La conjoncture des PME.


"En 2020, les mesures de soutien modèrent l’impact de la baisse d’activité des PME", Banque de France, le bulletin N°237/3 septembre/octobre 2021

Méthodologie : les données FIBEN, collectés via les succursales de la Banque de France, couvrent le 1/3 des sociétés imposées au bénéfice industriel et commercial ou au bénéfice réel normal (BIC-BRN), dont le chiffre d’affaires excède 750 000€. Le taux de couverture en matière d’effectifs dépasse 75%. Ceci étant, ces données prennent peu en compte les TPE.

 

Si l’activité se rétablit, le besoin en fonds de roulement baisse, tout comme les investissements.

⇒ L’activité des PME se contracte en 2020, de façon moindre qu’en 2009

Le chiffre d’affaires des PME a baissé de 3,7% et la valeur ajoutée de 4,2% en 2020, alors que leurs croissances respectives étaient de + 5,1% et + 4,7% en 2019.

La baisse du chiffre d’affaires est particulièrement marquée dans les secteurs des conseils et services aux entreprises (-7,3%) et de l’industrie manufacturière (-5,9%) ; le secteur de la construction connaît une baisse de son chiffre d’affaires de 4,9%, contre une croissance de  8,3% en 2019, et sa valeur ajoutée diminue de 5,1% en 2020 alors qu’elle progressait de 7,3% en 2019.

Le secteur du commerce tire son épingle du jeu avec une baisse de seulement 1% de son chiffre d’affaires, accompagnée d’une croissance de + 0,9% de sa valeur ajoutée (mais selon le type de commerce, la situation diffère).

 

la part du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation fléchit de 9,6% en 2019 à 9,2% en 2020 pour l’ensemble des PME. Les PME filiales de sociétés étrangères réalisent plus du quart de leur chiffre d’affaires à l’exportation (26,1% en 2019 vs 25,9% en 2020).

 

Mais l’investissement baisse de 14,8% ; dans le commerce (20% de l’investissement global des PME), il diminue de 12,7% ; dans l’industrie manufacturière (19% de l’investissement global), il baisse de 9% et de 7,4% dans les conseils et services aux entreprises, mais seulement de 2,8% dans la construction.

⇒ Les besoins en fonds de roulement diminuent fortement

Les BFR des PME françaises et plus particulièrement sa principale composante, le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFRE), baissent significativement, plus que le chiffre d’affaires (respectivement -8,4% et -4,7%, contre -3,7% pour le chiffre d’affaires). Chacune des  composantes du BFR, soit le crédit interentreprises, le financement des stocks et le solde des créances et dettes fiscales et sociales, contribuent à sa réduction.

Cette situation est commune à la quasi-totalité des principaux secteurs ; néanmoins, la baisse reste moins marquée dans les secteurs du commerce et de l’industrie.

⇒ Les dispositifs de soutien limitent la baisse du taux de marge et de rentabilité.

L’excédent brut d’exploitation (EBE) baisse plus (-5,5%) que la valeur ajoutée (-4,2%). Il en résulte une baisse limitée du taux de marge (rapport de l’EBE sur la valeur ajoutée), de 0,3 point. Les baisses sont plus importantes dans certains secteurs, comme celui des conseils et services aux entreprises, la construction ; ils augmentent dans le commerce de 1,7 point du fait du quasi-maintien de l’activité dans ce secteur et des dispositifs de soutien venus réduire les charges salariales.

 

La rentabilité économique baisse de 0,8 point et la rentabilité financière de 1,7 point.

 

⇒ Une baisse de l’autofinancement de 6,7%, mais une consolidation des capitaux propres

Une hausse de leurs capitaux propres, de 4,9%, malgré les résultats négatifs de l’année (-0,8%). Cette hausse s’explique par les résultats de l’exercice antérieur mis en réserves ou en report à nouveau, ainsi que des versements moins importants de dividendes.

 

L’endettement bancaire brut des PME augmente de 6,5 points. Le recours aux PGE met fin à la tendance baissière de la part des dettes bancaires et obligataires dans l’endettement financier, qui avait débuté après la crise financière de 2008.

Les flux de financement d’exploitation, les économies de dépenses, la consolidation des capitaux propres et le recours à l’endettement engendrent une très forte hausse des flux de financement.

 

Les PME constituent une trésorerie de précaution
Le recours à l’emprunt comble le déficit d’excédent de trésorerie d’exploitation, mais il va bien au-delà et constitue une réserve de trésorerie nette importante, en hausse de 4,4% en 2020 par rapport à 2019.

Pour en savoir davantage : bdf237-3_pme_vf.pdf (banque-france.fr)