Au fil de mes recherches, j’ai trouvé 2 tableaux de l’Insee à propos des revenus moyens mensuels des non-salariés 2015 sous forme d’entreprise classique, permettant de comparer, par activité, les revenus des femmes et des hommes non-salariés, avec en outre un montant de revenu moyen mais global pour les autoentrepreneurs.
Si ces tableaux sont utiles en termes de tendances, ils demandent de la prudence dans l’interprétation dans la mesure où l’un parle de revenu médian, permettant d’observer les écarts à cette médiane, l’autre traite en termes de revenus moyens, sachant que ce sont par ailleurs des revenus fiscaux, qui peuvent être en décalage avec le revenu effectif dégagé. Ceci étant, en termes d’observation globale, on dispose d’une échelle de revenus par activité, et d’écarts femmes et hommes.
Les revenus des non-salariés décroissent au fil de leur positionnement professionnel : caractère obligatoire de la prestation, spécificité de l’expertise ou du savoir-faire au regard de ce que maîtrise le “client” et utilité du recours.
⇒ Je différencie 4 groupes d’activités au regard des revenus mensuels (hors autoentrepreneurs) :
-Un 1er groupe dont les revenus manifestent de grands décalages par activité, dont les non-salariés :
*ont un niveau d’études supérieures indispensables voire impératives (santé, activités juridiques et comptables, commerce de pharmacie)
*proposent des prestations dont la caractère est obligatoire, et qui par ailleurs sont “protégées” en termes de concurrence,
Le décalage est impressionnant avec des revenus de l’ordre de 7 à 8 000€ vs 1 000 à 4 000€ pour les autres activités. Par ailleurs, peu affichent des revenus nuls.
-Un 2éme groupe peut être observé avec des activités de services en direction des entreprises, meilleur “payeurs” que les particuliers telles les services aux entreprises (conseil de gestion, informatique et communication, ingénierie) et le commerce de gros, dont les revenus se situent autour de 3 000 à 4 000€.
–Un 3éme groupe est celui d’activité nécessaires au quotidien des particuliers (commerce en magasin, métiers de bouche, commerce et réparation auto, construction) et entreprise (services administratifs et de soutien), avec une expertise modeste et des revenus de l’ordre de 2 000 à 3 000€.
-Un 4éme groupe, aux activités nettement soit moins indispensables aux particuliers, soit aux expertises jugées plus modestes encore, soit aussi au paiement fréquent en numéraire; on peut tels les taxis, les cafés-hôtels-restaurants, les activités culturelles et artistiques, l’enseignement, la coiffure) avec des revenus de l’ordre de 1 000 à 2 000€.
En ce qui concerne l’importance des revenus nuls, ceux-ci sont peu fréquents dans les activités à caractère obligatoire (santé, comptabilité, juridique), dans celles exercées via une boutique ou le rachat d’un fonds (reprise le plus souvent avec clientèle tels les métiers de bouche, la coiffure, les taxis), auquel il faut ajouter le secteur de la construction.
⇒ Quid des écarts de revenus entre le femmes et les hommes ?
S’ils sont en moyenne de 22%, un nombre conséquent d’activité manifeste des écarts de 30 à 40%. Les écart les plus importants se trouvent dans la santé (47%) et dans les activités comptables et juridiques (46%) et l’industrie (45%, mais ce dernier secteur regroupe à la fois des activités réellement industrielles notamment exercées par des hommes, alors qu’on y trouve aussi des activités d’artisanat d’art plutôt exercées par des femmes).
Par contre les écarts sont moins importants dans les activités aux plus faibles rémunérations telles le paramédical, les transports, la vente sur les marchés.
⇒ Les revenus médians par grande activité
Les écarts entre quartiles sont importants : dans l’ensemble, les non-salariés du 1er quartile ont un revenu inférieur de 52% à la médiane; en ce qui concerne les 10% qui ont les plus hauts revenus, leurs revenus sont 248% des revenus des médians.
Les écarts sont les plus prononcés dans les activités services aux entreprises, commerce et services aux particuliers.
Mais l’observation des grandes activités ne nous permet pas d’affiner, ce qui aurait été beaucoup plus riche en informations.