La réussite des pays nordiques en matière économique et sociale.


"Les marchés du travail des pays nordiques ", Trésor-éco N°241, juillet 2019

La réussite tient notamment à une politique inscrite dans la durée, fondée sur un socle de valeurs partagées, consolidé notamment par la recherche permanente d’un consensus entre les syndicats et les États.

⇒ Quelle réussite ?

Depuis la fin des années 1990, la zone nordique (Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède) connait un haut niveau d’intégration (longue tradition de la Hanse), malgré l’existence de 5 monnaies différentes; l’exportation y représente de 35 à 55% du PIB selon les pays. 

 

Cette zone enregistre des performances macroéconomiques remarquables, qui lui permettent d’afficher des taux de croissance régulièrement supérieurs à ceux de l’UE depuis 20 ans, associés à des taux de pauvreté parmi les plus bas de l’OCDE et des niveaux de chômage en dessous de la moyenne UE (6,8% en 2018), pour  l’Islande (2,7%),la Norvège (3,9%), le Danemark (5%), ainsi que la Suède (6,3%), mais à l’exception de la Finlande (7,4%).

Comment sont-ils parvenus à cette réussite ?

Ces succès ont contribué à faire des modèles nordiques une référence internationale. Ils sont fondés sur une forte identité régionale et l’idée que ces pays parviennent à concilier la préservation de la compétitivité des entreprises (priorité aux activités à forte valeur ajoutée, consensus autour de la préservation de la compétitivité) et la protection des individus, assurée par le maintien d’un État-providence généreux. La valorisation du travail y est un principe essentiel au même titre que la préservation de l’équilibre vie professionnelle-vie privée.

 

Le socle commun de valeurs s’agissant du fonctionnement des marchés du travail s’appuie sur le dialogue entre syndicats (taux de syndicalisation élevé, et apporteurs de services) et L’État pour dégager un consensus; le principe d’égalité hommes-femmes, l’accent mis sur l’éducation et la formation tout au long de la vie pour aider les individus à s’adapter aux évolutions, la valorisation sociale du travail favorisant l’acceptabilité des politiques d’activation sont des principes de base acceptés par les différents acteurs.

Les politiques d’activation consistent à inciter à s’insérer sur le marché du travail et non à apporter une compensation des revenus; ainsi,  le versement des indemnités chômage y est soumis à un contrôle rigoureux, mais en contrepartie formation et accompagnement sont très présents; la priorité est donnée à la personne et à sa reconversion et non à l’emploi perdu.

⇒ Mais il y a aussi des difficultés

Toutefois, l’examen détaillé des orientations nationales révèle des différences assez marquées; le rythme et la nature des réformes ne sont pas exactement comparables d’un pays à l’autre.

Par ailleurs, l’importance des prestations sociales a conduit à des restrictions budgétaires, notamment en direction des indemnités chômage.

Enfin de véritables problèmes d’insertion existent pour les moins qualifiés (immigrés, jeunes peu qualifiés).

 

Pour en savoir plus dans un 12 pages fort détaillé : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2019/07/02/tresor-eco-n-241-les-marches-du-travail-des-pays-nordiques