Rien de bien nouveau dans la conjoncture pour les TPE, mais une réelle attente en direction du nouveau gouvernement..


"Baromètre des TPE, Vague 77 ", Fiducial, Ifop, octobre 2024

Méthodologie : échantillon de 1 006 dirigeants de TPE (0 à 19 salariés), interrogé entre le 16 septembre et le 7 octobre 2024. L’échantillon a été raisonné puis ramené à son poids réel lors du traitement sur les critères suivants : secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation.

Les entreprises réalisant moins de 50 000€ de chiffres d’affaires à l’année n’ont pas été interrogées (pourquoi cette limite alors que les chiffres d’affaires à ne pas dépasser pour rester dans le régime de la micoentreprise est de 188 700€ pour les activités de vente de marchandises, et de 77 700€ pour les prestations de services).

 

Etonnant le recours à l’embauche en nette hausse, le fait d’un rattrapage ?

⇒ La conjoncture.

♦ 52% (dont très 7% ) sont optimistes vis-à-vis de leur propre activité, mais 22% en ce qui concerne le climat général des affaires en France ; 17% sont très pessimistes pour leur propre activité.

Noter que les 3-5 salariés sont les plus pessimistes en ce qui concerne leur activité (54%) et 52% les sans salarié ; il en est de même pour l’activité commerce (61%), vs 32 pour la santé/éducation, 39 le BTP et 40 les HCR.

 

♦ 19% ont embauché du personnel depuis le 1er juillet 2024,ou envisagent de le faire d’ici le 30 septembre 2024, nettement plus que dans les mois précédents de 2024, voire plus qu’au cours de 2023, mais après 10 et 13% en avril et juin 2024. Un signe de reprise ou un rattrapage ? 

Rien d’étonnant à ce que les plus petites tailles soient les moins enclines à l’embauche (5% les sans salarié, 17 les 1-2 salariés vs 45 et 58 les 6 salariés et plus), alors qu’une grand nombre de ces embauches se fera en CDD à court terme.

Rien d’étonnant non plus à ce que les HCR soient de loin les plus propices à l’embauche (36%).

 

15% ont supprimé des postes pour cette même période : surprise, la caractéristique taille joue peu (entre 15 et 20%, notamment 14-15% pour les moins de 3 salariés et 16-20 pour les 3 salariés et plus). La suppression est plus marquante pour les HCR et les services aux personnes (20%) et  moins dans l’industrie (9), le BTP (11) et la santé/éducation (5).

 

♦ 18% rencontrent actuellement des difficultés financières plutôt importantes. Les 11-19 salariés en rencontrent le moins (11%) comme les sans salariés (15) et les services aux personnes le moins (10) vs 17 à 24 pour les autres activités. 

 

De ce fait, 22% envisageraient de cesser leur activité (8% dans les 3 mois et 14 dans les 6 mois).

⇒ L’actualité politique.

♦ Fait plutôt inhabituel, ils sont plutôt satisfaits de la nomination de Michel Barnier (57%), loin devant les autres éventuels candidats évoqués ; une tendance assez proche quelque soit la taille ou l’activité.

62% n’étaient pas inquiet par la situation politique en France, impliqués dans d’autres préoccupations au quotidien ; seuls 38% se disent soulagés d’avoir enfin un chef de gouvernement après 50 jours sans perspective politique.

 

Pourquoi cette satisfaction ?  75% l’estiment ouvert au dialogue, 73 compétent et 68 avec de l’autorité ; moins importants : le fait d’être proche des préoccupations des entreprises (61%), proche des préoccupations des Français (57), capable de réformer le pays (54) et capable de rassembler les Français (54).

Et 51% sont inquiets d’une potentielle motion de censure à l’encontre du gouvernement.

 

Les sujets sur lesquels doivent œuvrer en priorité le Premier ministre et son gouvernement.

– A propos des personnes au plus proche de leur situation : le pouvoir d’achat des ménages (35% toutes citations) et la sécurité des personnes et des biens (24),

– En ce qui concerne la dynamique économique : la dette de la France (25%), l’emploi et le développement économique (23), la compétitivité des entreprises (20)

– Et les autres grands problèmes : la santé (21%), l’éducation (17), l’immigration (14), l’environnement, le climat (10), l’action sociale et la solidarité (8).

 

♦ Quelles propositions fiscales prioritaires ?

– En direction des entreprises : réduction des cotisations patronales sur les salaires (32% toutes citations), augmentation des aides aux TPE et PME (21), renforcement de la lutte contre l’absentéisme (19), réduction des taxes professionnelles (17), hausse de l’impôt société pour augmente les recettes fiscales (7), soutien au crédit d’impôt pour l’innovation et la recherche,

– Plus globalement : réduction de l’impôt sur le revenu pour augmenter le pouvoir d’achat des ménages (21%) et réduction de la TVA sur les biens de première nécessité (21).

 

♦ Les principales craintes pour les mois qui viennent.

– En 1er lieu, le ralentissement de l’activité de leur entreprise (44% toutes citations dont en 1ere citation 27), 

L’emploi et le marché du travail : des tensions sociales (33% dont 19), une hausse du coût du travail (17 vs 6), des difficultés à recruter (16 vs 7), 

– La viabilité et le développement des entreprises : l’augmentation des prix (33% vs 17), le ralentissement des investissements (18 vs 7), la réduction des aides aux entreprises (14 vs 6), l’allongement des délais de paiement clients (13 vs 6), des difficultés d’approvisionnement (7 vs 3).

 

Pour en savoir davantage : https://www.ifop.com/publication/le-barometre-de-conjoncture-des-tpe-vague-77/