1/3 des dirigeants d’entreprises Franciliennes ont au moins 55 ans.


"PANORAMA 2019 DE LA CESSION-REPRISE D’ENTREPRISES EN ILE-DE-FRANCE", Crocis, N°11 transmission entreprises, lu décembre 2019

MÉTHODOLOGIE :  Sur la base du fichier consulaire francilien mis à jour en cours du premier semestre 2016, le Crocis (l’Observatoire économique régional de la CCI Paris Ile-de-France) a procédé en octobre 2019 à une estimation fine du nombre d’entreprises dont le dirigeant est âgé de 55 ans ou plus; parmi les nombreuses informations présentes dans ce fichier se trouvent les dates de naissance des représentants légaux des entreprises. Les chiffres ont ensuite été redressés par code d’activité grâce aux données présentes dans le fichier Sirene de l’Insee, daté du 31 décembre 2018. Les activités non commerciales telles les associations, l’administration, ont été exclues du dénombrement.

Une étude suivie et rare, utile du fait notamment de la connaissance des âges des dirigeants (les plus de 55 ans dans cette étude) qui permet d’appréhender la totalité des dirigeants (l’Insee ne connait que ceux qui sont en entreprise individuelle).

 

La reprise d’entreprises en Ile-de-France concerne théoriquement, au regard des plus de 55 ans, 32% des entreprises de moins de 50 salariés et 10% de leurs emplois salariés. Le secteur de l’industrie est celui qui est le plus impacté dans la tranche des 10-49 salariés.

 

376 000 entreprises de moins de 50 salariés sont ou vont être concernées à court ou moyen terme par la problématique du changement de dirigeant.

Les sans salarié sont 273 200 (69% des entreprises concernées), les 1-9 salariés 85 000 (22,6%), les 10-49 salariés 17 700 (4,7%).

 

Ces entreprises emploient 68 400 salariés pour un effectif total (tout âge de dirigeant) de 684 130 salariés (41% le sont dans des entreprises de 1 à 9 salariés et 59 dans les 10-49 salariés).

 

Noter que les entreprises dont le dirigeant décidera de cesser son activité ne seront pas toutes concernées par la transmission : certaines disparaîtront sans chercher de repreneur (notamment les entreprises sans salarié, et les autoentrepreneurs), d’autres seront reprises par un membre de la famille ou un employé.

 

Pour les moyennes et grandes entreprises (5 390 entreprises franciliennes de 50 salariés ou plus), la problématique de la transmission est différente. En effet, il paraît peu probable que de telles entreprises disparaissent faute de repreneurs. Leurs transmissions sont donc généralement résolues avant ou, plus rarement, au moment de la cessation d’activité du dirigeant, soit par une succession en interne, soit par l’arrivée d’un chef d’entreprise extérieur, qui bien souvent possède une expérience en tant que dirigeant. Ces entreprises, lorsqu’elles affichent une bonne santé économique, sont convoitées par de nombreux candidats à la reprise.

 

La cessation d’activité du dirigeant ne constitue pas la cause unique de cession des entreprises, mais il s’agit de la situation qui pose le plus de difficultés, la transmission devant se faire rapidement. En effet, la cession d’une entreprise est un processus complexe et généralement long, qui doit se préparer bien en amont.

Il est communément admis qu’environ 60% des transmissions d’entreprises se font sur le « marché caché » et 40% sur le « marché ouvert ».

 

D’un point de vue sectoriel, la répartition des entreprises potentiellement à transmettre dans les 10 prochaines années diffère quelque peu de celle de l’ensemble des entreprises : les entreprises de services sont plus nombreuses (74,5%) parmi celles à transmettre que pour l’ensemble des entreprises (69%). A contrario, les autres secteurs d’activité sont sous-représentés : 15,8% pour les commerces contre 16,3% pour toutes les entreprises, 6,9% pour les entreprises du secteur de la construction (contre 10,9%); la proportion d’entreprises industrielles à transmettre (3,9 ) équivaut à l’ensemble du tissu (3,8 %).

Le commerce constitue une problématique à part : il existe plus de commerces à céder que de repreneurs potentiels;  ce qui motive l’achat d’un commerce n’est pas forcément l’entreprise en elle-même, mais plus souvent l’emplacement de la boutique.

 

À l’image du tissu économique francilien au sein duquel les entreprises sont majoritairement sans salarié (75,8%), les entreprises dont le dirigeant a 55 ans ou plus n’ont pas de salarié (72,6%) ou peu (entre 1 et 9 salariés pour 22,6%).

Parmi les entreprises industrielles transmissibles à court ou moyen terme, 63% n’emploient aucun salarié vs pour les services (76%). Mais, en nombre d’emplois menacés, ce sont dans les services que l’enjeu est le plus important.

 

Plus le nombre de salariés est élevé, plus la part de dirigeants de 55 ans ou plus, est forte : 44% des 10-49 salariés sont à transmettre vs 37 pour le 1-9 salariés et 31 pour les sans salarié
Comme il existe également de grandes disparités sectorielles, d’importants écarts apparaissent quand les variables « secteurs d’activité » et nombre de « salariés » se croisent : 47,5% des entreprises industrielles franciliennes ayant entre 10 et 49 salariés seront à transmettre à court ou moyen terme, vs 31,1%% pour les entreprises de construction.

Les emplois menacés le sont bien évidemment bien plus dans les 10-49 salariés où 68 410 emplois (10% des emplois salariés des 10-49 salariés) sont donc potentiellement menacés de disparaitre si ces entreprises ne sont pas reprises, vs 280 130 pour les 1-9 salariés.

 

La majorité des cédants sont des personnes en âge de préparer ou prendre leur retraite : 50% ont 60 ans ou plus et 58% des cessions sont motivées par la retraite du chef d’entreprise; 18% le font pour des raisons personnelles (dont 3% santé) et 18% pour un changement dans leur activité d’entreprises (dont 11% changement d’activité et 5% changement de localisation).

 

A contrario l’âge moyen des repreneurs est de 45 ans.

L’étude des données contenues dans la base Transentreprise (cette base ne recense pas la totalité des demandes de repreneur, mais seulement ceux qui se font connaitre dans cette base) fait apparaître des écarts entre, d’un côté, les souhaits des repreneurs potentiels et de l’autre, la réalité du marché de la transmission.

En termes d’effectif salarié, les repreneurs souhaitent diriger une entreprise avec en moyenne 25 salariés, alors que l’effectif moyen des entreprises à céder est de 2,3 salariés.

Concernant le chiffre d’affaires, la même inadéquation est constatée : 56% des repreneurs envisagent de diriger une entreprise ayant un CA annuel supérieur à 3M€, alors que 6,7% d’entre elles réalisent un tel chiffre d’affaires; le chiffre d’affaires moyen souhaité par les repreneurs se situe aux alentours d’1M€ annuel, vs 340 000€ le chiffre médian des entreprises à reprendre.

 

Pour en savoir davantage : http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files/crocis/pdf/documents/transmission_2019.pdf