Fin avril 56% des salariés sont au travail; 40% des répondants estiment que le retour à la normale pourrait se faire en 3 mois.


Tableaux Insee/ enquête ACEMO, mai 2020

Source : enquête Dares/Acemo interrogeant 38 000 établissements de 10 salariés et plus, couvrant ainsi 15 millions de salariés sur les 25 millions.

 

Une forte minorité pense pouvoir poursuivre le télétravail plusieurs mois encore.

 

L’activité s’est arrêtée en avril pour 12,2% des établissements et a ralenti d’au moins 50% pour 32,4%, soit une très forte baisse d’activité pour 45%, alors que pour 35% la baisse a été inférieure à 50% et même pour 16% sans changement dont une hausse (4,6%).

 

L’arrêt est plus fréquent chez les moins de 50 salariés (26% chez les 10-19 salariés et 19% chez les 20-49 salariés), alors que pour les autres tailles, il est de 7 à 13%.

L’activité ralentie à moins de 50% est moins habituelle chez les 10-99 salariés (24 à 28%) vs plus habituelle chez les 100 à 499 salariés (33-36%) et chez les 500 salariés et plus (43%).

En termes d’activité, l’arrêt total est plus fréquent au sein des activités HCR (71%) et services aux particuliers (38%), alors que la santé/éducation, les activités financières et la fabrication alimentaire ont connu la stabilité voire une hausse (respectivement 26 et 32%).

82,5% des établissements ont conservé leur effectif en avril, davantage les 10-19 salariés (89%) vs les 50 salariés et plus (80-82%). 13% ont connu une diminution et 4% embauché; seulement 10% ont connu un licenciement de CDI ou une rupture conventionnelle; 30% n’ont pas précisé leur situation.

La situation selon les activités est la suivante :

Par ailleurs 40% n’ont recours à aucun prestataire extérieur, 39% l’ont réduit, 16,5% l’ont maintenu et 5% ont augmenté leur demande.

Noter que la diminution du recours à ces prestataires extérieurs est proche quelle que soit la taille de l’établissement (entre 60 et 65%, 71 pour les 10-19 salariés), alors que le recours à ces prestataires en temps habituel est fortement dépendant du fait de la taille (de 75% de  non recours pour les 10-19 salariés à 20 pour les 500 salariés et plus).

Le recours habituel est aussi fort différent selon le type d’activité exercée (sachant que les tranches de taille y varient aussi); il est aussi amoindri bien moins pour les activités de services très utilisatrices des TIC que pour les activités les plus touchées par l’obligation d’arrêt dû au covid (construction, HCR, services aux particuliers).

En définitive, fin avril, 56,5% des salariés sont au travail (dont sur site 31,6% et en télétravail 24,9%), 21% sont au chômage partiel, 11% en arrêt maladie (garde d’enfant surtout) et 11% en congés.

Les difficultés rencontrées sont d’abord liées aux questions sanitaires à mettre en œuvre au sein de l’établissement (57%) et à l’interdiction d’exercice (24%); elles le sont ensuite du fait des problèmes financiers (34%) et des débouchés (29%), sans qu’elles soient négligeables dans le domaine approvisionnement (22%) ou par manque de personnel (21%).

Les causes du chômage partiel mis en place par 63% des établissements sont d’abord la réduction des débouchés/commandes (44%), et de façon proche l’obligation de fermeture (36%), peu l’impossibilité d’assurer la sécurité sanitaire des salariés. Les causes sont du même ordre quelque soit la taille de l’entreprise.

 

31% disent avoir adapté leur logistique commerciale; en fait 59%, si l’on élimine ceux pour qui la question ne se posait pas; un % proche quelle que soit la taille de l’entreprise. Cette adaptation est diverse selon les activités.

L’adaptation s’est traduite par un développement des ventes en ligne (moins fréquent chez les 10-19 salariés 21% vs 29-33% pour les autres tailles), un nouveau systéme de livraison (plus présent chez les 10-19 salariés 25% vs 11 à 19), et moins souvent par un développement de la vente directe (mais plus fréquent pour les moins de 50 salariés).

 

12% pensent ne plus pouvoir fonctionner en télétravail dans les jours à venir; 25% pensent pouvoir tenir quelques semaines, 20% un à deux mois; 17,6% estiment pouvoir tenir plus longtemps. mais 25% ne savent pas répondre à cette question.

Sans surprise, les établissements de grande taille estiment pouvoir tenir encore au moins 3 mois (20% les 500 salariés et plus vs 11% les 10-19 salariés).

 

Le retour à la normale est jugé possible dans le délais d’un mois pour 19% (10% c’est déjà le fait ou ce serait immédiat) ; pour 21,6% il faudra 2 à 3 mois, pour 17,3% davantage; 15,3% estiment qu’il leur faudra attendre la fin de l’année; 27% ne savent pas se prononcer. Si nous excluons ceux qui ne savent pas se prononcer, 26% estiment que l’activité reviendra à la normale sous un mois, 30% sous 2 à 3 mois, 45% entre 3 moins et la fin de l’année (aucun item post fin d’année n’est proposé ?)

 

S’il n’y a pas de grandes différences selon la taille, celles ci sont plus sensibles selon le secteur d’activité. La construction, la santé/éducation, les activités immobilières, les services aux entreprises et les transports imaginent une reprise à la normale dans les 3 mois entre 44 et 59% vs les HCR (9%), le commerce (36%), les services aux particuliers (33%).

Les principales difficultés envisagées pour la reprise sont :

– d’une part les conséquences organisationnelles suite au covid telles l’indisponibilité de certains salariés pour garde d’enfants (44,7%), la difficulté à organiser les gestes barrières (41,9%), la difficulté d’approvisionnement pour accompagner ces gestes barrières (32,9%), la réticence ou le refus de collaborateurs (16,8%),

– d’autre part le manque de débouchés (34,2) et la difficulté d’approvisionnement en matériaux pour l’activité (15,3%).

Mais les réponses sont fortement connotées par les items proposés en réponse.