Méthodologie : échantillon représentatif de 1 000 actifs de 18 ans et plus (dont les chefs d’entreprise), interrogé entre le 17 et 24 juin ; la représentativité est assurée par la méthode des quotas sur les variables suivantes : sexe, âge, CSP, niveau de diplôme et région.
Le sondage développe notamment pour ceux qui sont concernés par la formation, ce qu’elle a permis, mais aussi les freins pour une reconversion.
⇒ Comment se positionnent les répondants ?
♦ 12% des actifs se disent concernés pour suivre une formation au cours des 12 prochains mois : 6% sont en formation ou inscrits dans une formation, 6% ont trouvé une formation qui les intéresse sans être inscrit ; 17% se renseignent. 29% s’impliquent (38% en 2021-2021, 28 en 2023) ; mais ce sont 41% des 18-34 ans, 38% ceux en Ile-de-France, 37 des cadres et 33 des chefs d’entreprise, 30 les demandeurs d’emploi, 29 les professions intermédiaires.
71% ne s’impliquent pas dont les 50-64 ans (85%), les ouvriers (79), les employés (79), et ceux du secteur commerce 77).
♦ 27% sont impliqués dans une reconversion professionnelle : 19% l’ont fait (38 les chefs d’entreprise), pour 8% elle est en cours (dont 15 pour les 25-34 ans), alors que 20% se renseignent (dont 28 les 25-34 ans) ; au sein de ces 47%, on trouve davantage de 25-34 ans (58), davantage ceux du commerce (54) et ceux de niveau bac (52).
53% ne l’envisagent pas, notamment les salariés du public (63) et les 50-64 ans (61).
♦ 44% se disent bien informés, dont 63 les chefs d’entreprise, 54 les cadres, 53 les 18-24 ans mais 56% se disent mal informés, dont 63 les ouvriers, ceux dont le niveau de formation est inférieur au bac et les demandeurs d’emploi, 61 les 50-64 ans ; noter que 19% des 35-49 ans se disent très mal informés (vs 8 à 11 les moins de 35 ans).
En termes “d’outils”, 81% (dont 88 les cadres) connaissent le CPF, 37 le CPF de transition, 25 le plan de développement des compétences de leur entreprise (39 les cadres), le FNE Formation (10 mais 30 les chefs d’entreprise).
♦ Les critères de choix pour se former ?
– Obtenir le diplôme, la certification (59 dont 29 cité en 1er),
– Les conditions de la formation : la durée de la formation (52 dont 15), le reste à charge ou la part du financement personnel (44 dont 17), l’accompagnement pédagogique et professionnel 43 dont 13), la flexibilité de la formation (35 dont 11), la modalité pédagogique, distanciel ou présentiel (28 dont 8), la personnalisation des parcours (25 dont 8).
Plus finement sur le présentiel ou le distanciel : majoritairement le présentiel (42% notamment les 50-64 ans, 54), en distanciel (25%) ou l’un et l’autre (33, dont 42 bac +5).
♦ Noter aussi que le projet de 100€ à charge sur les formations financées par le CPF ne remet pas en cause pour 52% un éventuel projet de formation ; toutefois ce chiffre tombe à 43% pour ceux qui ont engagé des démarches pour se former et à 35% pour eux qui ont commencé à se renseigner. Les projets seront retardés pour 22% (ensemble des répondants), pour 26% de ceux qui ont engagé des démarches pour se former, pour 30% ceux qui ont commencé à se renseigner.
Cette remise en cause est plus forte chez les 18-24 ans (64% dont 32 retardés) et chez les 25-34 ans (56% dont 25 retardés) ; à contrario 65% des cadres ne pensent pas que cela remette en cause leur éventuel projet de formation.
♦ Dans quels domaines ?
– L’informatique, les nouvelles technologies, la maîtrise d’un logiciel (15% dont 21 les professions intermédiaires et 19 les 50-64 ans et seulement 2 les chefs d’entreprise), l’intelligence artificielle (8, dont 17 les chefs d’entreprise, 14 les cadres et ceux d’Île-de-France ; 20% y travaillent déjà),
– La gestion d’entreprise, l’administration, la comptabilité (10), le commerce, la vente, la relation client (9 dont 15 les 50-64 ans), le digital, le marketing, la communication (4),
– Les langues étrangères (8),
– Les secteurs d’activité : l’immobilier, le BTP et la construction (6), la cuisine, l’hôtellerie, les métiers de bouche (5), l’agriculture (2),
– Les sciences, techniques et industries (5),
– La création d’entreprise (4).
⇒ Ceux qui sont actuellement impliqués.
♦ Pourquoi cette implication ?
– Développer ses compétences (61% dont 29 en 1ére réponse), et 72 les professions intermédiaires,
– Viser une évolution professionnelle, une promotion (43% dont 15) et les cadres 64,
– Mettre à jour ses compétences (39% dont 14), et 55 les 50- 64 ans,
– Se reconvertir, changer de métier ou de secteur (36% dont 20) et 52 les employés,
– Se reconvertir, changer de métier ou de secteur (29 dont 9),
– Trouver un emploi ou favoriser son retour à l’emploi (16 dont 11) et femmes 20,
– Créer son entreprise (12 dont 3).
♦ Ce qui a poussé à changer ceux qui sont en reconversion professionnelle ?
L’analyse se calera sur ceux reconvertis et ceux qui le souhaiteraient, le nombre de réponse pour ceux en cours de conversion ne permettant guère une analyse fiable.
– Essentiellement un problème au sein de leur poste, plus marquant pour ceux qui se sont reconvertis : le manque de sens dans l’activité professionnelle (54 dont 25 cité en 1er, les cadres 70), et des situations d’urgence : l’obligation de rebondir après un incident professionnel du type licenciement, restructuration (41% dont 17 et les 50-64 ans 57), ou trop de pression dans leur job (38 dont 15, les femmes 46), voire le secteur d’activité, le métier, l’entreprise en difficulté (29% dont 9).
– Les problèmes personnels : contraintes familiales (34% dont 8) et problèmes de santé (34% dont 11).
♦ Que recherche-t-il dans leur nouvelle vie professionnelle ?
L’analyse se calera sur ceux reconvertis et ceux qui le souhaiteraient, le nombre de réponse pour ceux en cours de conversion ne permettant guère une analyse fiable.
– D’abord une amélioration des conditions de vie au travail : gagner en liberté, équilibrer sa vie pro-vie perso (56% dont 27 en 1er, les cadres 77), avoir une meilleure rémunération (44 dont 14, les femmes 51 ; une demande qui compte moins pour les reconvertis), et changer pour un secteur d’avenir (36 dont 8),
– Puis la recherche d’un travail plus épanouissant : se sentir plus utile, redonner du sens à ses actions (49 dont 21, les bac + 58), transposer sa passion en métier (37 dont 11), travailler plus en en équipe (21 dont 2),
– Enfin la recherche d’autonomie : retrouver de l’indépendance, devenir chef d’entreprise (30 dont 10) et travailler dehors (21 dont 4).
♦ Quelles priorités pour ceux qui envisagent une reconversion ?
– Tout d’abord changer de secteur d’activité (49%) ou apprendre un nouveau métier (46),
– Préparer la fin de carrière (22%, cadres 33),
– Devenir indépendant (portage salarial, auto-entrepreneur…) pour 19% (25 les 35-49ans) ou créer son entreprise (17 mais 25 les 35-49 ans),
– Changer de région (14), reprendre des études (13), partir à l’étranger (12).
Mais quels freins pour ces derniers ?
– Ce qui tourne autour des finances : la nécessité de préserver sa sécurité financière (55% dont en 1ere citation 17), la crainte de l’investissement financier (24 dont 11),
– Autour de la préparation du projet :
*45% (62 les cadres), dont en 1ére citation 12, estiment que le projet n’est pas assez mur,
* 37% le manque d’informations et d’accompagnement (52 les 50-64 ans) et en 1ére citation 6,
*36% (9 en 1ére citation) le fait de ne pas savoir par où commencer ,
– La crainte de l’échec (38 dont 10 et par ailleurs 54 les employés), le contexte économique incertain (36 dont 7) et par ailleurs le fait de ne pas être à l’aise avec le changement (27 dont 6), ou celui de manquer de compétences (22 dont 6, noter que c’est le frein le moins cité),
– La difficulté de mettre en œuvre la reconversion : le fait de ne pas avoir trouvé la formation nécessaire à la reconversion (31 dont 7) et celui de ne pas savoir comment articuler reconversion à vie perso (30 dont 4 ; les femmes 37).
⇒ Un zoom sur l’intelligence artificielle (IA).
5% travaillent déjà avec dans le cadre de leurs missions (19% les bac + 5, 15 les cadres et 12 les 25-34 ans et +) ; 21% ont entendu parler au sein de leur entreprise et 40% en dehors de leur travail, alors que 34% ne savent pas de quoi il s’agit.
En ce qui concerne ceux qui travaillent déjà avec l’IA, les 3/4 jugent cela intéressant, et 67% plutôt valorisant. Ceux qui en ont entendu parler au sein de leur entreprise trouvent cela intéressant (59) et valorisant (56).
Les apports de l’IA : fait gagner du temps (72%), permet d’automatiser certaines tâches routinières (49), de gagner en précision et de se recentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (33), de rendre plus autonome (27), de réaliser des tâches plus complexes (23), d’élargir le portefeuille de missions (15) et de faire des économies budgétaires (15).
Mais 42% sont préoccupés par le fait que l’IA remplace certaines taches (63 les chefs d’entreprise, 49 les employés et 48 les 25-34 ans). 31% pensent que l’IA pourrait conduire à la suppression de leur emploi.
Les craintes sont aussi la diminution des relations humaines de travail (45%, 53 les cadres), la mise en retrait des personnes les moins compétentes sur le numérique (29, 36 les cadres), un travail sans plus-value personnelle car devenu trop impersonnel (27, 37 les chefs d’entreprise), la surveillance accrue du travail (23) et perte de compétences devenues obsolètes (16).
37% souhaitent une formation sur les technologies de l’intelligence artificielle.
Pour en savoir davantage : https://academy.visiplus.com/barometre-formation-pro-20246