27000 entreprises de 1 à moins de 250 salariés ont été interrogées à l’aide d’un questionnaire adressé par voie soit postale, soit électronique ; l’analyse porte sur les 4 413 première réponses jugées complètes et fiables. Les 1 à 9 salariés sont 45% de l’échantillon, les 10 à 19 salariés, 25%. Les activités se répartissent en industrie (26%), services aux entreprises (23%), construction (14%), commerce gros (12%), et les autres activités (entre 2 et 7%).
En mai, 26 % des PME anticipent une hausse de leur activité en 2013 et 36 % une diminution. L’indicateur courant d’activité ressort ainsi à -10, marquant en recul de 8 points en six mois et de 14 en un an. Il est au plus bas niveau depuis la récession de 2008-2009.
Le chiffre d’affaires 2013, traduit en valeur nominale, devrait être inférieur de 1,3 % à celui de 2012, lui-même en recul de 0,3 % sur celui de 2011. Toutefois, les PME fortement exportatrices anticipent une hausse de +2,4 % en moyenne de leur CA en 2013 (après +3,9 % en 2012), tandis que les non exportatrices craignent une accélération de la baisse (-2,6 % après -1,0 %).
Les entreprises innovantes prévoient de conserver une hausse de +1,2 % de leur CA en 2013 (+1,3 % en 2012), alors que les PME non innovantes anticipent une baisse de 2,6 %, après un recul de 1,1 % en 2012.
La situation par activité est plus favorable dans les PME tournées vers la clientèle d’entreprise :
Services aux entreprises | Commerce de gros | Industrie | Services aux particuliers | Commerce détail | Transports | Commerce Réparation auto | Bâtiment | Tourisme | |
Situation 2012 | +0,8 | +0,5 | -1,3 | -1,7 | -2,6 | -2,8 | -3,4 | -3,7 | -3,8 |
Estimation 2013 | -0,3 | +0,6 | +0,8 | +0,8 | -1,2 | -0,3 | -3,8 | +0,2 | -2,0 |
La situation est plus difficile dans les plus petites entreprises : .
De 1 à 9 salariés | De 10 à 19 sal | De 20 à 49 sal | De 50 à 99 sal | De 100 à 249 sal | |
Situation 2012 | -2,7 | -0,8 | +0,3 | +0,5 | +1,3 |
Estimation 2013 | -2,2 | +0,7 | +1,4 | +2,2 | +2,8 |
21% des PME annoncent une contraction de leurs effectifs, plus particulièrement dans les secteurs commerce/réparation auto, bâtiment, commerce de détail, tourisme ; par contre 16% indiquent une hausse, plutôt dans les secteurs services aux particuliers, aux entreprises, industrie et commerce de gros. L’opinion des dirigeants est plus défavorable pour les plus petites entreprises (tant pour 2013 que pour 2014), tout comme cela était pour l’activité.
17 % des entreprises envisagent d’accroître le nombre de leurs salariés en 2014, tandis que 13 % pensent le réduire. Les entreprises de plus de 20 salariés envisagent des créations de postes, ainsi que les pme innovantes et exportatrices.
Les difficultés de trésorerie atteignent des niveaux sans précédent dans les secteurs où l’activité recule le plus, le tourisme, le bâtiment et le commerce de détail ; par contre les tensions de trésorerie sont relativement peu élevées et en diminution ou stables dans les secteurs d’activité services aux particuliers, commerce et réparation auto et commerce de gros.
40% déclarent toutefois avoir assuré aisément le financement de leur exploitation courante (du fait d’une trésorerie excédentaire), et 37% assez facilement (concours bancaires obtenus) ; 7% disent très difficilement n’ayant obtenu aucune facilité bancaire et 16% difficilement (facilité bancaires réduites). Ces dernières 23% mettent largement en avant une activité insuffisante ou des perspectives trop médiocres, voire pour les banques, un secteur jugé trop risqué ou inconnu.
Les anticipations d’un nouveau durcissement sont d’autant plus importantes que l’entreprise est petite.
21 % des dirigeants considèrent que la rentabilité de leur entreprise a été bonne en 2012, alors que 32 % estiment qu’elle a été mauvaise. La rentabilité est partout estimée en recul, moins dans le commerce de gros, l’industrie, les services aux entreprises ; elle est en revanche, jugée très insuffisante dans le bâtiment, les transports, et surtout les secteurs du tourisme et du commerce/réparation automobile. L’opinion sur la rentabilité demeure plus favorable chez les entreprises très exportatrices
32% s’attendent à une baisse de la rentabilité en 2013, contre 16% une amélioration ; les anticipations sont d’autant plus négatives que l’entreprise est petite. Cette baisse est modeste chez les plus exportatrices, et bien plus marquée chez les non exportatrices ; il en est de même pour les innovantes.
La baisse de l’investissement est réelle dans tous les secteurs ; 44% ont investi ou prévoient de le faire en 2013 contre 47% en 2012 :
% d’entreprise |
Industrie |
Transports |
Tourisme |
Services particuliers |
Services entreprises |
Commerce gros |
Commerce détail |
Bâtiment |
Com/répar auto |
Ayant investi en 2012 |
57 |
50 |
46 |
43 |
41 |
40 |
36 |
33 |
32 |
Prévisions 2013 |
52 |
52 |
46 |
41 |
46 |
42 |
39 |
38 |
36 |
Ecarts |
-5 |
-2 |
0 |
-2 |
-5 |
-2 |
-3 |
-5 |
-4 |
Modéré dans les moyennes entreprises, le ralentissement est plus prononcé dans les petites ; les PME très exportatrices et les innovantes sont celles qui envisagent le plus d‘investir.
L’insuffisance de la demande est le premier des freins (70 % de citations), sans grand changement depuis 2009 ; autre frein, la faiblesse de la rentabilité pour 53 % des dirigeants, puis l’intensité de la concurrence (47 %), le manque de fonds propres (41 %), l’endettement de l’entreprise (25%) et le coût du crédit (15 %).
Notons que 55% des investissements sont le fait de biens mobiliers (matériels, véhicules…), 37% de biens immobiliers et 8% de biens incorporels (fonds de commerce, brevets, licences, logiciels…).
À la question «Avez-vous rencontré des difficultés auprès des établissements financiers pour financer vos investissements au cours des 6 derniers mois?», 11 % répondent par l’affirmative (23% dans le tourisme, 16% dans les transports, 15% pour les innovantes), contre 9% dans l’industrie.
Les 11 % d’entreprises déclarant avoir rencontré des difficultés d’accès au crédit à l’investissement, l’expliquent par la fragilité financière de l’entreprise (68%), le secteur d’activité considéré comme trop risqué (39%), ou méconnu par les banques (19%).
En revanche, ni la taille salariale de l’entreprise, ni les performances à l’exportation n’ont d’influence significative.
Dans les plans de financement prévisionnels des investissements de 2013, les concours bancaires à moyen terme (2 à 7 ans) représentent en moyenne plus de la moitié (36% pour les crédits bancaires à moyen terme et 17% pour le crédit-bail mobilier) et les concours à long terme (8 ans et plus), 12% (10% pour les prêts bancaires, 2% pour le crédit-bail immobilier) ; 35% sont le fait d’autofinancement (incluant les subventions).