La 1ére source de financement des formations pour les demandeurs d’emploi est le CPF.


"La formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi de 2019 à 2022" Dares résultats N°70, novembre 2024

Méthodologie : la base Brest de la Dares recense l’ensemble des formations à destination des personnes en recherche d’emploi ; elle est produite à partir des fichiers de gestion de la rémunération ou de la protection sociale des stagiaires.

 

Les financeurs ont des cibles publics différentes : notamment entre les demandeurs qui financent par eux-mêmes et les conseils régionaux ou l’état.

 

Le nombre d’entrées en formation des personnes en recherche d’emploi, indemnisées par l’assurance chômage, rémunérées ou bénéficiant d’une protection sociale au titre de leur formation, progresse entre 2019 et 2022, passant de 889 200 entrées à 1 267 300 sur la période, dans un contexte d’essor du CPF.

 

« Mon compte formation » permet, notamment aux personnes en recherche d’emploi, de mobiliser leur CPF de façon autonome, sans intermédiaire. Les personnes ayant acquis un solde suffisant peuvent acheter seules une formation. Dans le cas contraire, elles peuvent demander un financement complémentaire, notamment à France Travail (dans ce cas, les formations sont comptabilisées avec celles de France Travail). Les demandeurs d’emploi se saisissent largement de ce dispositif  (409 600 entrées CPF autonome en 2022, soit 32% des formations, à comparer à 238 000 en 2020, mais 469 400 en 2021). Ces entrées font plus que compenser la baisse des opérateurs historiques.

 

♦ La 1ére source de financement des formations est la personne elle-même en recherche d’emploi avec 427 100 formations (dont majoritairement via le CPF 409 600 et la personne en tant que stagiaire, 17 500 formations) soit 33,7% des formations (hors les financements mixtes), puis les conseils régionaux (373 500 ou 29,5%), France Travail (359 400 ou 28,4%), totalisant au moins 92% des formations ; l’Etat n’intervient que pour 29 600 formations (2,3%).

 

Le recours au CPF concerne davantage les 26-44 ans (57% vs 50 en moyenne) et moins les 25 ans et moins (qui ont encore peu cumulé de crédit via le CPF) et davantage les plus diplômés (52 vs 46 en moyenne), des données qui correspondent bien à la pratique des salariés. Par contre, les moins de 26 ans sont davantage pris en charge par l’état (65% vs 24 en moyenne), que les stagiaires payant de leur poche (33) ou les conseils régionaux (32). Par ailleurs, Etat (25% vs 10 en moyenne) et conseils régionaux (15) sont aussi plus portés vers les sans diplômes.

Notez que France Travail s’inscrit dans la moyenne pour l’ensemble des caractéristiques.

 

♦ Les conseils régionaux sont ainsi les premiers commanditaires de la formation professionnelle à destination des personnes en recherche d’emploi hors CPF autonome (entre 44 et 47% des formations pour la période 2020-2022), devant France Travail trés proche (entre 41 et 43%). Toutefois, le public des formations commanditées par les conseils régionaux est plus jeune et un peu moins diplômé que celui des formations commanditées par France Travail.

♦ Hors CPF autonome, la durée moyenne des formations augmente entre 2019 et 2022. Elle passe de 443 heures à 533 heures en 2020, puis se stabilise autour de 510 heures en 2021 et 2022. Par contre la durée des  des formations CPF autonome est de 64 heures en moyenne en 2022 ; elle s’est réduite depuis 2020 (173 heures en 2020). En 2022, si le CPF représente 32% des entrées en formations, mais 6% du volume horaire des formations commencées cette année-là, les conseils régionaux regroupent 54% des volumes des formations avec 660 heures en 2022, contre 507 en moyenne, en excluant le CPF autonome.

 

♦ La majorité des formations suivies (y compris le CPF) ont pour objectif l’obtention d’une certification (39%) ; cette modalité est plus fréquente pour les stagiaires (58) et les CPF (48) et quasiment pas du côté de l’état (3). Les stagiaires sont aussi 31% à financer l’élargissement des connaissances (16) et la professionnalisation (15), comme ceux du CPF (respectivement 20 et 4) ; ces derniers sont les seuls à valoriser réellement les formations à la création d’entreprise (14). L’adaptation au poste de travail concerne essentiellement France Travail (25%, un appui qui conduit souvent à un recrutement, l’aide au projet professionnel concerne largement les Opco (26). La remise à niveau, les savoirs de base concernent plutôt les conseils régionaux (11) et France Travail (9). 

Pour en savoir davantage ; https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/la-formation-professionnelle-des-personnes-en-recherche-demploi-de-2019-2022