Méthodologie : Sur la base du fichier consulaire francilien mis à jour en cours du premier semestre 2016, le Crocis (l’Observatoire économique régional de la CCI Paris Ile-de-France) a procédé en mai 2016 à une estimation fine du nombre d’entreprises dont le dirigeant est âgé de 55 ans ou plus Les activités non commerciales telles les associations ont été exclues du dénombrement.
En complément, la CCIP Ile-de-France a réalisé une enquête par téléphone en septembre 2015, via l’institut Médiamétrie; 4 600 dirigeants de plus de 55 ans ont été interrogés au niveau national, permettant une comparaison avec l’Ile-de-France sur les éventuels projets de transmission.
32% des entreprises d’Ile-de-France (271 200) sont dirigées par un chef d’entreprise âgé de 55 ans ou plus; toutefois, toutes ces entreprises ne seront pas sur la marché de la reprise (cessation sans recherche de repreneur, reprise familiale ou par un salarié…). Pour les moyennes et grandes entreprises (3 880 entreprises de 50 salariés ou plus), souvent convoitées par de nombreux candidats à la reprise, la problématique est différente, leur transmission étant généralement résolue avant, ou plus rarement au moment de la cessation d’activité du dirigeant, soit par une succession en interne, soit par l’arrivée d’un chef d’entreprise extérieur, qui bien souvent possède une expérience en tant que dirigeant.
67% n’ont pas de salarié (soit 184 000), 27% de 1 à 9, 5% entre 10 et 49 salariés et 1% plus de 50 salariés. Sur les 580 000 salariés employés dans ces entreprises, 41% sont le fait d’entreprises de 1 à 9 salariés et 59% les 10 à 49 salariés.
Les services regroupent 328 000 salariés (dont 56% dans les 10-49 salariés), le commerce 139 000 salariés (dont 55%), la construction 59 000 (dont 53%) et l’industrie 54 000 (dont 70%).
Les 87 000 entreprises de moins de 50 salariés ayant à leur tête un dirigeant âgé d’au moins 55 ans emploient 580 000 personnes; chaque année 58 000 emplois sont potentiellement menacés de disparaître si ces entreprises n’étaient pas reprises. La majorité de ces salariés officient dans des entreprises de services avec 328 000 soit 57% des emplois concernés ,139 000 salariés concernés se trouvent dans les commerces (24%), 59 000 dans les entreprises du secteur de la construction (10%), et enfin 54 000 au sein d’entreprises industrielles (9%).
Il est communément admis qu’environ 60% des transmissions d’entreprises se font sur un « marché caché » (transmissions familiales, transmissions en interne, rencontres via un réseau ou un contact commun) et 40% sur un «marché ouvert ». C’est au sein du marché caché que se réalisent les plus « belles » transactions. Sur le « marché ouvert”, l’information de la cessibilité est publique (bourses d’opportunités notamment).
S’il existe globalement plus de repreneurs que de cédants, la plupart des repreneurs cherchent un même profil d’entreprises (une entreprise de services en bonne santé, avec un chiffre d’affaires important et dont l’activité constitue une niche); la réalité de l’offre d’entreprises à reprendre est différente (structures beaucoup plus modestes, exerçant dans des secteurs d’activité différents de ceux souhaités par les repreneurs), les cédants n’arrivant pas à vendre leur entreprise à la valeur souhaitée.
Le commerce constitue une problématique à part : plus de commerces à céder que de repreneurs potentiels, et recherche avant tout de l’emplacement plus que de a reprise de l’activité.
La répartition des entreprises potentiellement à transmettre dans les 10 prochaines années est proche de celle de l’ensemble des entreprises : une majorité d’entreprises de services (65%), 21% de commerces, 9% d’entreprises du secteur de la construction et 5% d’entreprises industrielles. Dans les services, les entreprises potentiellement à reprendre sont 173 130 (dont 29% d’employeurs), dans le commerce 56 920 (dont 39% d’employeurs), dans la construction 22 700 (dont 38% d’employeurs) et dans l’industrie 13 910 (dont 41% d’employeurs).
Noter que plus le nombre de salariés est élevé, plus la part de dirigeants de 55 ans ou plus est forte: ils sont 39% en moyenne dans les entreprises de 10-49 salariés (exception de la construction avec 25%), 35% dans les 1-9 salariés (exception encore de la construction avec 23%) et 30% dans les sans salarié (exception encore de la construction avec 19%).
Les résultats de l’enquête nationale de la CCIP Ile-de-France, ne manifestent guère de différences entre l’Ile-de-France et la province : 59% se déclarant concernés par la transmission ou cession de leur entreprise n’ont entamé aucune démarche. Parmi ceux ayant anticipé leur futur départ, les démarches entamées sont l’estimation de la valeur de ’entreprise (31%), la recherche d’un repreneur (21%), la demande de conseils juridiques et fiscaux (21%).
93% des dirigeants déclarent avoir un interlocuteur pour préparer la transmission/cession de leur entreprise, dont 52% un expert-comptable ou un commissaire aux comptes, 24% un avocat ou un notaire.
Les freins sont la conjoncture (39%), la difficulté à trouver un repreneur 38%), la fiscalité et les droits de transmission (34%), le financement pour le repreneur (24%).