Sans grand changement depuis 20 ans, 30% des français disent avoir envie de créer, reprendre une entreprise ou se mettre à leur compte


« Les français et l’esprit d’entreprise », APCE/CER France, janvier 2013

Sondage de l’institut Think de décembre 2012 « Les français et l’esprit d’entreprise », à l’occasion du 20éme salon des entrepreneurs de Paris. Sondage en ligne, auprès de 1000 français de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

 

Les données de ce type de sondage sont davantage indicatrices de tendances que de données certaines, d’une part du fait de la population choisie (tout type de personnes de plus de 18 ans, retraités et fonctionnaires compris), du fait d’une enquête en ligne privilégiant les internautes, du fait du petit nombre de personnes interrogées, du fait du type même de question (auriez-vous envie de…).

11% ont répondu certainement, 19% probablement (sous-total oui, 30%) et 60% non (dont 40% certainement pas).

 

Ce chiffre de 30% a varié de 20 à 31% entre 2000 et 2012 (sondages IFOP et Opinion Way) ; il est en tendance plutôt en hausse (entre 25 et 31% dans la période 2008-2013, contre 20 à 27% pour la période 2003-2007) ; un chiffre qui ne suit en rien la courbe ascendante des créations (auto-entrepreneurs compris).

 

Les jeunes (les moins de 35 ans) manifestent au travers de l’ensemble des sondages conduits, un intérêt nettement plus marqué que leurs aînés (autour de 50% d’opinion favorable contre 32% pour les 35-49 ans, âge le plus fréquent en création d’entreprise, les 50-64 ans avec 24% et les 65 ans et plus avec 9%). Il en est de même des habitants de l’agglomération parisienne (36% contre 28% en province), mais aussi des plus diplômés (40% des diplômés de grandes écoles, environ 1/3 des autres diplômés de l’enseignement supérieur contre 21% pour ceux qui ont un niveau inférieur au bac).

 

Ces résultats sont à nuancer avec l’intention de créer dans les deux ans : ils sont alors 11% (entre 5 et 11% dans la période 2000-2013), soit en 2013, 5,6 millions de personnes concernées. Ce chiffre se réduit à 2,5 millions (un peu moins de 5 ans en nombre de créations auto-entrepreneurs compris), si l’on intègre le fait d’avoir préparé le projet de création.

 

Sans surprise, les motivations à la création (pour ceux qui ont envie de créer) sont celles que l’on retrouvent dans toute les enquêtes : être indépendant (45%), s’épanouir (39%), gagner plus d’argent (32%) ; changer d’horizon (22%), se lancer un défi (20%), mettre en œuvre une idée nouvelle de produit ou de service (15%), ne pas être salarié (10%) correspondent à un deuxième groupe de raison ; peu expriment le fait d’être sans emploi (6%), alors que les chômeurs sont autour du 1/3 de l’ensemble des créateurs.

 

55% disent envisager une clientèle de particuliers, 11% une clientèle d’entreprise et 23% les deux types de clientèle. La moitié dit vouloir exercer dans ce qu’ils savent faire (notamment leur principal métier).

 

Pour ces réponses (hors le fait du chômage), les taux sont proches des enquêtes « profil des créateurs » connus par les enquêtes Sine de l’INSEE. Par contre ils différent en ce qui concerne les intentions d’embauche (70% souhaitent devenir employeur alors que les créateurs hors auto-entrepreneurs ne sont qu’environ 1/3 à être employeurs à 5 ans), les montants financiers nécessaires au démarrage et la nature juridique (28% envisagent d’être auto-entrepreneur, alors que les créateurs 2012 sont 56% à l’être) ; mais 11% seulement envisagent de développer fortement l’entreprise créée. Irréalisme de leur part, étude plus que partielle de leur projet, méconnaissance de ce qui les attend, rêve ?

 

Quid au regard de l’accompagnement pour préparer leur projet ? Là encore les réponses sont proches des enquêtes créateurs au démarrage, privilégiant formalités de création, montage du projet et financement (dont les aides).

Par contre, plus que les créateurs au démarrage, ils s’adresseraient en priorité aux réseaux d’aide à la création et moins à leur proches. Est-ce à dire que ceux qui créent par la suite sont davantage ceux qui ont des proches au fait de la création d’entreprise (dirigeant de petite entreprise par exemple) ?

 

S’ils ont plutôt satisfaits de trouver sur internet des informations sur les aides, les questions relatives à l’emploi ou aux problèmes réglementaires (57 et 56%), ils le sont moins sur la façon de conduire leur projet, sur l’approche commerciale, sur la possibilité de réaliser gratuitement leur business plan et sur la possibilité de poser des questions.

 

Quant à ceux qui n’envisagent pas de créer, c’est notamment que :

leur situation actuelle leur convient (40%), cela ne les intéresse pas (18%), ou ils ne s’en sentent pas capables (11%)

– Le risque financier est trop grand (27%), le contexte de crise peu favorable (20%), ne garantit pas de gagner assez d’argent (13%)

-Cela demande trop d’argent (17%), c’est trop compliqué (14%), trop de travail (8%)