Méthodologie : l’enquête mensuelle de conjoncture a été menée du 28 avril au 6 mai auprès d’un échantillon de 8 500 entreprises ou établissements.
Dans l’industrie, la baisse de la production est à nouveau forte dans la plupart des sous-secteurs, mais de moindre ampleur qu’en mars si l’on tient compte du fait que l’ensemble du mois a été sous confinement. Il reste très important dans l’industrie automobile, la plasturgie, les fabrications d’équipement, la métallurgie.
Le nombre de jours de fermeture exceptionnelle est de 5 jours en moyenne, comme en mars, soit un taux d’ouverture des sites de production voisin de 75% (contre environ 50% fin mars).
Pour l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production est passé de 77% en février à 56% en mars, et 46% en avril.
Les services marchands enregistrent une baisse d’activité très marquée, avec néanmoins une nette dichotomie entre les services tournés vers les entreprises (à l’exception de l’intérim) et ceux tournés vers les ménages.
Le nombre de jours de fermeture exceptionnelle en avril est de 9 jours en moyenne, après 6 jours en mars, avec des écarts très importants, de 1 jour dans l’informatique à 24 jours dans l’hébergement restauration.
Les services ayant le mieux résisté sont ceux qui ont pu mettre en place le télé travail de façon massive (39% des chefs d’entreprise interrogés déclarent avoir eu recours au télé travail, contre 16% dans l’industrie et 14% dans le bâtiment). Trois secteurs des services utilisent le télé travail à plus de 7% : l’édition, l’informatique et les activités juridiques et comptables.
L’activité du bâtiment se dégrade à nouveau au mois d’avril mais avec une ampleur moins marquée qu’en mars.
En matière de trésorerie, la situation se détériore encore dans les services et reste dégradée dans l’industrie. Sur le segment de l’enquête (un échantillon essentiellement composé de PME et d’ETI), près de la moitié des entreprises interrogées déclarent avoir demandé un PGE (60% pour les HCR) et 10 % des entreprises envisagent une demande au cours des prochaines semaines.
Pour le mois de mai et l’après confinement, les entreprises anticipent un début de reprise de l’activité, plus marquée dans l’industrie et le bâtiment, à l’exception de l’hébergement et de la restauration.
Lors de la publication du 8 avril, la perte d’activité sur une semaine-type de confinement en mars était estimée à environ − 32% dans l’ensemble de l’économie; cette estimation était du même ordre de grandeur que celles précédemment établies par l’INSEE et l’OFCE. Cette perte est estimée pour le mois d’avril à environ – 27%. L’amélioration est concentrée dans les secteurs de l’industrie manufacturière hors agro-alimentaire, cokéfaction raffinage (– 37%, après – 48%), du commerce/HCR/transports (-47%) et des autres services marchands (– 28%) et seulement -3% dans les services financiers et les activités immobilières; la perte d’activité dans la construction resterait néanmoins très importante, de l’ordre de – 75%.
Si l’on regroupe les secteurs les plus exposés aux mesures de confinement, soit l’industrie manufacturière hors agro-alimentaire, la construction, et les services marchands non financiers et non immobiliers (qui représentent ensemble 55% du PIB), la perte d’activité représente environ 40% du niveau normal.
Pour en savoir davantage : https://www.banque-france.fr/sites/default/files/media/2020/05/12/point_conjoncture-20200512.pdf