Méthodologie : échantillon de 1512 chefs d’entreprises, directeurs, gérants ou membres de CODIR/COMEX de TPE, PME et ETI (de 1 à 4 999 salariés), interrogé par téléphone sur système CATI entre le 11 avril et le 5 mai.
Plus précisément en termes de taille, 3 tailles importent : les TPE ou les 1-9 salariés (53% de l’échantillon et 85% redressé), les PME ou les 10-249 salariés (41% et 14,6) et les ETI 250 salariés et plus (6% et 0,4%). Je ne prendrais pas en compte les ETI vu leur faible poids.
En termes d’activités, le commerce compte pour 32%, le BTP/industrie pour 21%, les services aux entreprises pour 21% ; ce sont ces 3 secteurs que je commenterais dans la suite de l’article.
Le sondage permet d’observer les réponses selon les régions. Je n’ai pu en tirer de conclusions générales (du type nord-sud, régions urbaines-rurales, régions vieilles industries-régions touristiques et tournées vers les services) ; je renvoie le lecteur vers le corps de l’étude pour les régions qu’il souhaite observer.
65% des répondants sont des hommes ; les âges des interviewés : 45% ont moins de 50 ans, 47% de 50 à 64 ans et 8% au-delà. 67% ont plus de 10 ans d’expérience dans leur fonction et 13% moins de 5 ans.
Les données de benchmark Grand Public ont été obtenues auprès d’un échantillon représentatif de 1054 Français de 18 ans et plus interrogé en ligne entre les 11 et 15 mai 2023.
Les dirigeants de TPE sont plus affectés dans leur santé que ceux de PME ; par contre, ils sont moins impliqués pour se maintenir en bonne santé.
⇒ 2 constats préalables
♦ 58% des dirigeants sont confiants dans leur avenir : 65% les moins de 50 ans vs 52 les plus de 50 ans, 65% les PME vs 56 les TPE, et par ailleurs 68% les services aux entreprises vs 50-59% les autres secteurs. Noter que ceux du secteur agricole sont les plus inquiets (50%), proches de ceux du commerce (45%).
Ceci étant, aujourd’hui :
-18% sont découragés, 25% les 50 ans et plus, 28% ceux de l’agriculture, 20% les TPE (vs 10 les PME),
-Alors que 21% sont motivés, prêts à relever de nouveaux défis, 29% les PME vs 19 les TPE,
-26% sont attentistes, 33% relativement confiants mais prudents sur leurs choix stratégiques ; à ce niveau peu de différences entre les PME et les TPE.
♦ Au cours des derniers mois, 35% des dirigeants ont envisagé de faire une pause :
-Pour se reposer (54% les femmes vs 42 les hommes, 58% les services aux entreprises vs 41-45% les 2 autres groupes d’activité) ; se reposer, c’est à dire d’abord se détendre (18%), ne rien faire (14%), puis plus modestement prendre soin de sa famille (8%), et prendre soin de soi (7%) ;
-Pour des loisirs (25% sans différence femmes-hommes, mais seulement 15% les dirigeants de l’industrie et BTP) ; loisirs signifient soit voyages/vacances (11%), activités en plein air (5%), du sport (5%) et d’autres loisirs (5%),
-Pour changer d’activité (20% en moyenne, un seule écart conséquent, les services aux entreprises avec 12%) : il s’agit de changer d’activité au sein de l’entreprise (11%) ou d’envisager une activité salariée (5%), voire un autre type d’activité (associative, formation, projet personnel) pour 2%.
Noter que 19% (13% les femmes) n’ont pas su expliquer ce qu’il voulait faire de leur pause.
♦ 83% estiment être en bonne santé (82% l’ensemble des Français) dont 41% en très bonne santé ; les dirigeants de PME sont en meilleure santé que les TPE (88% vs 82), tout comme ceux des services aux entreprises (86% vs 72 ceux de l’industrie/BTP).
Seuls 19% des agriculteurs et 33% des dirigeants du BTP/industrie disent être en très bonne santé, vs 43-53% ceux dans les autres activités alors que la différence y est faible entre les TPE et les PME (42 vs 45%).
⇒ Les maux qui les affectent et ceux qui sont redoutés
♦ Quels maux principaux les affectent ?
-Le mal de dos (46% mais 41 les PME et bien sur 50% ceux de l’industrie/BTP),
-39% ont des douleurs articulaires (49% ceux de l’industrie/BTP, 42% les plus de 50 ans et seulement 30% les dirigeants de PME),
-38% ont des troubles du sommeil (42% les dirigeants de l’industrie/BTP),
-Noter que 36% des dirigeants de PME n’affichent aucun trouble physique vs 29% ceux en TPE et 26% ceux de l’industrie/BTP.
De fait les plus de 50 ans (73% ont connu au moins un trouble vs 66 les moins de 50 ans) et les dirigeants de TPE sont plus affectés par ces troubles ; noter que les Français sont 84% à exprimer au moins un trouble.
♦ Un zoom sur le stress et ses conséquences
77% disent avoir une bonne forme psychologique dont très bonne 30 (vs 17 l’ensemble des Français) et 23% une forme mauvaise ou passable (13% seulement pour ceux des services qu’ils soient aux entreprises ou aux particuliers).
Interrogés (tous) sur les conséquences du stress : 57% disent qu’il affecte leur patience, 54% leur sérénité, et 34% leur capacité à décider. Noter que seuls ceux de l’activité industrie/BTP tranchent avec des taux plus élevés manifestant un rapport au stress plus difficile (respectivement 62, 58 et 40%).
Les moins de 50 ans sont aussi plus affectés par le stress.
♦ Quels problèmes touchant la santé sont redoutés ?
-35% craignent les maladies chroniques et la dégradation physique (29 les PME vs 36% les TPE et 39% ceux de l’industrie et du BTP).
-23% sont inquiets d’un burn out ou d’une dépression (27% ceux de l’industrie/BTP vs 18 ceux des services aux entreprises).
-En ce qui concerne l’hygiène de vie, 19% craignent une mauvais alimentation et 12% le recours à des addictions (alcool, drogues…).
⇒ Comment font-ils face aux risques pour leur santé ?
♦ L’accès au monde médical
-59% vont chez un médecin uniquement quand ils rencontrent un problème de santé (65% ceux de l’industrie et BTP),
-29% font des check-ups réguliers préventifs (santé général, dents, vision…) vs 36% les 50 ans et plus et 42% l’ensemble des Français, mais 24% seulement ceux de l’industrie/BTP.
Noter que 11% ne vont jamais chez le médecin.
♦ Pourquoi 31% ont renoncé à consulter au cours des 12 derniers mois (dont 17% plusieurs fois) ?
La priorité donnée à l’activité est la raison essentielle : 74% disent par manque de temps, 70% parce que l’activité est jugée prioritaire (70%, moins les PME 64, mais 75% les services aux entreprises) ; d’ailleurs la santé n’est pas jugée prioritaire pour 37% (38 les TPE vs 30 les PME). Et puis 45% pratiquent l’automédication .
Noter que 28% des PME vs 20 pour les TPE, ne consultent pas pour monter l’exemple à leurs collaborateurs.
♦ La façon dont ils prennent soin de leur santé dans leur vie quotidienne
-L’attention à l’hygiène de vie (activité physique, alimentation, sommeil…) est largement citée (82%, un peu moins par ceux de l’industrie/BTP 78), et bien plus par les femmes (88% vs 79 les hommes),
-La prise de recul, le lâcher prise est au même niveau que l’item précédent (78%, un constat unanime), et là encore les femmes (85% vs 74 les hommes),
-Le fait de discuter régulièrement de ses difficultés avec leur entourage proche, leurs famille, et amis…(66%, 70 les PME vs 65 les TPE) ; les femmes (72% vs 62 les hommes) et les moins de 50 ans (71% vs 62 les plus de 50 ans) en sont davantage adeptes.
-Loin derrière viennent le recours à un professionnel de santé (32%, mais 36 les plus de 50 ans vs 27 les moins de 50 ans) ou à une médecine alternative de type taïchi, yoga, méditation, sophrologie (22%), davantage le fait des femmes (34% vs 14) et des moins de 50 ans (24% vs 19),
-Ou encore le recours à l’alcool et aux drogues (7%).
Les femmes, les moins de 50 ans, voire les dirigeants de PME sont plus attentifs et plus impliqués dans leur santé.
⇒ La conciliation de leur vie professionnelle et de leur vie personnelle
♦ 37% disent avoir difficulté pour y faire face, dont 15% beaucoup.
Pour ne pas nuire à leur activité professionnelle, ils ont renoncé à suivre leur état de santé (23% les TPE vs 18 les PME), à investir dans l’activité de leur conjoint (16%) ou dans l’appui à un dépendant proche (13%) ; si 6% des hommes ont renoncé à un nouvel enfant, ce sont 12% des femmes.
♦ 26% auraient souhaité être accompagnés à ces moments-là pour mieux gérer leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle, notamment les dirigeants de PME (31% vs 26 les TPE).
Comme modalité d’accompagnement, 21% citent un coach de vie, 14% l’assurance maladie ou encore sa mutuelle (7%), 12% son organisation professionnelle, et 7% la médecine du travail.
20% ne savent pas répondre à cette question et 19% citent quelqu’un d’autre (non mentionné dans le sondage).
Pour en savoir davantage : https://fondation-entrepreneurs.mma/FCKeditor/UserFiles/File/2023-06-Resultats-Etude-dirigeants.pdf