Méthodologie : Le dispositif Defis interroge les salariés sur les intitulés des formations à visée professionnelle qu’ils ont suivies, dans le cadre d’un emploi ou du chômage. La première vague « salariés » de l’enquête Defis permet de caractériser près de 6 millions de formations suivies entre janvier 2014 et juin 2015 par l’ensemble des salariés présents en entreprise en décembre 2013, qu’ils soient restés les 18 mois suivants dans leur entreprise initiale, qu’ils aient changé d’entreprise ou qu’ils aient basculé dans une situation de recherche d’emploi. La codification et le classement de ces intitulés ont abouti à distinguer 35 familles de formation, regroupées en 4 domaines.
4 grands domaines ont été identifiés : les formations spécifiques aux métiers, celles à caractère transversal, les habilitations nécessaires à l’exercice d’un métier, les formations liées à l’obligation de maintien de l’hygiène et de la sécurité.
⇒ Pour les cadres, des formations en lien avec l’évolution de leur métier ou de leur carrière.
Les formations aux métiers de la banque, au management ou encore à l’intégration des normes qualité sont suivies essentiellement par les cadres. Elles visent à s’adapter aux évolutions réglementaires, juridiques ou normatives de leur métier, et servent également les évolutions hiérarchiques.
Si ces formations sont réalisées à 93% dans le cadre du travail et déclarées à 92% utiles par les salariés pour exercer le même métier, elles sont plus fréquemment jugées utiles pour une évolution hiérarchique (52% contre 39% pour l’ensemble des formations).
Une majorité d’entre elles (73%) sont suivies par des salariés évoluant dans des entreprises de 500 salariés ou plus, et dans les secteurs des activités immobilières, financières, et d’assurance (52 % des formations).
Cette même logique d’adaptation à l’évolution du métier s’observe aussi pour d’autres formations métiers comme celles dédiées au droit. Mais on la retrouve également pour des formations à caractère plus transversal comme celles consacrées au management (« manager », « gestion de projet » ou encore « gestion d’équipe », etc.).
Les cadres se forment également largement à l’intégration de normes qualité dans le management et dans les process de production (formations suivies respectivement à 50% et 47% par des cadres).
Autres formations à caractère transversal : celles aux langues étrangères sont de façon majoritaire, et davantage que l’ensemble des formations, jugées utiles pour exercer un nouveau métier ou accéder à une position hiérarchique plus élevée. Dédiées à 82% à l’anglais, ces formations sont les plus longues et concernent davantage les salariés occupant les postes les plus qualifiés : une sur deux est suivie par des cadres (contre 4% par des ouvriers).
⇒ Pour les ouvriers, les employés et les techniciens, des formations pour faire face aux évolutions techniques.
Les formations aux techniques et métiers de l’industrie et du bâtiment sont suivies pour la moitié d’entre elles par des ouvriers dans des fonctions de production, de chantier, d’exploitation ou d’installation, de réparation et de maintenance. On y trouve les formations à la mécanique et à l’utilisation de machines de l’industrie (fraiseuse, tour), les formations spécifiques aux métiers de l’industrie (soudure, chaufferie, thermique, hydraulique) ainsi que des formations diplômantes aux métiers du bâtiment : couverture, plomberie, climatisation, etc.
Une partie de ces formations vise à se conformer à la réglementation, 20% d’entre elles étant de nature obligatoire ou réglementaire (dont relève un tiers de l’ensemble des formations).
Ces formations sont soit des courts modules d’actualisation ou de prise en main de techniques, machines ou outils, soit des formations plus longues et certifiantes de type « génie civil » ou « couverture ».
⇒ Pour changer de métier et se diriger vers le paramédical, l’aide à la personne ou la sécurité
Près d’un tiers des formations au paramédical et à l’aide à la personne ne sont pas réalisées dans le cadre du travail (contre 9% pour l’ensemble des formations); 10% sont suivies dans le cadre du chômage (contre 4% pour l’ensemble). En outre, les salariés suivant ces formations sont 41% à déclarer vouloir changer de métier.
Les formations aux techniques et aux métiers de la sécurité sont également plus fréquemment que les autres réalisées dans le cadre du chômage pour accéder à un nouvel emploi : 25% des salariés en décembre 2013 n’ayant suivi que ce type de formations disent l’avoir fait pour changer de métier. Celles-ci sont en majorité de type obligatoire ou réglementaire (services de sécurité incendie et d’assistance à personnes : « SSIAP », « maniement d’arme », « gardien de la paix », « vidéosurveillance », « vigilance », « vols »).
⇒ Des habilitations nécessaires à l’exercice de certains métiers : une voie d’accès possible à l’emploi pour les chômeurs
Certaines formations règlementaires, très marquées par l’empreinte du métier, préparent à des habilitations nécessaires à l’exercice de ce dernier. Elles représentent 14% de l’ensemble des formations suivies.
L’enjeu des formations aux CACES ou permis sont l’accès ou le maintien de l’emploi. Elles représentent 8% des formations, et 4% des salariés ont suivi au moins l’une d’entre elles. 33% des salariés n’ayant suivi que ce type de formation déclarent qu’elle leur a été utile pour changer de métier, 29% déclarent l’avoir suivie pour trouver un emploi, et 24% pour éviter de le perdre.
⇒ Une diversité de profils de salariés dans les formations liées à la transition écologique et numérique
Les formations écologiques ou aux métiers dits « verts » relèvent de 2 types : d’une part, celles liées au secteur de l’agriculture, d’autre part des formations qui relèvent de la mise en conformité avec le développement d’obligations et de réglementations écologiques (« déchets » ou « pollution »); plus du tiers des salariés n’ayant suivi que ce type de formation déclare avoir comme objectif de trouver un emploi (contre 10% pour l’ensemble des salariés).
Ces formations sont plus souvent qu’en moyenne suivies pour accompagner un changement, une évolution du métier, liés notamment au verdissement des activités : 61% des salariés n’ayant suivi que ce type de formation déclarent l’avoir fait dans le but d’accompagner des changements (contre 48% de l’ensemble des salariés formés).
À l’inverse, les formations liées à la transition numérique sont réalisées principalement dans le cadre du travail et ne sont pas spécifiquement en lien avec une éventuelle évolution hiérarchique ou l’exercice d’un nouveau métier. Celles liées aux métiers de l’informatique et du digital concernent les salariés les plus qualifiés (formations « réseaux », « infrastructures », « serveur », « programmation », « bases de données », « big data », « android », « adsl », « fibre optique », etc.). On trouve également dans cet ensemble les formations aux logiciels liées à d’autres métiers ou fonctions (logiciel de calcul, d’architecture etc.). Enfin, les formations aux machines automatisées des métiers de l’industrie et du bâtiment, qui concernent les salariés souvent moins qualifiés sur des fonctions d’exécution, sont aussi répertoriées dans cet ensemble.
Pour en savoir plus : https://www.cereq.fr/dis-moi-quel-poste-tu-occupes-je-te-dirai-quelle-formation-tu-suis