Méthodologie : le modèle macro-économétrique de prévision et de simulation pour la France de la Banque de France décompose la progression de l’emploi salarié marchand selon les contributions de ses déterminants : l’activité (valeur ajoutée marchande), le coût réel du travail , la durée du travail et les anticipations des agents. La progression de l’emploi salarié marchand apparaît cohérente avec celle de ses déterminants : la part inexpliquée de l’évolution de l’emploi est réduite. Les deux facteurs principaux sont le coût réel du travail, à partir de début 2016, puis l’activité, qui prend ensuite nettement le relais à partir de mi‑2017.
Ces créations sont le fruit direct du CICE-PRS, stimulant le développement des entreprises par une baisse du coût du travail, dans un contexte favorable à la croissance.
La dynamique des créations d’emplois s’est modifiée à la fin de l’année 2015. La progression de l’emploi salarié non marchand (emploi public et emplois aidés) observée depuis 2012 a fait place, fin 2015, à une forte hausse de l’emploi salarié marchand, l’emploi salarié non marchand stagnant, voire diminuant.
Sur la période fin 2015‑fin 2019, ce sont ainsi près de 90% des créations d’emplois qui se concentrent dans l’emploi salarié marchand, soit 1,007 million d’emplois, une progression qui n’a été dépassée que deux fois au cours des quarante dernières années (au début des années 1990, puis au début des années 2000).
Ces fortes créations d’emplois salariés marchands coïncident avec la mise en place d’importantes politiques de baisse du coût du travail.
Les allègements de cotisations sociales CICE‑PRS expliqueraient près de 25% des créations d’emplois salariés sur le million d’emploi créés dans le secteur marchand (1,007 million) depuis fin 2015, soit 237 000 emplois (280 000 depuis 2012).
623 000 emplois nouveaux sont le fait du développement des entreprises. Mais la baisse du coût du travail et les anticipations sur le marché ont aussi contribué à la hausse des emplois (de l’ordre de 210 000 emplois), alors que la baisse du temps de travail a pu jouer négativement (poussant les salaires à la hausse et réduisant l’ampleur de la baisse du coût du travail) .
Au total, 770 000 emplois ont ainsi été générés hors apports directs du CICE-PRS (750 000 entre 2012 et 2019). De plus, cette amélioration de la compétitivité‑prix de l’économie, a générè un surcroît de demande et d’activité.
2 remarques :
♦ La montée en charge du CICE‑PRS apparaît ainsi à la fois progressive et finalement assez tardive.
♦ Le financement du CICE et du PRS auraient été intégralement financé (hypothèse pour un effet neutre ex ante sur le déficit public) selon la répartition suivante : aux 2/5e par hausse de fiscalité indirecte (TVA, fiscalité écologique), aux 2/5e par les baisses de prestations sociales et de masse salariale publique et à 1/5e par baisse de dépenses de consommation publique
Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/bdf231-6_politiques-economiques.pdf