Source : l’enquête sous-traitance a été menée par l’Insee en 2022 sur l’exercice 2021 auprès d’un échantillon d’environ 20 000 unités légales implantées en France, y compris dans les DOM. Les résultats sont présentés en utilisant l’appellation « entreprise » qui correspond ici à l’unité légale. Le champ est celui des unités légales marchandes (hors secteurs agricole et financier), n’appartenant pas au secteur public, employant au moins 5 salariés. Certaines unités de moins de 5 salariés concentrant des montants de sous-traitance reçue élevés d’après d’autres sources statistiques (l’enquête annuelle de production (EAP), l’enquête sectorielle annuelle (ESA) et l’enquête sur les changements organisationnels et l’informatisation (COI)) ont aussi été enquêtées. Le champ de l’enquête couvre un peu plus d’un million d’unités légales.
Un recours pour un montant estimé à 372Md€, 13% du chiffre d’affaires hors taxes des entreprises.
⇒ Qui fait appel à la sous-traitance ?
♦ Cette pratique est beaucoup plus répandue parmi les entreprises de 250 salariés ou plus (83%, contre 37% pour les entreprises de moins de 50 salariés).
Les entreprises du secteur des services sont les premières donneuses d’ordre (170 Md€, 46% du montant total), bien que ce secteur recoure moins à la sous-traitance (33% de leurs entreprises), alors que 47% des entreprises du secteur construction y font appel.
♦ Les activités sous-traitées concernent d’abord les fonctions support : la moitié des entreprises donneuses d’ordre sous-traitent des services administratifs et financiers, et un tiers des services informatiques.
Les entreprises de 250 salariés ou plus sous-traitent plus fréquemment les activités de transport et de logistique, celles informatiques, alors que les plus petites (moins de 50 salariés) privilégient la sous-traitance de leurs services administratifs et financiers.
♦ La sous-traitance de spécialité concerne 30% des entreprises vs 19% pour la sous-traitance de capacité. Cette forme de sous-traitance représente près des 2/3 du montant total de la sous-traitance confiée, quelle que soit la taille de l’entreprise. Elle est plus fréquente dans les secteurs du commerce et de l’industrie où le recours atteint 38%. Par contre, la sous-traitance de capacité est particulièrement utilisée dans le secteur de la construction (28% des entreprises y font appel).
Le 1/4 des entreprises de 250 salariés ou plus recourt aux 2 types de sous-traitance, contre une sur dix parmi les entreprises de moins de 50 salariés.
♦ Une entreprise de plus de 250 salariés sur trois sous-traite à l’étranger (1/3 d’entre elles, 4% des entreprises et 65Md€). Leurs achats représentent 21% du montant total de leurs achats de sous-traitance. 6% des entreprises des secteurs de l’industrie et du commerce sous-traitent à l’étranger, pour des achats représentant respectivement 27% et 20% de l’ensemble des achats de sous-traitance de ces secteurs.
Parmi les entreprises ayant recours à des sous-traitants localisés à l’étranger, 42% sous-traitent des activités de transport et de logistique et 20% des activités de recherche et développement, des taux 2 à 3 fois plus élevés que ceux constatés au niveau de la sous-traitance globale. Les entreprises sollicitent majoritairement des sous-traitants implantés en Europe (9 sur 10).
⇒ Les entreprises preneuses d’ordre.
La part des entreprises réalisant de la sous-traitance varie de 23% pour les entreprises de moins de 50 salariés à 34% pour les entreprises de 250 salariés ou plus.
La sous-traitance réalisée par les entreprises du secteur des services représente 153Md€, soit la moitié du montant des commandes reçues de sous-traitance tous secteurs confondus.
Dans le secteur de la construction, le taux de sous-traitants est le plus élevé (35%). Parmi l’ensemble des sous-traitants implantés en France, 10% ont des donneurs d’ordre localisés à l’étranger (13% du montant de la sous-traitance reçue totale).
⇒ A la fois donneuse d’ordre et preneuse d’ordre.
Si 48% des entreprises sont concernées par la sous-traitance, 13% sont à la fois preneuses et donneuses d’ordre, mais c’est le cas de 31% des entreprises de 250 salariés et plus. Dans la construction, 21% le sont aussi.
⇒ L’intérêt de recourir à la sous-traitance.
Face à une concurrence accrue, les entreprises ont pu se recentrer sur leur cœur de métier.
Parmi l’ensemble des entreprises, qui recourent ou non à la sous-traitance, 6 sur 10 citent d’abord l‘accès à des compétences non disponibles en interne. Vient ensuite l’amélioration de la réactivité de l’entreprise face à l’augmentation de la demande du marché (prés de la moitié des entreprises). Enfin, 20% des entreprises estiment que le recours à la sous-traitance permet de bénéficier d’une meilleure maîtrise des délais de fabrication ou réduit le risque de défaillances techniques.
Parmi les entreprises qui ont effectivement recours à la sous-traitance, 50% des entreprises du commerce et 60% de celles de la construction estiment que la sous-traitance permet d’accroître le volume de production.
Parmi les inconvénients les plus souvent cités, la moitié des entreprises évoquent les conséquences vis-à-vis des clients en cas de défaillance du sous-traitant et 40% le risque de dépendance forte vis-à-vis du sous-traitant.
⇒ L’impact de la crise Covid.
En 2020, du fait du Covid les 3/4 des entreprises donneuses d’ordre ont poursuivi leurs relations avec la totalité de leurs sous-traitants. L’impact de la crise a été plus faible pour les entreprises du secteur du commerce ainsi que pour celles de 250 salariés ou plus, puisqu’elles ont maintenu leurs relations à 85 et 87%.
Mais 12% des entreprises donneuses d’ordre ont subi des défauts de livraison, qui ont représenté environ 5% du total des achats de sous-traitance au cours de l’année 2020.
La crise sanitaire a affecté davantage les entreprises sous-traitantes puisque seules 66% d’entre elles ont poursuivi leurs relations avec l’ensemble de leurs donneurs d’ordre habituels. Si les entreprises sous-traitantes du secteur de l’industrie ont été les plus nombreuses à poursuivre leurs relations avec tous leurs donneurs d’ordre (74%), pour autant, 45% d’entre elles ont été confrontées à des baisses de commandes, vs 22% pour le commerce. Tous secteurs confondus, les baisses de commande des donneurs d’ordre sont estimées à 11% de leur chiffre d’affaires 2020.
En résumé :
Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/7766202