Ces inégalités sont le fait à la fois le fait des spécificités des individus, mais aussi de la concentration salariale, et des politiques salariales des entreprises.
Les inégalités salariales, observées au niveau de l’ensemble des salariés du secteur privé à temps complet, sont globalement en baisse depuis les années 1960, en dépit d’une augmentation depuis le début des années 2010. Au regard de ces évolutions, la France
apparaît comme une exception alors que dans de nombreux pays développés, les inégalités de salaire ont augmenté au cours des dernières décennies. Cette particularité Française peut notamment s’expliquer par l’allégement des cotisations sociales sur les bas salaires.
Les différences de composition de la main-d’œuvre entre entreprises expliquent ces inégalités de salaire. Mais au sein de chaque entreprise, les inégalités de salaire ont nettement diminué, tandis qu’à l’inverse les différences entre les salaires moyens d’une entreprise à l’autre ont augmenté. Ainsi en 2019, les inégalités interentreprises représentent 53% des inégalités de salaire horaire, contre 47% en 2002.
La plus grande partie des inégalités salariales tient à des spécificités propres aux individus : niveau de diplôme, profession, performances, compétences comportementales, et spécialisation précise et variant aussi en fonction de l’expérience professionnelle. Cela explique 73% des disparités de salaire en 2014-2019, en hausse par rapport 2002-2007 (68%).
Ajoutons les différences de politique salariale expliquent aussi ces écarts. Elles contribuent à hauteur de 6 à 7% des inégalités de salaire.
On constate par ailleurs un accroissement de la « concentration salariale », qui explique en 2014-2019, 26,5% des inégalités totales, contre 19,6% en 2002-2007.
Les salariés les plus productifs se concentrent en effet chez les employeurs les plus généreux. A l’inverse, les salariés dont les caractéristiques les exposent à des salaires faibles travaillent souvent dans des entreprises offrant des salaires inférieurs à la moyenne pour un même profil. Ce phénomène représente 12% de la dispersion des salaires en 2002- 2007, et 13% en 2014-2019.
Cette augmentation de l’appariement sélectif est particulièrement liée à la démographie des entreprises (via les créations et destructions, les fusions, les externalisations, etc.), et pas uniquement à l’évolution des salaires individuels au sein des entreprises. Autrement dit, l’emploi s’est concentré à la fois dans les entreprises qui rémunèrent généreusement des salariés à hauts salaires, et celles qui payent moins bien que la moyenne des salariés à bas salaire.
Enfin le niveau de salaire individuel et la politique salariale des entreprises sont de moins en moins déterminés par la profession.
Les catégories professionnelles associées aux meilleurs salaires, travaillant dans les entreprises payant le mieux, comme les cadres, les ingénieurs, les artistes et salariés des médias, les techniciens ou les professions intermédiaires du privé, ont vu leurs avantages salariaux diminuer et se rapprocher de la moyenne.
En résumé pour les variances interentreprises :
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7734850