Le stock d’épargne des Français (l’ensemble des placements visant à faire fructifier un capital « placé ») est en 2013 de 4 429Md€, soit 3,5 fois leur revenu annuel et 43% de leur patrimoine total.
64% de cette épargne est collectée par les assurance (34%), les banques (24%) et la CDC (5,8%) pour se traduire notamment en placements assurances (vie et autres assurances, 1 457Md€ 51%), livrets réglementés (673Md€ ou 24%), dépôts et livrets non réglementés (632Md€ ou 22%) ; par ailleurs 945Md€ sont voués à l’immobilier locatif et 652Md€ en direction d’OPCVM. Les institutions financières les placent notamment en actions cotées et obligations (2,046Md€ dont 71% pour les obligations) et en crédits pour les entreprises;
360Md€ seulement sont dédiés à l’investissement productif.
« La détention de titres de dette par les ménages génère un flux annuel de financements dans l’économie par deux canaux : la part de l’épargne nouvelle qui chaque année est affectée à l’octroi de prêts ou à l’achat de dette obligataire, et la part du stock de dettes arrivant à échéance chaque année qui, remboursée par les agents économiques débiteurs, est réinvestie.
De l’ordre de 300Md€ d’octroi de nouveaux crédits auraient ainsi été générés en 2013. 50% ont financé les entreprises, 38% l’État et le reste les ménages eux-mêmes. Sur la part destinée aux entreprises, les grands groupes en ont capté les deux tiers, principalement par le biais d’émissions obligataires (8 ans en moyenne) ; les PME en ont capté le quart, sous la forme de crédits et d’obligations ; au sein des 15% d’actions, moins d’un quart finance les secteurs innovants de l’industrie et des NTIC. Ainsi, une part faible de l’épargne des ménages se dirige vers les investissements les plus porteurs de croissance, comme le financement des entreprises jeunes et innovantes.
Sur la part des crédits destinée aux ménages, la grande majorité (80%) correspond à des emprunts immobiliers. En outre, 54 niches fiscales et sociales visent tout à la fois à encourager les Français à se constituer de l’épargne quelle que soit sa destination finale et à orienter l’épargne vers le financement de nombreux acteurs, secteurs d’activité et types d’actifs. La dépense fiscale est évaluée à 11,3Md€ en 2013 pour 220Md€ de revenus et 60Md€ d’impôt.
25% des avantages fiscaux sont fléchés sur les actions cotées concernant un peu plus de 500 entreprises dont la croissance se fait aujourd’hui majoritairement hors du territoire, alors que pour les PME, la dépense fiscale fléchée apparaît limitée, même si les entreprises accompagnées par les FCPI réalisent de meilleures performances.
Deux pistes d’évolution de la fiscalité de l’épargne sont envisageables, la transition énergétique, le financement du capital risque. La transition énergétique se prête idéalement à cet exercice, parce qu’elle touche tous les secteurs de l’économie française et qu’elle va nécessiter une évolution majeure et progressive des investissements sur plusieurs décennies ; il suffit de « verdir » les niches fiscales.