Quelques données sur la formation continue


"Formation, emploi, édition 2018", Insee, chapitre formation tout au long de la vie, lu avril 2018

D’après l’enquête sur la formation des adultes (AES) de 2016, en France métropolitaine, 51% des personnes de 18 à 64 ans sorties de formation initiale ont suivi au moins une formation au cours des 12 derniers mois, tous types confondus, mais seulement 2% une formation formelle menant à un diplôme ou à un titre reconnu (jeunes adultes qui reprenant des études après une interruption de plus d’un an). 

 

39% des formés le sont dans le cadre de formations à but professionnel. Parmi les salariés, ils sont 49%, parmi les chômeurs 20%, et parmi les inactifs hors retraités 5%. 

Les 25-54 ans sont ceux qui en ont bénéficié le plus (46 et 48%), vs 22% pour les 55-64 ans et 37% pour les 18-24 ans.

Il en est de même pour les diplômés du supérieur (55 et 60%), nettement moins pour les niveaux CAP-BEP (31%) et encore moins pour les sans diplôme ou de faible niveau (15 et 24%).

 

Les formations le sont avant tout données lors de cours (66%), voire de séminaire, atelier ou conférence (20%) ou en situation de travail (13%, formation par un tuteur, souvent un salarié plus expérimenté, pour transmettre rapidement un savoir pratique et technique,).

Seules 15% des formations non formelles suivies dans un but professionnel par des actifs occupés mènent à une certification autre qu’un diplôme ou un titre.

 

Pour 40% des actifs en emploi, leur durée est de 4 à 12 heures, et pour les 3/4 inférieure à 20 heures; elles est par contre de 61 heures et plus pour 35% des chômeurs (mais aussi pour 40% d’entre eux inférieure à 12 heures).

 

70% des formations des actifs sont à l’origine de l’employeur, 26% de la personne formée.

6% des formations non formelles suivies par des actifs occupés dans un but professionnel sont financées en totalité ou en partie par le stagiaire (22% pour les chômeurs).

 

Les personnes en recherche d’emploi

 

La formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi est financée principalement par 5 acteurs : les régions, Pôle emploi, l’Unédic, l’État et les entreprises, à travers les fonds socialisés gérés par les partenaires sociaux (Opca, Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels – FPSPP).

Le financement couvre les coûts pédagogiques ainsi que, le cas échéant, la rémunération des personnes au cours de leur stage de formation.

 

Avec la mise en œuvre du plan « 500 000 formations supplémentaires », le nombre d’entrées en formation des personnes en recherche d’emploi a augmenté de près de 50% entre 2015 et 2016 pour dépasser un million d’entrées sur l’année, alors que les entrées variaient entre 500 000 et 700 000 par an depuis plus de dix ans. 

Le nombre de formations commandées par l’État a fortement diminué, passant de 46 000 en 2014 (7% des entrées) à 26 300 en 2016 (3% des entrées). Sur la même période, le poids des régions et de Pôle emploi a augmenté, passant de 80% en 2014 à 92% en 2016 (52% pour Pôle emploi et 40% pour les régions). En 2016, Pôle emploi est devenu le principal commanditaire quant au nombre de formations, mais les régions demeurent le premier commanditaire pour ce qui est du volume d’heures de formation (60% des heures commandées en 2016 contre 28% pour Pôle emploi).

Les autres commanditaires (Opca, Agefiph, stagiaires, etc.) restent minoritaires et représentent 6% des entrées.

 

Visant à répondre à des besoins immédiats en main-d’œuvre et à favoriser un accès rapide à l’emploi, les formations commandées par Pôle emploi (2,2 mois en 2016) et les Opca (2,7 mois) sont plus courtes en moyenne que celles commandées par l’État (6 mois) et les régions (5,5 mois).

Les régions orientent davantage leurs efforts de formation vers les jeunes (moins de 26 ans) : en 2016, 43% des stages contre 29% pour l’ensemble des entrées en stage.

 

En 2016, le nombre de personnes en recherche d’emploi ayant accédé à une formation représente 15% de l’effectif déclarant, en forte hausse par rapport aux années précédentes (10% en 2015). Il est de 19% pour les moins de 26 ans, contre 11% pour les personnes de 45 ans ou plus. L’accès à la formation des personnes en recherche d’emploi est un peu plus important pour les personnes peu diplômées, mais les écarts selon le diplôme sont moins marqués que les écarts selon l’âge. Le nombre de personnes en recherche d’emploi en cours de formation représente 8% de l’effectif des personnes principalement au chômage.

 

La validation des acquis de l’expérience

la VAE nécessite d’avoir acquis une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans le domaine visé. La loi du 8 août 2016 a réduit cette ancienneté à 1 an.

Depuis la mise en place du dispositif en 2002, un peu plus de 330 000 personnes ont obtenu un diplôme ou un titre délivré par l’État ou au nom de l’État par la voie de la VAE. Proche de 30 000 par an entre 2007 et 2011,le nombre de lauréats s’est érodé chaque année depuis 2012, passant au-dessous de 25 000 en 2015.

En 2015,60 000 dossiers de candidature ont été jugés recevables; 41400 candidats se sont présentés devant un jury, 59% avec succès (soit 24600 validations totales). Avec 53% des candidats certifiés le ministère de l’Éducation nationale reste, en nombre, le principal certificateur.

 

La VAE concerne principalement des femmes : en 2015, elles représentent 73% des candidats; les diplômes délivrés concernent des métiers très féminisés : auxiliaire de vie sociale, aide-soignant, etc.

71% des candidats ont entre 30 et 49 ans.

74% des candidats qui se sont présentés devant un jury de VAE occupent un emploi ; les autres en recherchent un.

 

Le financement de la formation continue

Les entreprises sont le principal contributeur. Depuis 2015, l’obligation de la contribution à la formation continue est de 1% sur la masse salariale et s’applique à toutes les entreprises d’au moins 11 salariés.

Mais cet effort est inégalement réparti selon la taille et le secteur d’activité. Ainsi, le taux de participation financière est de 1,3% pour les entreprises de 10 à 19 salariés, contre 3,7% pour les entreprises de 2 000 salariés ou plus. Il dépasse 4% dans les secteurs des télécommunications, de l’administration publique ou de la production et distribution d’électricité, mais est inférieur à 2% dans l’hébergement-restauration ou l’agriculture.

 

Le nombre de salariés ayant suivi une formation sur l’année rapporté aux effectifs
salariés totaux et la durée par stagiaire varient également selon la taille des entreprises et leur secteur. Pour l’ensemble des salariés, ce taux d’accès a considérablement augmenté en 40 ans, passant de 17,1% en 1974 à 43,5% en 2014.

En revanche, la durée moyenne par stagiaire a diminué, passant de 62 heures en 1974 à 27,1 heures en 2014. Ces deux facteurs se compensant quasiment, le nombre d’heures de formation par salarié a peu évolué, pour s’établir à 11,8 heures en 2014.

 

Les salariés peuvent accéder à la formation professionnelle continue financée par les entreprises par différentes voies, notamment le plan de formation élaboré par l’entreprise, mais aussi le droit individuel à la formation (DIF), remplacé depuis 2014 par le compte personnel de formation (CPF), ou encore la période de professionnalisation.

En vigueur de 2004 à 2014, le DIF octroie un crédit de 20 heures par an, cumulables jusqu’à 120 heures. En 2014, 4,2% des salariés des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé ont mobilisé leur DIF, pour 21,7 heures par bénéficiaire en moyenne. Le CPF est rattaché à la personne et ne peut être mobilisé qu’à l’initiative de son titulaire. Les heures cumulées au titre du DIF et non encore consommées fin 2014 ont été transférées sur le CPF et sont valables jusque fin 2020.

En 2014,la période de professionnalisation est mobilisée par 17,5% des entreprises et concerne 1,9% des salariés. Le nombre d’heures par bénéficiaire est de 80,4 heures sur l’année.