L’activité économique retrouverait globalement, mais sans le dépasser, contrairement à l’emploi – son niveau d’avant-crise d’ici la fin de l’année.


"Après l’épreuve, une reprise rapide mais déjà sous tension" Insee, note de conjoncture, octobre 2021

En moyenne annuelle, la prévision de croissance pour 2021 (de l’ordre de +6 ¼%, après –8% en 2020)

⇒ Le pouvoir d’achat et la consommation des ménages

La bonne tenue de l’emploi contribue à soutenir le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages. En moyenne annuelle, le pouvoir d’achat par unité de consommation progresserait de 1,5% en 2021 (après une stabilité en 2020).

 

La consommation des ménages s’est nettement redressée en mai-juin, avec la levée graduelle des restrictions sanitaires. L’analyse des montants agrégés de transactions par carte bancaire suggère qu’elle s’est relativement bien maintenue pendant l’été (à 2% sous son niveau d’avant-crise), sans néanmoins s’envoler. La consommation retrouverait tout juste, en fin d’année, son niveau de deux ans auparavant.

 

Le taux d’épargne, après avoir vivement augmenté au plus fort de la crise, reculerait nettement. Au quatrième trimestre 2021, il resterait toutefois encore au-dessus de son niveau de 2019.

⇒ Du côté des entreprises,

Le taux de marge s’est établi début 2021 à un niveau particulièrement élevé, sous l’effet combiné des dispositifs de soutien face à la crise, et de la baisse des impôts de production. Il refluerait au second semestre, mais se situerait tout de même fin 2021 un peu au-dessus de son niveau moyen de 2018 (2019 ayant été marquée par la bascule du CICE en baisse de cotisations, entraînant comptablement un « double versement » cette année-là).

 

Tout comme l’emploi, l’investissement des entreprises témoigne de la singularité de la crise, dépassant dès le printemps 2021 son niveau de fin 2019, après avoir moins baissé que ce que laissaient attendre ses déterminants usuels. Au second semestre, l’investissement ralentirait mais se situerait tout de même plus de 3% au-dessus de son niveau d’avant-crise.

 

Les contrastes sectoriels persisteraient en effet au second semestre. L’industrie ne croîtrait que lentement : certaines branches, en particulier l’automobile, resteraient pénalisées par des difficultés aiguës d’approvisionnement. Au sein des services, l’activité suivrait un rythme de progression tendanciel dans les branches ayant déjà dépassé leur niveau d’avant-crise (information-communication, services aux entreprises). Mais elle resterait en deçà de ce niveau dans l’hébergementrestauration, les loisirs ou les transports, certains facteurs pesant de façon plus pérenne sur la demande (reprise inégale du tourisme international et des voyages d’affaires, recours plus fréquent au télétravail, etc.).

 

En conclusion, fin 2021, la consommation retrouverait tout juste son niveau de deux ans auparavant, l’investissement le dépasserait, les exportations resteraient en retrait. En moyenne annuelle, la prévision de croissance pour 2021 (de l’ordre de +6 ¼%, après –8% en 2020)

 

Pour en savoir davantage : Après l’épreuve, une reprise rapide mais déjà sous tensions – Note de conjoncture | Insee