/ou informatiques (15).

 

En ce qui concerne le manque la motivation des candidats : 70%  n’ont pas montré leur désir de travailler vraiment dans l’entreprise, 55% des candidats recrutés sont partis plus tôt que prévus de l’entreprise, 46% ne se sont pas présentés à l’entretien professionnel, 37% ont proposé une mauvaise qualité de leur dossier de candidature. 

 

– Plus précisément à propos du poste : 45% des candidats ont trouvé la rémunération trop faible, 31% la technicité très pointue, 28% le travail proposé pénible ou les risques du métier importants, 25% les horaires inadéquats, 16% l’accès difficile au lieu de travail, 16% la nature ou la durée du contrat incompatible ; en outre 42% ont évoqué la concurrence d’autres entreprises et 19% le déficit d’image de l’entreprise ou de l’activité.

Les difficultés ont surtout été rencontrées à propos du recrutement d’ouvriers qualifiés (49%), d’ouvriers peu qualifiés (34), de techniciens, agents de maitrise (32), et nettement moins de cadres (16), d’employés administratifs (15,5), de service (15) ou de commerce (12).

 

♦ Comment y remédier ? Tout d’abord l’appel à l’extérieur, que ce soit des conseils ou des intermédiaires pour aider dans le recrutement, puis une adaptation concernant le poste (attractivité, autres types de contrat, recherche de profil différent, formation de personnel…), le fait d’embaucher moins ou de faire appel à la sous-traitance.

Résoudre les difficultés de recrutement 2024 2023 2019
Faire appel à France Travail 85 86 83
Former des candidats venant de l'extérieur 78 78 77
Faire appel à d'autres intermédiaires spécialisés 64 68 72
Rendre l'offre d'emploi plus attractive, améliorer les conditions de travail 60 65 59
Faire appel à des profils différents de candidats (retraités, personnes de l'étranger, personnel non diplômé... 55 60 60
Recourir à d'autres types de contrats (intérim, contrats d'apprentissage, contrats de qualification, alternance, stagiaires) 51 52 56
Former des salariés déjà présents dans l'entreprise 49 54 54
Proposer aux salariés déjà présents de travailler plus 41 44 46
Embaucher moins, différer une partie de vos embauches 28 32 35
Sous-traiter une partie de votre activité 20 24 27

 

Plus précisément, en ce qui concerne les profils, 52% ont formé des candidats venant de l’extérieur, 42% ont formé des salariés déjà présents dans l’entreprise, 41% ont proposé aux salariés déjà présents de travailler plus (heures supplémentaires), 40% ont fait appel à des profils de candidats différents (venu de l’étranger, retraités, candidats non diplômés ou moins diplômés que prévu), 36% ont eu recours à d’autres types de contrats (intérim, contrats d’apprentissage, contrats de qualification, alternance, stagiaires).

Par ailleurs, 39% ont embauché moins que prévu, ou différé les embauches et 16% ont sous-traité une partie de l’activité ou délocalisé.

⇒ Ont-ils eu difficulté à garder leur personnel (ceux ayant cherché à recruter) ? Non selon 85%.

Toutefois, ceux qui ont rencontré des difficultés de turn-over ont mis en avant :

-Des questions relatives au candidat : la motivation insuffisante (61,5%), le souhait de ne pas se fixer (57), des opportunités d’emploi plus attractives proposées par d’autres employeurs (56), les compétences inadéquates (34),

-Des questions relatives au poste de travail : les conditions de travail (41), la nature du poste saisonnier ou à temps partiel (24).

⇒ Pourquoi recruter et avec quel appui selon les recruteurs potentiels (25,7% des répondants) ?

♦ Les motifs de recrutement différent selon le type de contrat : le remplacement suite à des départs est plutôt le fait de contrats en CDI (52% et 34 pour les CDD de plus de 6 mois) et celui du surcroit d’activité le fait de recrutement en CDD (54% pour les CDD de moins de 6 mois, 43 pour les CDD de plus de 6 mois et tout de même 27 pour ceux en CDI).

38% des recrutements envisagés le seraient en CDI (vs 45 en 2019), 39 en CDD de moins de 6 mois (vs 36 en 2019). et 23 en CDD de plus de 6 moins (vs 22 en 2019).

Motifs de recrutement en 2024 CDD moins de 6 mois CDD de + de 6 mois CDI
2024 2019 2024 2019 2024 2019
En % des contrats 39,2 en 2024 22,6 en 2024 38,2 en 2024
Surcroît d'activité 54,0 59,7 43,1 48,6 27,0 29,9
Remplacement suite à des départs 16,1 11,6 33,8 21,7 52,4 40,9
Remplacement suite à des absences ponctuelles 15,0 17,6 11,1 17,4 6,7 3,8
Suite à une nouvelle activité 14,9 11,1 12,0 12,3 13,8 25,4

 

♦ Le recours accentué à France Travail : 72% l’envisagent (vs 66 en 2019).

Parmi ceux qui envisagent de recourir à France Travail, 47% le feraient en association avec d’autres modes de recrutement (via d’autres intermédiaires, par des candidatures spontanées, le bouche à oreille…), 33% dès le départ, exclusivement avec France Travail (vs 30 en 2019), 20% en second temps après avoir utilisé d’autres moyens ou faute de candidats (vs 21 en 2019).

 

Pourquoi le feraient-ils ? 33% par simplicité, 31 du fait de la gratuité, 29 pour l’importance du fichier, et plus modestement 18 pour bénéficier des mesures d’aide à l’embauche, 17 pour la sélection de candidats, 16 pour une relation privilégiée avec un conseiller, 15,5 pour la rapidité, 10 pour la compréhension des besoins.

Pour améliorer leur chance de succès, il envisagent pour :

-40% de recruter des apprentis ou des personnes en contrat de professionnalisation,

-39% de passer plus de temps au recrutement,

-36% d’élargir les recherches en s’intéressant à des profils de candidats différents de ce qui était recherché au départ (candidats moins qualifiés, moins expérimentés, de formation différente entre 72 et 80% et moins fréquent des personnes en stage 41,  le travail en intérim 33, des personnes venues de l’étranger 30,  plus jeunes, des personnes plus âgées 17,…),  

-34% d’augmenter la rémunération proposée par rapport à ce qui était prévu initialement,

-34% de proposer de meilleures conditions de travail (horaires, temps partiel, télétravail),

-23% de simplifier le process de recrutement,
-12% d’organiser des journées portes ouvertes et de participer à des forums.

 

Par contre 42% ne feraient pas appel à France Travail disposant d’autres canaux de recrutement, 39 parce qu’ils n’ont pas besoin de passer d’annonces, 25 parce que les candidats proposés par France travail ne correspondent pas ou que France Travail manque d’efficacité ; 8% seulement ne connaissant pas les services offerts par cet organisme.

Parmi les établissements qui ont déclaré que les candidats envoyés par France Travail ne conviennent pas (395 répondants), 72% mettent en avant le manque de qualification, 46 le manque de motivation, 42 le manque de savoir-être, nettement moins leur disponibilité (29) ou le fait d’habiter trop loin du lieu envisagé de travail (28).

 

Pour en savoir davantage : https://statistiques.pole-emploi.org/bmo/

 

Les conséquences d’un processus de recrutement inabouti selon une enquête d’activ Action relayée par la Fondation Jean Jaurès.

Méthodologie : échantillon de 205 personnes interrogé par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 28 mars 2024.

Noter que l’échantillon n’est pas représentatif de la population observée dans la mesure notamment où il n’est pas construit au regard d’indicateurs socio-démographiques, et priorise l’impact des expériences de recrutement vécues négativement. Néanmoins, 3 questions relatives au contexte socio-démographique ont été introduites à savoir le sexe, l’âge et le niveau de diplôme. Dans cette enquête, on constate une surreprésentation de femmes (77%), de + 45 ans (56%) et de bac +2 (73%).

 

Les expériences d’entretien d’embauche qu’ils ont perçues comme déstructurantes ont un impact direct sur la capacité de rebond des personnes en recherche d’emploi. 

 

“Les travaux académiques montrent que les individus ont tendance à construire un lien étroit avec leur expérience professionnelle. Le travail représente même un facteur primordial pour la définition de l’identité personnelle et sociale. Cet impact du travail sur le regard qu’on porte sur soi-même se fait ressentir à toutes les étapes de la vie professionnelle, et débute dès l’entretien d’embauche. Ainsi, des expériences négatives d’entretien d’embauche vont avoir une influence néfaste sur la confiance en soi et la future capacité d’agir des personnes en recherche d’emploi.”

 

…Vivre une expérience de recrutement négatif a un impact sur l’image que les personnes ont d’elles-mêmes (76%) et sur leur optimisme (87%). Pour 90%, les répondants déclarent développer/renforcer des sentiments de peur et d’angoisse liés à l’avenir à la suite de ces expériences. 48% déclarent que ces expériences de recrutement vécues négativement ont un impact négatif sur les relations qu’ils entretiennent avec leur entourage.

 

Toutefois, pour 42%, ces expériences de recrutement, même si elles sont négatives, leur permettent néanmoins de développer des compétences.

 

Pour en savoir davantage : https://www.jean-jaures.org/publication/chomage-et-sante-mentale-comment-preserver-les-demandeurs-demploi/